Chapitre 8 : Bon nouvel an, Adam.

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Merde... c'est quoi ce bruit... il est... huit heures du matin...

— Huit heures ?!

Merdemerdemerdemerdemerdemerdemerde ! Je devais déjà me réveiller il y a une heure au moins ! Putain premier jour de la rentrée des vacances de Nöel, ça commence bien !

Enfilant un caleçon à la propreté douteuse, je passai ma tête, y compris mes cheveux, au lavabo, l'eau glacé me vivifiant au plus haut point. Une paire de chaussettes qui traînaient dans un recoin de ma chambre finirent par accueillir mes pieds, puis mis en vitesse l'uniforme de mon lycée. A peine entré dans le salon que j'aperçus mon père, un toast dans la bouche et une mallette dans sa main.

— Papa ! Tu pouvais pas me réveiller séri... hein ? Mais qu'est-ce que tu fous encore ic...

— Moi aussi je suis en retard pour le boulot, bordel ! Je passe par ton école pour aller au travail, je te dépose, aller grouille !

***

Je fus finalement arrivé à la demie-heure, cependant je dus attendre l'inter-cour afin de pouvoir entrer dans la salle de classe.

— Madame... pardonnez-moi de mon retard, à cause de mes béquilles...

La concernée me fit un signe de la main afin de venir près d'elle.

— Adam, cela me fait plaisir de te voir... vraiment, c'est un soulagement. Pour ton retard, ne t'en fais pas. Le proviseur adjoint t'attend dans son bureau, dès que tu peux, files le voir.

— C'est-à-dire maintenant ?

— De préférence oui.

— Bien. Je reviens dès que j'ai terminé dans ce cas. Merci, professeure.

J'eus à peine le temps de faire un petit signe de tête à mes amis que je sortis de la pièce, direction le bâtiment administratif, troisième étage, porte gauche.

J'étais déjà parti dans le bureau du proviseur adjoint, à cause d'un rixe qu'il y avait eu entre moi et un autre lycéen, enfin un début de rixe. Nous allions en venir aux poings quand un surveillant était intervenu. J'avais écopé de deux heures de colles, mon "camarade de bagarre" en avait pris le double, sa nature de trouble-fête le précédant. A cause de mes béquilles, je dus emprunter l'ascenseur, enfin, plutôt grâce. La porte entrouverte, je toquai tout de même.

— Entrez.

Quand je fus entré, quelque chose me frappa, son moniteur, une dalle de verre sans bords ni coque, une simple dalle de verre, nue, était en train d'afficher ma fiche médicale. Une photo de moi était positionné sur le recoin droite, gauche dans le sens du proviseur adjoint.

— Adam, entre, je t'en prie... ah pour ça ? dit-il en pointant de ses yeux son écran, ne t'en fais pas, je vérifiais juste que tout était en ordre. Pardonne-moi, c'est un peu le souk dans mon bureau.

Effectivement, le "souk" était un bien gentil mot pour désigner le bordel incommensurable qui régnait en ce lieu, des chemises ici et là, des classeurs posés à même le sol, des piles de feuilles et de dossiers sur les chaises servant normalement à accueillir les potentiels invités. Mais cette atmosphère ne me dérangeait pas, mieux encore, cela prouvait bien que le proviseur adjoint travaillait d'arrache-pied. Si tu as le temps de faire le ménage sur ton bureau, c'est que tu as aussi le temps de travailler.

— Vous vouliez me voir, apparemment ?

— Oui, parfaitement. Je t'en prie, assied-toi. Tu veux que je t'aide peut-être, avec les béquilles ?

Androhumain : L'homme électrique peut-il rêver ? [PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant