Chapitre 21. Mathieu

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Mardi.

Si j'en étais capable, j'arrêterais de la dévisager dans son sommeil. Si j'en avais la force, j'arrêterais de caresser sa joue, son cou, son épaule, chaque recoins de sa peau qui est dénudés. Si je ne l'aimais pas autant, je laisserais toutes mes peurs me submerger et prendrai la fuite pour me protéger. Mais je suis enraciné dans mon matelas, incapable de me détourner de ses lèvres qui s'entrouvrent délicieusement à chaque respirations et de ses cils qui vibrent doucement, jusqu'à ce qu'elle ouvre péniblement les yeux.

Et putain, toutes mes craintes remontent en force à la surface à la simple vision de ses pupilles dorées.

Je ne peux pas la perdre, c'est inhumainement possible.

-Bonjour... bredouille-t-elle, encore endormie. C'est déjà l'heure ?

-J'en ai bien peur.

Elle ronchonne en se tournant sur le ventre, dos à moi, enfonçant son visage dans l'oreiller. Je pouffe en me collant à elle, entourant son corps chaud de mon bras. Son dos se soulève lentement à chaque respirations, de plus en plus calmes à mesure que le temps passe dans un silence plaisant.

-T'es en train de te rendormir ? riais-je.

-Hmm, grogne-t-elle.

-Debout trésor, il est déjà presque neuf heures.

Elle soulève subitement la tête, puis tourne son regard plissé par la fatigue sur moi.

-Tu te fous de moi ? J'ai cours à neuf heures dix, panique-t-elle.

-Je sais, moi aussi. On est carrément à la bourre, riais-je à nouveau.

-Math ! m'engueule-t-elle.

D'un bond, elle saute sur ses pieds et s'affole dans tous les sens pour rassembler ses affaires. Tandis que je me délecte du spectacle que m'offrent ses cuisses soyeuses qui se pavanent sous mon nez, alimentant mon érection matinale déjà bien plus en forme qu'elle ne l'est habituellement.

-Pourquoi est-ce que tu ne m'as pas réveillé plus tôt ?

Parce que j'ai perdu la notion du temps en t'admirant dormir. Un spectacle tout aussi distrayant et excitant que celui que tu m'offres maintenant.

-Où est-ce que j'ai mis mon téléphone ? peste-t-elle en retournant ma chambre.

Elle finit par le trouver, le consulte en râlant davantage, récupère son sac de cours et son sac de changes, puis s'arrête pour me considérer, les sourcils froncés.

-Qu'est-ce que t'attends ? Lève-toi Math bon sang !

-Alors même au réveil, t'es chiante ? me moquais-je, la faisant lever les yeux au ciel. Je ne bougerai pas d'ici tant que tu ne m'auras pas fait un bisou.

Agacée et pressée, elle repose ses affaires dans des gestes brusques et se penche vers moi pour me poser un baiser tout juste effleuré, dont je ne vais certainement pas me contenter.

-Allez, lève-toi, m'ordonne-t-elle en voulant se redresser.

Je l'en empêche et la fait retomber sur le lit, prenant soin de la bloquer sous moi en anticipant sa tentative d'échappement. Mon érection difficilement immanquable prend davantage d'ampleur quand elle se love entre ses cuisses, lui tirant un lent sourire entendu.

-Mathi...

-On est déjà en retard, on est plus à cinq minutes près. Je veux un vrai bisou, exigeais-je en le lui volant.

Vengeance ou sentiments.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant