Lundi.
Dans une excitation plus que palpable, et un léger stress qui me prend en traitre à mesure que l'heure où je vais enfin pouvoir me coucher contre elle approche, j'attends impatiemment qu'Alizée quitte le bâtiment de la Fac à la fin des cours.
Je guette attentivement les portes d'entrées et chaque étudiants depuis ma voiture, jusqu'à ce qu'elle les passent enfin, dans un éclat de rire. Et ce, avec un type que je m'imagine facilement envoyer valser contre un mur.
Je sens ma mâchoire se contracter alors qu'ils se saluent d'un signe de la main et se séparent, enseveli sous ce foutu sentiment de jalousie qui me suit depuis ce matin et qui revient en force. Tout comme au déjeuner, que j'ai passé à harceler Alizée de textos dans le seul but de décourager son camarade de classe à tenter quoi que ce soit avec elle.
-Je suppose que c'est moi que tu attends ? me rejoint-elle en ricanant.
-C'est qui ?
J'hausse le menton vers le type avec qui elle riait, qui discute sur le parking avec deux autres mecs. Elle jette un regard dans sa direction, puis revient à moi en penchant la tête sur le côté d'un air blasé.
-Tu ne vas pas recommencer ? T'as un vrai problème de possessivité, tu le sais ça ? Tu m'as envoyé au moins vingt sms ce midi, j'ai dû éteindre mon téléphone, me sermonne-t-elle. C'est Adrien et je t'ai déjà dit qu'il ne me plaisait pas Math, lâche l'affaire.
Seulement parce que je refuse de laisser qui que ce soit ou quoi ce soit gâcher cette soirée, que j'attends depuis beaucoup trop longtemps pour que le moment ne soit pas parfait, j'abandonne en ronchonnant entre mes dents, sous son rire moqueur.
-Où est-ce qu'on va ? me demande-t-elle quand je quitte le campus.
-Tu te souviens de l'anniversaire de Théo Vidal en cinquième ?
-Comment oublier, je t'avais mis une raclée au laser Game et tu m'avais fait la gueule pendant une semaine parce que tout le monde se foutait de toi au collège.
Je lui tends un sourire en coin qui suffit à lui faire comprendre où est-ce que je l'emmène, ce qui semble la réjouir. La salle de jeux dans laquelle je l'avais en réalité laissé gagner, ce qu'elle ignore totalement, se trouvant à près d'une heure de route dans notre ville natale, je décide de prendre ma revanche dans une autre qui se trouve qu'à un quart d'heure du campus. Un court trajet qu'elle passe à revendiquer qu'elle va me mettre la même raclée qu'il y a presque dix ans, confiante. Sauf qu'aujourd'hui, il est hors de question que je lui fasse la charité.
Un adolescent prépubère qui louche un peu trop sur la poitrine d'Alizée à mon goût, nous équipe en nous expliquant les règles du jeux. On acquiesce gentiment malgré qu'on les connaissent déjà, puis Alizée l'envoi gentiment bouler quand il nous fait part du règlement des lieux en larges et en travers.
-A nous deux Mme Smith, lui souriais-je traitreusement quand on doit se séparer pour rejoindre chacun une entrée de la pièce de jeu. Un bisou avant ta défaite ?
-Peut-être après la tienne, si je décide d'être sympa et te réconforter quand tu pleurnicheras, me répond-elle vicieusement.
Dans un déhanchement de hanches diabolique sur lequel je m'égare un instant, envoûté par le balancement de son joli fessier galbé, elle s'éloigne en me soufflant un bisou avec sa main.
Putain, je serais prêt à la laisser regagner rien que pour ce baiser.
Ne te dégonfle pas Math, c'est ce qu'elle cherche à faire, te déstabiliser.
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Vengeance ou sentiments.
RomanceDix ans les ont uni, un malentendu les ont séparé, trois années les ont éloigné. Quand Alizée Boisié, la reine des garces et celle qui lui a brisé le coeur, revient en ville pour étudier dans la même Fac de Médecine que la sienne, Mathieu Leroi se...