Une première journée assez mitigée. Pfff...j'espère juste que la suite sera excitante. Que Patricia cessera de déranger mes pensées, pour que je retrouve toute l'envie d'enseigner. Mais je n'ai pas pu m'empêcher de dormir sans revoir dans mes pensées le regard envoûtant de Pat.
Après ce premier jour, d'autres jours se sont écoulés. J'ai réussi à m'éloigner de Patricia et donc à me concentrer sur mon boulot. Entre-temps j'ai décliné le rendez-vous de Pierre, mon voisin. Il ne l'avait pas digéré, mais, << c'est ta décision >> avait-il conclu.
Ma vie était redevenue stable. Chaque soir, j'essayais de contacter ma mère pour avoir des nouvelles de mes soeurs. Il est vrai que je manquais d'amour et de la compagnie, mais dans ma solitude, j'ai fini par trouver la paix intérieure.
Le jeune Prof que j'étais, commençait peut-être à mûrir. À l'école, je suis devenu très solitaire. Entre mes élèves et moi, seulement la relation professionnelle nous liait.
Aux côtés des autres, on retrouve de la joie. Mais il faut aussi s'attendre aux peines. Moi j'ai préféré rester dans ma bulle.Un samedi soir, j'ai décidé d'aller prendre de l'air comme ça se dit par ici, une bière pour se détendre. C'était une soirée comme les autres, le temps était assez calme. Je me suis donc rendu dans un bar pas loin de chez moi, et j'ai commandé une bière locale : AWOOYO SPÉCIALE, dite la belle brune du terroir.
J'étais assez relaxe en prenant ma boisson, lorsque j'ai remarqué un regard fixé sur ma personne.
Une fois que nos regards sont entrés en collision, la jeune femme a timidement détourné le sien.Comme moi, elle était seule et prenait aussi sa bière. Peut-être espérait-elle quelqu'un ?
J'ai eu sur le coup une envie pressante de l'approcher, comme si ma solitude me dérangeait. J'avais besoin d'une partie de causerie et mon envie s'est réveillée à la vue de cette beauté.
Rien ne m'obligeait à le faire, mais son tendre regard avait peut-être brisé mon orgueil.Je finis le reste de ma bière et je m'approchai en gentleman.
— Bonsoir belle dame, fis-je en me courbant légèrement.
Et pour une seconde fois, j'ai eu droit à son magnifique regard avec cette fois un sourire en coin.
— Oui bonsoir monsieur, répondit-elle d'une douce voix à bercer un enfant.
— Vous permettez ? Lui demandai-je en faisant le geste de m'asseoir.
— Faites, répondit-elle.
C'est ainsi que l'ambiance prit une autre tournure. Accroché à ses petits yeux, j'étais comme dans un autre monde. Elle avait l'air d'un bijoux très radieux, paraissait vif et souple. Son visage était très arrondie, avec un large front, des lèvres pulpeuses et des yeux petits comme des billes en verre, qu'on jouait autrefois. Élodie était son nom.
On avait commencé par faire connaissance et au tout début, elle s'était montrée timide. Mais le temps a fini par la détendre et là, j'ai découvert une autre personne.
Elodie est une jeune femme raffinée, dégageant une joie de vivre extraordinaire.
Était-elle belle ? Oui incroyablement belle.
Sa beauté était comme concentrée au fond de ses yeux. Toute la soirée, je me suis accroché à cette magnifique jeune femme et à l'histoire de sa vie. J'avais comme l'impression qu'elle nourrissait depuis, l'envie de se dévoiler à un inconnu. Elle venait d'avoir 24 ans et faisait dans le commerce d'ustensiles de cuisine au grand marché de Lomé. Très attachée à sa famille d'après ses dires.
J'avais moi aussi déballé ma vie, j'avais tout dit de moi, on avait même trop parlé qu'à la fin, chacun avait l'impression de connaître l'autre depuis très longtemps.
On avait du mal à se quitter, on se disait à chaque minute à la prochaine, mais il y avait toujours un mot ou une question qui revenait attiser les échanges . On a fini par échanger nos numéros et avec peine, on s'était dit au-revoir.Comment avait-elle fait ? Mon coeur n'était plus mien. Je me sentais tout autre, bref j'étais tombé amoureux. J'avais comme l'impression qu'elle avait emporté une partie de moi, mon coeur réclamait déjà sa présence. Cette fille m'avait-elle lancée un sort ? Comment avait-elle fait ? De tout mon coeur, je l'aimais déjà.
La première chose que j'ai eu à faire une fois chez moi, c'était un appel pour me rassurer qu'elle était arrivée chez elle en forme, ensuite, je me suis jeté au lit et j'ai commencé par rêver. << Enfin j'allais oublier définitivement Patricia. >> Me convaincs-je.
[.....]
[ Patricia 🙍]
À la question comment je vais, je réponds toujours " ça va ". Comme tout Togolais d'ailleurs. Peut-être que si tu insistais, tu aurais la vrai réponse. Car il y a toujours un soucis qu'on essaie de cacher aux yeux du monde. Moi ma vie est aujourd'hui comme une Pâte, qui a manquée de feu lors de la cuisson : une "Pâte morte".
Depuis que j'ai décidé de vivre seule, tout mon monde s'est vidé. Les soirs où je ne me confis pas au Seigneur, mes larmes me viennent au secours.
On raconte que je suis mariée, parce-que j'ai une bague au doigt. Une idée de moi, juste pour soigner mon apparence. Sinon je suis en mariage qu'avec moi même, si les autres ne me veulent pas, moi je me veux.
Depuis quelques mois, j'ai donc décidé de vivre loin de tout le monde, dans cette maison à location où je me fais quasi inexistante. Tout mon temps, je le passe dans ma chambre devant ma télé ou à l'église avec ma bible.Lorsque le soir arrive, je me prépare pour les veillées de prières, qui désormais font parties de mon programme. Oui je suis devenue une fervente pratiquante. À l'église, j'ai intégré la chorale. Je chante pour le Seigneur, à lui j'ai confié désormais ma vie. Au moins, je suis sûr qu'il ne me trompera jamais, au grand jamais. Derrière moi ces hommes infidèles et immatures, des hommes qui jamais ne m'ont considérés à ma juste valeur.
Je revenais justement d'une veillée de prière lorsque j'ai croisé un monsieur aux apparences gentils, comme toutes les premières fois. Il faut dire que je marchais en bavardant toute seule. Comme pour me venir en aide ou pour certainement me draguer, il se montra sympa.— Demoiselle, ça va ? Demanda-t-il.
Et moi, les connaissant si bien, j'avais répondu avec des détails.
— Oui ça va, comme tous les togolais d'ailleurs. Mais il faut que tu insistes pour que je te conte mes problèmes. Vas-y insiste, avais-je répondu.
Le monsieur un peu étonné me regarda pendant une bonne minute sans esquisser un mot. Alors j'ai continué, je lui ai conté ma vie, plus que j'en ai fait plus haut. Lorsque j'arrivai à terme, il était toujours silencieux et ce fut à mon tour de lui poser la fameuse question.
— Alors monsieur ça va ?
— Oui oui, je vais bien. Désolé d'avoir pris de votre temps, s'excusa-t-il.
Et comme un peureux, il pressa les pas et disparut au loin.
C'est comme cela je les chasse très tôt désormais. Je ne suis plus la Patricia faible et naïve, qui se laisse berner par un faux sourire ou par des flatteries. Les hommes aiment trop ça, nous flouer par des mots, nous conduire dans leur lit, pour enfin nous montrer leur vrais visages. Je maitrise tellement ces étapes, parce-que j'ai maintes fois été victime.
J'ai continuer ma route en méditant les paroles du Seigneur, ce que je faisais d'ailleurs avant d'être coupé par l'inconnu. Arrivé chez moi, j'ai juste eu le temps de prendre un bain puis j'ai embrassé mon lit.
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27/05/2020
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LE PROF [ Terminé ]
AksiyonFraîchement sorti d'université, Franck LAWSON, jeune diplômé de 25ans trouve comme emploi l'enseignement dans un lycée de lomé! Le jeune Prof fera face aux réalités de la vie professionnelle. Son jeune âge et son charme fera de lui la cible parfa...