Chapitre V : Fracassante réalité

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La brume s'épaissit au rythme de mes mots. Et je me souviens maintenant pourquoi tout me semble si loin.

Le réveil sonne, les rayons du soleil qui traversent les rideaux me chatouillent le visage. Les cigales chantent déjà, les vagues de la mer, elles, sont endormies aujourd'hui.

Je n'ai rien vécu de cela, c'était rien d'autre qu'un rêve, somptueux, mais irréel. Je désirais cette vie plus que tout, au point d'en être obsédée et d'y penser même lorsque je rejoins les bras de Morphée.

Je suis actuellement en vacances chez mon paternel depuis un peu plus de deux semaines. L'été il y a plein de touristes ici, mais n'en serais - je pas une aussi, après toutes ces années loin de ma ville natale ?

Mon père est de repos aujourd'hui, on va pouvoir passer du temps ensemble après cette semaine seule devant la console à manger des burgers surgelés. Ils sont mauvais, mais on fait croire le contraire, personne n'a réellement envie de gâcher du temps à cuisiner, ce temps on pouvait le passer ensemble à jouer.

Je sors de la chambre, lui dis bonjour et m'assied sur le canapé. Quelle erreur je fis de ne pas déjeuner. Il me demanda la raison de ce refus catégorique de manger. La veille j'avais répondu que mon ventre me faisais mal, mais aujourd'hui l'excuse n'avait pas fonctionné. J'étais contrainte de dire la vérité qui était que je voulais faire un régime. Pourquoi ? Car selon lui j'en avais besoin, et moi qui cherchais cherchais à lui plaire, à le rendre fier, j'obéissais. J'ai vainement tenté de ressembler à ces filles sublimes, extrêmement maigres, et surtout retouchées.

Il entra dans une colère indomptable, je ne comprenais pas, c'est ce qu'il voulait non ? Une poupée sur une couverture de magazines les os saillants.

La terreur s'était emparée de mon corps, faisant sortir des mots contre mon gré. Sa fureur devenait effrayante au point de me glacer le sang.
Ma chambre était alors devenue mon refuge, je m'y étais enfermée après les paroles blessantes que j'avais entendues, mais je ne me doutais pas qu'un traumatisme immense arrivait à grands pas.

Mon cœur bondissait dans ma poitrine à me faire mal, je voulais l'arracher, que cette douleur cesse. Et ce volet, l'ouvrir, de l'air, de l'air j'en avais besoin, ma gorge nouée m'en privais, mes poumons hurlaient, ma tête tournait, ma vision se floutait. De l'air, c'était urgent.

Mon père, trop éloigné de la réalité, continuait à m'intimider.

" Si tu n'ouvre pas la porte dans trois secondes je vais m'en charger " vociféra-t-il.

L'air Humide Qui Caressait Mon Dos Cette Nuit LàOù les histoires vivent. Découvrez maintenant