Chapitre 27

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La journée finit au calme, j'étais occupé à revoir mes fiches lorsque je remarque un appel entrant, cest mon Oncle, le Proviseur..

- Bonsoir mon oncle

- Franck, je te veux demain très tôt à mon bureau ! dit -il sèchement, sans repondre à mon bonsoir ! Puis il me racroche au nez..
Je sens qu'il y aura de l'eau dans le gaz !

[...]
Lendemain

Ce sentiment de peur qui s'amortit sur des " si" et des " peut-être" n'a pas rendu paisible mon sommeil , tout un film a pris mes pensées en otage.
La sécheresse de son appel, les mots prononcés par oncle Richard continuent par raisonner dans mes tympans comme une mauvaise alerte annoncée par les tambours du village .

Je me faisais tout un scénario de pour et de contre, de "si" et de "si seulement si" lorsque je pénètre le bureau de Patricia.

- bonjour Pat..

- C'est comment ? Pourquoi ce visage de déterré ? Demande t-elle en me balayant du regard.

- tkt, on cause after, mon Oncle est dans son bureau ?

- Oui tu peux entrer.

Je toc, puis ouvre la porte laissant voir mon oncle dans un fauteuil à bascule, occupé à prendre sa bouillie.

La bouche pleine il me fait signe de m'asseoir. Assis face à lui, je fais de mon possible pour ne pas croiser son regard qui accroîtrerais ma panique, j'essaie de promener mes yeux sur les quatres murs décorés de tableaux de citations africaines, croisant des mots sans les lire, jusqu'à ce que je tombe sur cette citation de Seydou Badian << La langue et les dents appelées à cohabiter toute une vie se querellent >> .

j'ai senti en moi la charge électrique de cette phrase, sans pour autant laissé le choc me dominer, j'ai eu l'impression d'un avertissement que ce tableau essaie de me communiquer, suis-je la langue et mon oncle les dents ? Non. Je pense que je me laisse dominer par des mots qui ne concernaient que les personnages de sous l'orage. Mon interprétation est sûrement abusive.

Il termine enfin son liquide et laisse échapper un " bon.. "

- bon.. bon.. Enchaine t-il de nouveau

- [..]

on ne répond pas à un *bon !*, même si ce petit mot lance les hostilités, c'est du genre une esquisse qui ne trahit jamais le sujet.

- bonjour oncle, lançai-je enfin.

- Franck ça va ?

- oui mon oncle, répondis-je d'un air poli.

- Alors, si je t'ai demandé à mon bureau c'est pour une raison, bon, disons deux raisons.

La seconde, sûrement la moin importante, c'est à propos de ce qui s'est passé hier en Terminale A, surtout sois pas surpris car j'ai toujours eu écho du déroulé des cours.
J'aimerais que tu saches ceci, nos élèves sont comme des clients et ici ils sont tous rois, on leurs doit un traitement qui en est digne , pas de conflit entre vous , il faut que ça soit clair. Je ne te demande pas une explication mais je veux que tu sois professionnel.

- Je comprends mon oncle. Je répond aussi calmement tout en essayant de dissimuler mes émotions

Car remonté ? oui je l'étais, je suis sûr que c'est l'élève Dosseh qui est à l'origine de tout ceci, même si je suis obligé de me plier à la volonté de mon oncle, j'ai envie de croiser à nouveau cet élève, je pense qu'il cherche des plumes sur la peau d'un taureau.

LE PROF [ Terminé ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant