Chapitre N.51

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« Chiale pas miskina. »


Hakim Akrour.

—Merci pour votre accueil Assia.

Ma grand-mère enlace brièvement Camille, qui la couvre de remerciements. Mon frère et Mélanie nous saluent rapidement tandis que j'entraîne la brune vers la sortie.

J'adresse un sourire et un signe de main à Yema puis m'en retourne, Camille à mes côtés.

—Ta grand-mère est géniale ! s'exclame Camille lorsque nous regagnons ma caisse.

—Elle a été contente de te rencontrer.

La brune sourit franchement, de son putain de sourire, dévoilant ses belles dents blanches. Ce sourire sincère, qui commence à me rendre complément dingue. Dingue de cette fille.

—Merci de m'avoir fait confiance, Hakim.

—Merci à toi, d'être venue.

Sa main se pose sur ma cuisse alors que je tente de rester concentré sur la route.

L'après-midi chez Yema s'est parfaitement bien passée. Nous avons discuté autour de boissons chaudes et d'anecdotes d'enfance, contées avec passion par ma grand-mère.

Idriss s'est fait ridiculisé devant Mélanie, qui n'a pas arrêté de rire et Yema n'a pas hésité à en faire de même pour moi, provoquant l'hilarité de la gynécologue. Après Haboube, la voilà prête à ressortir ses dossiers d'enfance. Je crois que je suis mal parti pour retrouver un peu de virilité à ses yeux.

—Malgré tout, vous avez l'air très proche de Yema, me confie Camille en sortant de la voiture, une fois garée devant mon immeuble.

—Je te dis, sans elle on serait rien. Je donnerai tout pour elle. Je n'ai quasiment pas connu mes parents alors Yema est comme ma mère.

La brune m'écoute attentivement, son regard bleuté cherchant le mien. Elle ne répond rien et attend que nous soyons rentrés pour reprendre la parole :

—Parle-moi d'elle, de ton enfance.

Sa demande me surprend. Cependant, je l'attire contre moi et nous fait tomber sur le canapé. Le silence est maître dans la pièce.

La brune me scrute silencieusement, son regard bleu océan détaillant chaque partie de mon visage, comme pour ancrer chaque petit détail qui pourrait lui échapper. Doucement, elle se met à caresser ma joue, tandis que je l'assieds à califourchon sur mes genoux, mes mains autour de sa taille de guêpe.

Instinctivement, Camille pose sa tête contre ma poitrine et se concentre sur les battements irréguliers de mon cœur. C'est uniquement de sa faute s'il bat actuellement à tout rompre.

—Malgré tout ce qui a pu nous arriver, finis-je par dire, mon enfance est la plus belle chose dans ma vie. Ma plus grande fierté. J'ai eu une des meilleurs éducations qu'il soit. J'ai grandi entouré de mon frère et mes grands-parents. Et même si, avec les années, l'absence de mes parents se faisait ressentir, je suis heureux. Je suis heureux d'avoir grandi dans un tel milieu. Je n'ai pas à me plaindre. J'ai toujours vécu comme il le fallait, même si parfois, relier les deux bouts en fin de mois était compliqué, mes grands-parents se sont toujours démenés pour qu'Idriss et moi on ne manque de rien. Dès que j'ai pu, je les ai aidé en travaillant un minimum. Je suis putain de fier de tout ça. C'est ce qui fait qui je suis aujourd'hui. Mon éducation, ma famille, mon enfance.

Avant tu riais- Mekra.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant