Chapitre 17 : Un appel corsé

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L'heure de la pause sonna, nous avions quinze minutes, où je décidai de rester dans la salle de classe. Sauf pour les matières scientifiques demandant des conditions spéciales, comme les travaux pratiques, nous changions rarement de salle, c'était plus le professeur qui se déplaçait d'un endroit à l'autre. Ange me notifia d'un message provenant de mon père, celui-ci me prévenant qu'il le sera pas là de la soirée et la soirée de demain compris, ayant été invité à une soirée. Mon père invité à une soirée, voilà qui est étrange... lui qui ne sort jamais. Peut-être a t-il trouvé la foi de sortir et ne pas aller simplement au bar, qui sait ?

Émilie arriva, toute excitée, me montrant son téléphone et un index pointé dessus.

— Et ?

— Tu vois pas ?!

— Sachant que l'écran est noir, non je ne vois pas...

— Ah... attends. Là !

— Et don... mais... qu'est-ce que... c'est... oh Michael t'a filé l'application...

— Et comment !

— Baisse d'un ton... je suis censé gardé ma... "particularité" à l'abri  jusqu'à la conférence... annonçai-je dans un sifflement.

— Oui, chuchota t-elle... mais c'est génial ! Je peux voir en temps réel ta santé, ta condition et ainsi de suite ! Par exemple dans deux heures, tu vas devoir prendre ton truc bleu, la boisson. T'as des capteurs qui envoient en temps réel sur l'appli, c'est ça ? Hein ? Dis !

— Oui, je pensais pas qu'il allait te la filer aussi rapidement... et pour la boisson, y a déjà Ange... puis l'interface.

— T'as genre une batterie affichée dans un coin? Tu vois le pourcentage ? 

— C'est à peu près ça.

— Émilie ? Tu viens ?!

A la porte un groupe de filles avait l'air de l'attendre.

— J'arrive ! Déso, je dois filer, on se voit tout à l'heure ma gaufre !

— La prochaine fois je veux que tu m'appelles "mon fondant au chocolat myrtille vanille saupoudré de sucre sur son lit de crème anglaise" , ça fera un joli surnom bien glamour.

— Et gnagnagna, sois déjà content que je te file un surnom ! La bise !

— Franchement, j'aurais préféré ne rien avoir si ça ne tient qu'aux sucreries... aller file.

Bientôt je fus le seul restant dans la classe, les autres traînant soit dans les couloirs soit à l'extérieur, moi sur mon téléphone en train de jouer à un jeu quelconque.

Faudrait que j'aille voir le prof de maths... ainsi que Docteur Hoffman. Je lui ai promis.

— Ange, tu pourrais me montrer les recherches sur le Docteur Hoffman, de l'hôpital Cochin.

Une dizaine de pages apparurent face à moi, des traités, des données sur sa date de naissance, sa ville, son cursus et ainsi de suite, mais pas d'adresse, pas de numéro, rien qui le permettait de le joindre. Bon. Bah, j'irais à l'hôpital.

Percevable à des kilomètres, Marius posa une chaise de l'autre côté de mon bureau,

— Je peux savoir ce que tu es en train de faire ? lui demandai-je.

— Je sociabilise, comme tu me l'as conseillé. C'est pas ce qu'il faut faire ?

— Quand je disais "sociabiliser" je parlais de faire connaissance, des amis, ce genre de chose. Pas coller au train de celui que tu penses être ton ami.

Androhumain : L'homme électrique peut-il rêver ? [PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant