TRAFIC DE FEMME

chapitre 19

Clara gisait dans un  bain de sang, le bras entaillé par un morceau de miroir...
Elle n'avait pas pu supporter tout ça donc elle avait décidé de mettre fin à ses jours . Wouly était déboussolée . Elle ne savait vraiment pas quoi faire.  Une fois de plus elle avait raison de détester cet endroit, détester ces personnes sans état d'âme, ces personnes qui enlevaient à ces filles leur vie, leur joie.

Elle était restée enfermée durant deux jours , sans manger ni boire . Elle était enveloppée sous sa couette pleurant de tout son corps.  Elle n'avait pas vraiment connu Clara mais sa mort l'affectait tellement qu'elle ne jurait que pour se venger. 

C'était le jour où elle devait se rendre chez le Cheikh, il fallait qu'elle s'apprête   . Elle alla dans la douche , son image dans la glace la laissait sans voix  . Elle était pâle, ses yeux bouffis, son corps qui avait perdu en forme . Elle ne voulait vraiment pas sortir . Mais elle n'avait pas le choix .

Elle se déshabillait lorsqu'elle se rappela de la lettre que Clara avait laissée . Elle se mit sur le bord du lavabo pour la lire

"Je ne peux pas vivre ça , je ne peux pas rester là et laisser ces gens m'utiliser comme un objet , j'espère de tout coeur que cette lettre tombe dans ta main Wouly.  Je me nomme Carla et j'ai 16 ans. J'étais femme de ménage pour un couple italien a Kinshasa. Le couple Bocelli . Madame Lyne était vraiment gentille avec moi elle faisait tout pour me mettre à mon aise . Malheureusement ils n'avaient pas d'enfant.  Madame Lyne me proposait donc de porter leur enfant par une insémination.  Je ne voyais pas de mal à leur offrir la joie d'être parents . Ils me traitaient bien , ils étaient attentionnés avec moi . Monsieur Bocelli chaque soir venait dans ma chambre,  il me faisait dormir sur son torse la main sur mon ventre, il me racontait  des histoires.  Au début j'étais gênée a cause de Madame Lyne . Mais elle affirmait que cela ne la dérangeait pas.   mais après  cinq mois de grossesse les sentiments entre moi et Monsieur Bocelli s'étaient installés.  Un jour alors que madame Lyne était sortie avec ses amies, Monsieur Bocelli est entré dans ma chambre. Nous avons fait l'amour, jamais je n'avais été aussi heureuse . Dès lors chaque fois que l'occasion se présentait il rentrait dans ma chambre et on le faisait.  Un jour où je m'étais assoupie sur la terrasse sans faire exprès j'ai entendu la conversation de monsieur Bocelli et Lyne qui était devenue moins commode avec moi.  Elle lui disait que c'était l'heure de la liquidation,  Monsieur Bocelli lui demandait d'attendre au moins que le 8e mois finisse mais elle ne voulait rien comprendre disant que les clients avaient besoin de l'enfant maintenant.  Je ne comprenais pas jusqu'à ce que le même soir Lyne vienne me voir en m'apportant un passeport en disant que j'allais accoucher en Europe que c'était plus sur pour la santé de l'enfant.  J'étais folle de joie.  J'avais l'occasion de voyager enfin, quittant mon Congo d'origine.  J'étais vraiment heureuse.  Aussitôt dit aussi tôt fait la semaine suivante j'étais dans l'avion pour Milan . Le couple ne m'accompagna pas,  ils m'avaient promis être la pour l'accouchement.  A l'aéroport c'était un homme de la soixantaine qui était venu me chercher . Il ne semblait pas aimable parce-quil me regardait avec dégoût.  Nous roulions depuis au moins deux heures . On s'éloignait de la ville.  Le paysage qui s'offrait à moi était boisé et rempli de feuillage à des couleurs orangés.  Lorsqu'on arriva , c'était une grande maison avec plein de garde . Lorsque je rentrais j'étais glacée  par ce que je voyais.  Il y avait plein de fille de tout horizon . On avait tout en commun. Surtout la grossesse  . Nous étions toutes enceinte.  C'est plus tard que j'ai réalisé  ce qui se passait.  J'avais été vendue par  le couple et mon enfant aussi . Cette maison secrète était une branche de leur entreprise. A mon accouchement ils m'ont pris mon enfant et l'on vendu à un couple de photographe pour adoption.  Faisant passer pour une affaire licite je devais être là pour signer les papiers de renoncement à la maternité  . Ils m'avaient prévenu.  Si j'osais dire un mot ils allaient tuer mes parents et mon bébé. Deux mois après que les blessures de l'accouchement aient cicatrisé ils nous ont transférées ici . Moi et les huit autres filles qui avaient accoucher à la même période que moi . Elles toutes avaient vécu des histoires semblables à la mienne.  C'était une vrai machination.  Ces personnes mal intentionnées étaient localisées partout dans le monde a la recherche de pauvres filles qui selon elles ne méritaient pas d'être libre et heureuses. Je ne pouvais plus vivre ainsi . J'espère que tu pourras t'enfuir  et être libre c'est tout ce que je te souhaite.  Dis à mon bébé que je l'aime . J'ai pu avoir l'adresse de ceux qui l'ont adoptés.  Je l'ai inscrit sur un papier dans mon sac de voyage.  Je t'en prie Wouly retrouve le

Clara "

Pendant que Wouly lisait ses larmes coulaient tout le long de ses joues . Elle replia la lettre et la garda précieusement.  Le jour opportun elle la sortira .

Wouly rentra sous la douche