Chapitre N.3

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"C'est drôle mais tu es bien plus agréable quand t'es bourré."


Hakim Akrour.

—Bah enfin ! Putain ! ronchonne Idriss.

—C'est bon ! Détends ton string, mon reuf.

Je remarque Mélanie, assise sur le canapé, le regard fixé sur la télévision, plus précisément, sur le documentaire qui défile actuellement sur cette dernière. La rediffusion d'un reportage consacré à son oncle, décédé il y a cinq mois.

—Elle va bien ? Pourquoi elle regarde ça, encore ?

—C'était pas prévu. On s'ennuyait, on a allumé la télé, et zehma on est tombé sur ça. Si t'avais pas été en retard, encore !

—Désolé, j'ai fumé en deuspi avec Doumama.

—Mleh, on va y aller de toute façon. Je crois qu'elle a besoin de sortir. Ça fait cinq mois mais c'est encore tellement douloureux pour elle, pour ses parents.

—T'inquiète, je comprends. Faites attention à vous, hein.

—Tu vas faire quoi, ce soir ?

—J'sais pas. Je vais jouer solo, je crois.

—Ça marche. Bonne soirée, on reviendra tard.

Mon frère se dirige vers sa belle, encore installée dans le sofa, le regard vide, perdu dans ce flots d'images, retraçant la vie de l'influent Alan Colby.

Elle sursaute légèrement lorsque les mains d'Idriss s'abattent sur ses épaules, puis finalement, Mélanie se lève et suit son copain.

—Oh, Hakim ! Tu vas bien ?

—Tout roule, et toi ?

—Ça va, ça va, dit-elle d'une faible voix.

Les deux tourtereaux me saluent, puis quittent l'appartement que je partage avec mon reuf. Mélanie semble toujours affectée par le décès de son oncle, quelques mois auparavant.

Ça n'a pas été simple pour Anaya, mais de ce que m'a dit Idriss, Mélanie en a bavé aussi. Elle a préféré faire profils bas, mais je sais qu'au fond, cela reste difficile pour elle. La preuve encore aujourd'hui.

Alors que mes pensées résonnent en moi, le seul bruit distinct dans la pièce n'est autre que celui du silence, de la solitude. Le bourdonnement de la ville, emplit légèrement la pièce, grâce à l'une des fenêtres ouvertes.

La télévision, éteinte quelques minutes plus tôt par mon frère, n'émet plus aucun bruit. Je suis seul. Comme très souvent, d'ailleurs.

Tandis que je réfléchis à ce que je pourrais bien faire, une idée me saute aux yeux. Je n'ai personne pour m'en empêcher, je ressens le besoin de me vider la tête.

C'est pourquoi, après m'être munit de quelques préservatifs, d'un pull seine zoo records et de ma casquette camouflage, je déserte à mon tour l'appartement, qui passera sa soirée seul et vide de toute présence.

Avant tu riais- Mekra.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant