Chapitre 1. Mathieu

12.6K 579 45
                                    

Pour celles qui ont loupés mon post sur ma page, me revoilà dans une nouvelle histoire 🎉
J'espère qu'elle vous plaira, n'hésitez pas à commenter pour me donner vos premières impressions et avis.
Cœur cœur
💜

***

Vendredi.

-Il va y avoir beaucoup trop de monde aux arcades, on ne trouvera pas de table avant une bonne heure.

-Et perso, ça ne me tente pas de jouer au billard toute la soirée.

-Evidemment, t'es nul.

-Pardon ?

-Il à raison, t'es une brèle au billard.

-Je vous emmerdes !

-Nous aussi. Math, tu votes pour quoi ?

Alors que je faisais seulement semblant d'écouter mes trois meilleurs amis se batailler sur le programme de notre samedi soir, leurs regards se posent subitement tous sur moi, sans que je ne sache réellement sur quel choix ils se disputent.

-Je ne sors pas ce week-end, repas de famille, marmonnais-je mon mensonge.

-Tu te fou de nous ? ronchonne Thomas en tirant sur son tube de nicotine. Annule, on se fait un billard.

-Tu nous les brises avec ton billard, j'ai pas envie moi ! se répète Quentin dans un soupir las.

Alors qu'ils repartent dans un débat juvénile orchestré par un langage de charretier, je me reconcentre sur ce que j'observais avant qu'ils ne m'obligent à me m'en détacher.

Avec un peu de chance, elle ne va pas me reconnaitre.

Après tout, ça fait trois ans qu'on ne s'est pas vus.

-Bon ok, un bowling alors. C'est ok pour toi Math ?

Trois ans...

Et pourtant, moi, je la reconnaitrais parmi une foule entière au premier coup d'œil.

-Math ? Tu nous écoutes bon sang ?

Trois longues années et même ça, ça n'a pas suffi.

Elle est là, à plusieurs mètres démesurés de moi, son regard doré qui fouille les environs à ma recherche et, comme si le temps c'était figé pendant ces années qui m'ont paru durer une décennie, ça ne suffi pas à mon cœur pour ne pas repartir dans cette même cadence affolée qu'il a toujours prit quand elle était près de moi.

Un claquement de doigt apparait dans mon champs de vision, effaçant brièvement la silhouette de celle que je croyais avoir, enfin, après une longue et fastidieuse phase de guérison, oubliée.

-Tu planes ou quoi ? Reviens sur terre Bob Marley.

-Pousse-toi, râlais-je en repoussant Thomas, qui s'était planté devant moi et obstruait l'intégralité de l'objet presque irréel de mon observation.

Sans m'attarder sur son haussement de sourcil mitigé entre l'étonnement et l'amusement, je repose les yeux sur celle qui a hanté mes jours et mes nuits pendant bien trop d'années. Les siens continuent de balayer les alentours, toujours à la recherche d'un visage familier, le mien. Je pourrais facilement lui faire gagner du temps et aller de moi-même vers elle, comme mes parents ont probablement dû dire aux siens que je le ferais à son arrivée, mais impossible. A la seconde où elle est descendue de ce car, ses mêmes cheveux châtains aux reflets dorés interminables qu'elle relâchaient en défaisant son chignon, mon corps s'est enraciné à ce banc inconfortable sur lequel ont peut prendre racine pendant des heures durant les intercours.

Vengeance ou sentiments.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant