Un parfum inconnu mais pourtant agréable s'insinue doucement dans mes narines. J'ouvre un œil, puis deux. La tête posée sur le biceps de Kelan, blottie contre lui, je... Mais qu'est-ce qui s'est passé ? Je m'écarte brusquement de lui, incrédule. Qu'est-ce qu'on a fait ? Est-ce qu'on a... Non ! Les souvenirs me reviennent peu à peu, et avec eux la situation dans laquelle il se trouve, alors je profite du fait qu'il dorme encore pour le détailler discrètement. Ses paupières fermées m'empêchent d'apercevoir ses yeux clairs. Je me surprends à suivre des yeux le tracé de sa mâchoire, m'attardant quelques secondes sur ses lèvres. Son T-shirt à moitié remonté laisse entrevoir ses abdominaux, et la vue est vraiment sympa. Mon regard descend petit à petit, et je détourne le regard, gênée. Ce Calvin Klein lui va à ravir. Bon... Je me lève doucement, encore endormie, et m'immobilise devant mon armoire, ne sachant pas quoi mettre.
Un message de Zara fait doucement tinter mon téléphone. 'Il y a un gros mouvement de grève, ne viens pas à la fac, moi je me suis faite avoir...😑'
J'étouffe un éclat de rire. Elle se fait tout le temps avoir, j'ai l'impression. Si elle se doutait de l'identité de la personne avec qui je venais de passer la nuit... Bon, c'est déjà ça, une journée de libre, quoi rêver de mieux ? Sacrée coïncidence, avec l'arrivée de la belle au bois dormant à mes côtés, mais soit. Je commence par aller me laver et revient dans mon antre quelques minutes plus tard, tenant à la main un short noir ainsi qu'un T-shirt un peu trop grand. Pas besoin de se creuser longtemps la tête, ça fera l'affaire. J'enfile rapidement mon T-shirt, en poussant un soupir de soulagement ; les soutien-gorges, c'est surcôté. Ramassant mon short tombé par terre, je suis interrompue par une voix masculine.
— Merci pour la vue.
Je me retourne d'un coup, me transformant progressivement en tomate. Les joues probablement cramoisies, je me cache derrière le vêtement que je tiens dans les mains. Appuyé sur un coude, les cheveux en bataille et un sourire au coin des lèvres, il ferait tomber n'importe qui. Agacée qu'il soit réveillé et que je ne m'en sois pas rendue compte, je m'empresse d'enfiler mon short et attrape mon oreiller, le faisant taire d'un bon coup sur la tronche.
— Tu veux jouer à ça ? On va jouer...
Oh-oh, je n'aime pas trop son intonation... Il se lève doucement et se jette soudainement sur moi. Ses doigts attrapent ma taille et me chatouillent énergiquement.
— Arrête ! Kelan, ça chatouille ! Stop !
A bout de souffle, j'arrive à me défaire de sa prise. Reprenant ma respiration, j'en profite pour remettre de l'ordre dans mes cheveux, tandis que mon cerveau me rappelle que je suis censée être seule. Me précipitant vers la fenêtre, affolée, je constate avec un intense soulagement que l'allée est vide. Pas de voiture de police à l'horizon. Je me retourne lentement, jubilant de l'absence de mon père, et vois Kelan enfiler son jean noir.
— Je pourrai te retourner le compliment. C'est sympa à regarder.
Il se retourne, réprimant un éclat de rire. L'air mal à l'aise, il détourne les yeux et entreprend d'enfiler un nouveau T-shirt.
— A ce point ?
— Qu'est-ce que tu crois ? Que les filles ne matent pas ?
Un sourire en coin pointe le bout de son nez sur son visage. Devinant ce qui va sans doute se passer, je tente de l'arrêter avant qu'il ne soit trop tard.
— Kelan, non ! Ne...
Trop tard. Il réduit rapidement l'écart qui nous sépare et ses doigts se referment à nouveau sur ma taille. C'est horrible, je n'arrive pas à lui échapper. Les côtes sensibles, je suis terriblement chatouilleuse... Quand il s'arrête enfin, ses lèvres tout près des miennes, nos regards se croisent. De longues secondes passent, et le silence est brisé par ses mots.
— T'as des yeux magnifiques
Je l'attire vers moi et l'embrasse. Mordillant doucement sa lèvre inférieure, il m'attrape par les hanches pour approfondir notre baiser. Surprise, j'étouffe un cri mais enroule mes bras autour de son cou. Mes doigts se promènent dans ses cheveux bruns, et quelques secondes plus tard, il s'écarte, le souffle court, un sourire malin aux lèvres.
— Je te fais de l'effet, on dirait.
Je suis son regard, et... Merde, peut-être pas si inutiles que ça les soutien-gorges, en fin de compte. Je croise les bras sur ma poitrine, essayant de garder la tête froide, puis demande :
— Pourquoi tu fais ça ?
Il fronce les sourcils, ne voyant pas où je veux en venir.
— Faire quoi ?
— Tu me dis que tu ne peux pas, mais tu ne fais pas grand chose pour t'écarter quand je t'embrasse.
— Je ne le contrôle pas.
— Alors pourquoi tu ne peux pas ?
— Tu veux vraiment savoir ?
— Bien sûr que oui.
— C'est à cause de ton... de ton père, en fait.
— Il ne s'est pas occupé de toi à la mort de ton père, tu m'as menti.
— Eh bien... J'ai fait quelques conneries, on va dire.
— Comme quoi ?
— Mieux vaut que tu n'en saches pas plus. On est pas en retard, là ?
— Non, Zara m'a envoyé un message, les deux profs qu'on avait aujourd'hui font grève.
— Agréable nouvelle. Ça te dit, un petit tour en moto ?

VOUS LISEZ
One More Hope
Teen FictionOriginaire de Chicago, Kelan a déménagé l'année suivant la mort de son père. Depuis, il reconstruit progressivement sa vie à New York, où il vit seul avec sa mère tout en essayant d'éviter les problèmes. Mais chassez les ennuis, ils reviennent au ga...