« Lâche-moi Hakim. »
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Camille Morgan.
Les premiers rayons de soleil filtrent à travers les rideaux et me tirent d'un sommeil de plomb, bercé par la fatigue due à la soirée de la veille. La chaleur accablante de la pièce m'étouffe alors que mes yeux peinent à s'ouvrir. J'ai l'impression de ne pas avoir dormi de la nuit.
À mes côtés, le kabyle dort toujours comme un bébé. Vu la cuite qu'il s'est prise hier, je crois que dormir ne lui fera pas de mal.
Doucement, je m'extirpe des draps, en prenant soin de retirer le bras d'Hakim, posé sur mon ventre. Sans faire de bruit, je sors de la chambre et souffle enfin lorsque l'air frais du salon parvient jusqu'à mes poumons.
J'allume l'enceinte du séjour et prends mes aises. Ce n'est pas la première fois que je me réveille dans cet appartement.
Je prépare un verre d'eau et un cachet afin qu'Hakim le prenne en se réveillant. Je nous fais du café, prépare des toast et attends.
Le brun ne tarde pas à se réveiller. Quelques minutes plus tard, le voilà dans le salon, les cheveux emmêlés, les yeux cernés et le teint pâle comme le cachet posé sur la table.
Sans un mot, le kabyle s'avance et prend place sur le tabouret en face de moi. Il ingurgite l'aspirine et l'eau puis se sert des tartines.
Même pas un merci, même pas un bonjour.
Connard. Si j'avais pas été là hier soir, tu dormirais probablement dans la rue, complètement ivre. Finalement, je crois que j'aurai dû le laisser dans sa bagnole.
Ne m'attardant pas sur le comportement de Monsieur, je file sous la douche. J'entends le brun grogner depuis le salon.
Je ne sais quelle mouche l'a piqué pendant son sommeil, mais il va falloir qu'il m'explique. Avec tout ce qu'on s'est dit hier soir, tout ce que j'ai fait pour qu'il décuve. Il me doit bien ça, monsieur je boude dès le matin.
Après avoir lavé et séché mes cheveux, j'enfile mon jean et mon chemisier avant de rejoindre Hakim dans le séjour. Ce dernier ne daigne pas m'adresser la parole, puisqu'il se dépêche de s'enfermer dans la salle de bains.
Tu veux jouer à ça, Hakim ? Pas de souci.
Je refais tout de même son lit, aère brièvement la chambre et nettoie la table de cuisine, salie par les miettes et la confiture du déjeuner.
Une fois Hakim prêt, il me rejoint, éteint l'enceinte, les lumières et se retourne enfin vers moi :
—On va voir Yema.
—Hors de question, réponds-je.
—Répète un peu, me dit-il d'un air menaçant.
Zéro crédibilité le petit. Hier il couine à cause de l'eau froide et maintenant il veut me faire croire qu'il peut être effrayant ?
—Je rentre chez moi, affirmé-je.
—Tu te fous de moi ?
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Avant tu riais- Mekra.
FanfictionIl était le stéréotype du mec froid et arrogant. La méfiance incarnée. Elle était la générosité et le bonheur en personne. Le mensonge incarné. Tous deux jouent gros. Deux personnes si différentes et pourtant si similaires. Lorsque l'un pleure, l'a...