Porte claquée, manteau retiré, chaussures déchaussées, je mis pied dans le salon, mon père sur le canapé, regardant un magazine automobile,
- Alors cette journée ?
- Claqué. Et toi ?
- Claqué.
- Eh bien, c'est qu'on a été productif...
Allant vers ma chambre, je m'interrompis,
- Papa, tu penses quoi des androïdes ?
- Hein ? Pourquoi cette question soudaine ? Ils me font vivre et me donnent un toit, donc je les remercie.
- Pas moins ?
- Pas moins. Pourquoi tu te poses cette question ?
- Rien, simple curiosité. Je vais dans ma chambre.
- Ok, y a des trucs dans le frigo, suffira de chauffer, annonça t-il assez fort pour que je l'entende.
Me laissant tomber sur mon lit, je me mis péniblement sur le dos,
- Ange, montre-moi l'apparence originale de mon bras bionique.
Le bras en question prit sa couleur originelle, un noir métallisé, presque anthracite, lézardé de quelques rainures d'un bleu lumineux.
Est-ce que j'ai vraiment bien fait d'accepter cette condition... ?
Mais mes yeux, pesants, se fermèrent d'eux même, me contraignant à reporter cette question à plus tard.
A mon réveil, mon attention se porta sur le collier que je portais autour du cou, un simple anneau comme pendentif. Mon père me l'avait offert pour notre Noël un poil particulier en compagnie d'Émilie et de son frère. Après des sessions de jeux sur PlayStation accompagné de pizzas et de bières, j'avais réservé une soirée au bowling, où moi et mon père étions contre les invités, cela va sans dire qu'avec un parent pareil, la partie était perdu d'avance. La fratrie avait été sans pitié, même si j'avais pu limiter quelque peu la casse.
Il m'avait offert cet anneau, destiné normalement à être porté au doigt, mais trouvant cela inconfortable, je le mis autour du cou.
L'anneau. J'avais peut-être perdu un casque, mais j'avais gagné autre chose : un souvenir de cette soirée, outre que cela soit un présent de mon unique lien familial.
Fouillant dans mes images sur mon portable, je tombai sur celle que je cherchais,
- Tu peux me mettre cette image sur le poster digital ? Merci.
Une image apparut en signe de réponse:
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Androhumain : L'homme électrique peut-il rêver ? [PAUSE]
Ciencia FicciónParis, 2045. En 1980, nous pensions qu'en 2010, les voitures léviteraient à ras du sol. En 2010, nous pensions qu'en 2040, les voitures voleraient dans le ciel. Eh bien sachez-le, nous en sommes encore loin. Certes, la technologie a avancé, nous av...