Prequel [6] : Un temps pour chaque temps

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Les sirènes hurlaient, créant une pagaille d'autant plus forte. Quatre personnes sortirent du véhicule avec un droïde.

- Suzanne, rapport des analyses !

- L'accidenté s'appelle Adam Laude. 16 ans. Lycéen. Casier judiciaire non vierge : vol à l'étalage ; violences physiques lors d'une altercation avec un groupe d'hommes de son âge. État critique : pouls irrégulier ; cinq côtes fêlées, brûlure au second degré au niveau de son visage et de son bras droit ; jambe gauche écrasée ; rein droit sévèrement touché ; foie à 31% écrasé. Cessation de l'organe sous peu. Son pouls est irrégulier ; hémorragie extériorisée. Ses chances de survie sont de 12%. Autre détail : les fonctions visuelles ont l'air endommagées, le nerf optique est sectionné. Dégénérescence confirmée.

- Applique les pansements compressifs, Marc, un garrot au niveau de sa jambe, je m'occupe de son bras. Injection IV, aller on se magne !

Un autre secouriste mis insufflateur, puis vérifia de nouveau le pouls. Il passa une lumière sur les rétines, qui ne réagirent pas.

- Merde, on est en train de le perdre ! Suzanne, compresse davantage !

- Garrot effectué... cependant sa jambe est impossible à conserver. On va devoir l'amputer.

- L'hémorragie ne s'arrête pas ! Augmentez de deux doses l'injection ! Passez-moi le canon cryogénisant...

- Quoi ?! Mais tu risques de fracturer les tissus ! intervint l'un d'eux.

- Appliquer une cryogénisation partielle afin de stopper l'hémorragie n'est pas une mauvaise idée Monsieur Lieusant, argumenta l'androïde. Ses chances de survie passeraient de 12% à 20%.

- Depuis quand un androïde ça sait penser, c'est pas le moment là !

- Je ne fais qu'appuyer les propos de Monsieur Sanche, monsieur Lieusant. Mon programme a simulé les quatre-vingt-douze possibilités. Geler l'hémorragie semble être meilleur compromis entre accroître les chances de survie de l'accidenté et le risque encouru par l'opération. Après cela, il faudra stabiliser le pouls ainsi que réguler le flux sanguin. Nous pourrons alors le transporter jusqu'à l'hôpital public le plus proche, l'hôpital Cochin situé à neuf minutes en véhicule. L'état du patient s'aggrave. Le cœur ne bat plus qu'à quarante-sept battements par minutes. L'accidenté fait une bradycardie.

Marc, un des secouristes, passa un étrange objet à l'androïde, de couleur blanche, tout en longueur, l'appareil était arqué au bout. Une gâchette épousait les doigts de la main. Armé de deux seringues ainsi qu'un laser, un cercle clignotait rouge sur le canon cryogénisant. L'assistante robotique empli le réservoir d'une cartouche. Elle approcha l'engin des habits, un fin faisceau lumineux s'enclencha. Le laser traça une mince marque sur le textile, qui céda sous le rayon. un secouriste passa une compresse puis d'un flacon, il tira sur la seringue, remplissant cette dernière d'un liquide bleuté. Il tapota dans la seringue et inséra la seringue dans une veine.

- Trois doses de Prothasone®.

L'androïde se tint prête à agir avec le cryogénisant.

- Dix secondes se sont écoulées. Injection de l'azoxitrol.

D'un geste assuré et d'une main calme, l'androïde planta les deux seringues dans une veine, à quarante-cinq degrés. La veine vira peu à peu au violet pour terminer sur une nuance de bleu foncé. La Prothasone® permettait, avant injection de l'azoxirtol, de favoriser la cryogénisation et ainsi stopper plus durablement une hémorragie.

Androhumain : L'homme électrique peut-il rêver ? [PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant