Chapitre 25

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Il faut qu'on se libère des sous-entendus, que ce mal être qui me gêne s'envole, que le doute qui s'est installé, se désinstalle, enfin qu'on reparte sur de bonnes bases.

Le Zémidjan me dépose tout juste au portail, je lui donne une pièce de 500frcs, puis il me remet une monnaie de 200.

Je pousse le  portail ,  j'arrive devant  la porte de Franck et toque assez timidement puis je prends le temps de respirer un grand coup d'air.

Une fois la porte grandement ouverte,   Franck apparaît torse nu dans un  boxer, malgré cette fraicheur.
Je sens une drôle de pression envahir mon être,  tout le scénario imaginé s'est  d'un seul coup  évaporé , même d'un mot je n'en n'avais plus souvenance.

Sa superbe poitrine légèrement haussée,  enracinée  sur un petit ventre endurci sans pour autant dessiner les fameuses tablettes, le rendait croquant. C'est tout simplement un frais boy ce Franck.

- Patricia ? Interrogea t-il, surpris de me voir.

- Oui, elle même en personne. Tu m'as dit que tu es là, et me voici.. dis je avec une certaine assurance.

Je remarque sa table occupée par les fiches, la TVT "se débrouillait"  de passer le journal de 20h.

Je prends place sur la chaise où sûrement il était assis avant que je ne débarque..

-Tu faisais quoi ? Télé ou fiches?

- les deux à la fois... tu m'as rien apporté ?

- Comment ça ? Tu m'attendais ? Toi qui es surpris de me voir ?

- Blèwou [ doucement]  simple question tu me renvois trois flèches ? Du calme Patricia, alors ?

Son "Alors " me rappelle le pourquoi de ma présence, la récente froideur qui tranquillement a pris  place entre nous, ces échanges de mots au portail de son oncle, le grand doute que j'ai décelé dans sa voix.

- alors ? Hum.. Alors il faut qu'on parle de tout ce qu'on a fait semblant d'ignorer.

- vraiment ? Demanda t-il le regard fixé sur ma personne .

Assis dans son canapé, Franck semblait s'intéressé à ce que je viens d'évoquer, je devais m'engager comme si j'avais des choses à me reprocher, j'ai avec mon expérience appris qu'il ne sert à rien de faire semblant dans une relation à chaque fois que la communication devait s'imposer.
<< parle moi Patricia, parle moi enfin>> me suppliait incessamment Gérard un de mes ex.
Il faut dire qu'en ces temps je préférais le silence qui finit par chagriner mon coeur que d'articuler des mots libérateurs.
Aujourd'hui je refuse cette idée  d'un chanteur qui dit " Que quand les mots pèsent au bout des lèvres le coeur supporte ", puisque jamais mon coeur n'a supporté ce mal, le regret reste intense lorsqu'on choisit le silence dans ce cas.

- Franck je suis désolé de t'avoir caché des choses,  de te laisser naviguer sans boussole. Mais je t'assure d'éclairer tes doutes..

- Mes doutes ? Me coupa t'il. T'en es sûr ? Ok Patricia, je veux que tu me dises la main sur le coeur s'il y a un truc entre toi et mon Oncle.

- Honnêtement ? Non. Il n'y a rien, rien du présent.
Mais avant que tu ne sois il y a eu un lien, et c'était à mes débuts dans ce travail. Ton Oncle m'avait fait croire qu'il n'avait ni femme, ni enfants, alors qu'il avait belle et bien une famille  sous son toit. Jeune, innocente que j'étais, j'me suis laissée aller dans une relation dont j'avais pas le contrôle, au côté d'un homme dont je n'était destinée, une relation qui a fleurie deux ans durant.

-Deux ans  tu dis ? m'interrompt de nouveau Franck.

- Oui deux belles années, où j'ai été naïve, j'ai cru à ses dires, des paroles de Richard étaient comme des poèmes de Joseph koffigo, les mots étaient tout le temps  bien choisis pour exprimer ses idées, moins romantique mais très affectif ton oncle. Bon c'était ce qu'il m'a fait croire jusqu'au jour où je découvre que j'ai été un second bureau.

- C'est pas vrai, Tout ça  avant moi? et maintenant ? Maintenant que sa femme n'est plus là ? Dis moi ce que tu faisais chez lui.

Franck était comme troublé, adossé à son canapé, le regard toujours en ma direction, l'histoire que je lui raconte, semble lui percer le coeur malgré  que j'évoquais le passé. Mais  j'étais décidée à continuer.

- pour la dernière fois, tout a commencé par une invitation...  << vous connaissez la suite >>
Le lendemain, je me suis apprêtée à rentrer lorsque tu as débarqué.

- Patricia, je pense que je suis mal tombé. Mon Oncle, c'est celui qui m'a aidé a avoir ce travail, tu imagines s'il découvre que tu me préfère à lui ?

- Et alors? Ne me dis pas que tu as envie de rendre les armes.

- Si tu parles d'envie sache que j'ai envie que de toi mais je veux être raisonnable.

- Ah d'accord, c'est une histoire de raison à présent ?  Largue moi alors, répondis-je troublée.

Je sens Franck prêt à m'abandonner, jamais je ne vais le supporter, pourquoi avec moi une relation fleurit mais jamais ne donne des fruits ? Les fantômes de mes ex ruptures  repassent dans la tête comme des films.
Au bout de la désolation, je quitte ma chaise, je n'ai qu'une seule envie, noyer mes yeux de larmes, mais loin d'ici, j'ai sûrement fait l'erreur d'aimer plus jeune que moi.
Toute tremblante, les larmes presque prêtes à  cascader, j'arrive à la porte mais une main rigide me bloque dans mon élan , me tourne et me plaque à la porte, de face, le visage de Franck a pris un air mature, tellement mes larmes étaient en routes que j'ai pas pu les retenir.

- Pourquoi t'en allais-tu ? et pourquoi larmes-tu ? S'enquit t'il.

Ces questions viennent encore amplifier mes émotions, c'est comme lorsque vous pleurer et qu'on vienne vous calmer, vous sentez sur le coup une augmentation de votre douleur avant qu'elle ne se calme à nouveau.
Très vite, son regard arrive à commander mes larmes qui sont allées au ralenti.

- Que m.. m..  m'veux tu Franck ? Lai.. sse moi m'en aller si tu n'as rien à m..  m'dire. Ma voix était cassée, mes mots sortaient avec peine et trahissaient ma douleur plus qu'en ont fait mes larmes..

Franck m'avait entre ses mains toujours plaquée sur la porte comme une souris entre les griffes d'un chat.

- tu n'iras nulle part, reste cette nuit, m'ordonna t'il.

- Rester ? Pourquoi rester si tu veux me larguer ? Répondis-je naïvement.

😊😊😊😊😊👍👍👍👍👍👍👍👍👍

[ vous aussi restez, la suite très vite,.. C'est promis]

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22/11/18

LE PROF [ Terminé ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant