Mérite-le.

Chapitre 10

L'Église sonna minuit.

« Uranie ! Qu'est ce que tu fais là ?! Debout ! »

La brune afficha des yeux ronds. La veille, elle avait fait une tartiflette et l'avait mangé avec Lucien. Ensuite, elle avait prit un bain et était allée se coucher. Elle était presque sûre d'avoir terminé sa journée ainsi, vêtue d'un pyjama en coton dans le lit de sa chambre de la maison abandonné ; Pourquoi était elle maintenant de nouveau dans la salle de bain de sa famille, sa mère s'agitant devant ses yeux ? Elle tapota son corps avec panique. Elle était de nouveau en peignoir. Sept heures, sa mère allait se laver et l'avait retrouvée endormie sur le carrelage.

Jetée hors de la pièce, elle déambula jusqu'à sa chambre, sonnée. Son portable était presque déchargé. Après l'avoir branché, elle le zieuta du coin de l'œil. Elle avait un appel manqué d'Angelina. C'est vrai qu'elle était morte en tentant de décrocher.

Uranie resta un instant figée dans le reflet de son miroir. Non, elle n'était pas morte, si ? Comme tout les matins, une fois habillée, elle longea la ruelle qui lui servait de raccourcit. Un vieil homme la salua ; Elle se contenta de hocher la tête en guise de réponse. Le train partit à l'heure habituelle et comme toujours, Angelina l'attendait, déjà installée sur un siège. Un demi sourire se traça sur ses lèvres. Elle n'avait aucune idée de ce qui était entrain de lui arriver, mais elle avait l'impression de ne pas avoir vu Angelina depuis bien longtemps. A cet instant précis, elle n'arrivait pas à savoir si elle avait rêvé de sa mort ou si elle était toujours dans le lit de la maison abandonnée entrain de rêver de son futur si elle avait survécu. La plupart du temps, on se réveille en réalisant que l'on rêve, alors elle pencha pour la première option.

Le train démarra tandis que deux hommes sonnaient dans des sifflets, levant un bras vers le conducteur. Elle fixa le paysage qui commençait à défiler dans la vitre du train. Il faisait encore nuit, alors son reflet et celui des personnes derrière elle étaient pratiquement opaques, recouvrant la végétation. Comme toujours, il y avait le même genre de personnes dans le train.

Un groupe de lycéens discutaient bruyamment au fond du wagon en riant, déjà rayonnants. Ils avaient bien de la chance d'être motivés si tôt le matin. Devant eux, une dame âgée lisait un roman, son sac à main sur les genoux. A côté d'elle, son époux lui contait la météo, lui contant que leur fille serait à la gare à l'heure pour venir les chercher.

Non loin, une jeune femme regardait le paysage défiler à travers la large fenêtre du train, pensive. Elle avait les lèvres rouges et les cheveux lisses. A l'autre extrémité, un adolescent somnolait contre un rideau fermé, rattrapant probablement sa nuit de sommeil. Encore ailleurs, quatre adolescentes révisaient leur oral d'anglais, renseignant malgré eux tout les autres passagers sur le «Global Warming».

Encore une fois, au milieu de tout ce monde, il y avait Uranie. Elle ferma la poing. Qu'est ce qu'il était entrain de lui arriver ? C'était un sentiment étrange. Et les gens autour, pourquoi avaient ils l'air si bien ? Elle avait l'impression de ne plus appartenir à se monde. Elle plongea son visage dans ses mains, tentant de se calmer. C'était juste un rêve étrange, voilà tout, il fallait qu'elle se relaxe.

« Eh Salut ! Plusieurs adolescents entrèrent dans le wagon, tapant dans la mains de leurs amis déjà assis. De la musique commença à se diffuser autour d'eux. Uranie se redressa d'un bond.

- Putain mais encore vous ? Ça vous intéresse pas d'avoir l'intelligence de laisser tout les putains de passagers tranquilles ! »

Ce qui arriva ensuite, Uranie devait avouer qu'elle n'en était pas fière. Globalement, elle s'était levée de sa chaise sans rien dire à Angelina, avait baffé l'un des garçons et lorsque le groupe avait commencé à réagir, elle avait filé à travers le train pour se cacher dans le prochain wagon. Ainsi, elle attendit son arrêt assise sur les toilettes, enfermée à l'intérieure pour son propre bien. Ce n'était pas la première fois que le mauvais caractère d'Uranie se retournait contre elle. Avec le temps, elle avait acquis des techniques de survie pour se sortir des ennuis dans lesquels elle plongeait la tête la première.