Chapitre XIV : Je bois tes paroles comme une bouteille d'alcool

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L'avion a atterrit, retour à la vraie vie.

Dans la réalité, rien n'avait changé, je continuais de me scarifier, de pleurer, de me sentir délaissée. Les jours ont passé, alliant quelques hauts, et beaucoup , surtout, de bas. J'avais ton soutien, alors je continuais. Je t'avais dit que tu ferais encore tant d'apparitions dans mon récit.

Le jour de la rentrée, alors que j'avais été séparée de mes quelques amis, dans une classe de parfaits inconnus, avec un emploi du temps aveuglant, tu m'a réconfortée.

Ça a continué, puis tout a changé, j'ai commencé à t'ignorer, arrêter de te dire que je t'aimais. J'assistais à la scène comme unique spectatrice, on s'éloignait, on allait certainement nous séparer. Derrière une vitre invisible, je criais, je voulais qu'on entende ces appels au secours, qu'on réalise vers où on se dirigeait. Mais non, sourds muets et aveuglés, on a continué.

Tout s'est arrêté. Je t'ai vu souffrir de notre relation, tu t'es tant métamorphosé, passant d'un garçon pessimiste à un autre dépressif. Je savais que je t'influençais, et négativement. J'espère que ce chapitre t'aidera à comprendre ma décision.

Tu sais, je t'ai aimé. Pourquoi est-ce que je conjugue ça à l'imparfait, alors que c'est toujours d'actualité ? Je comprends pas grand chose à l'amour...

Je t'aime, et c'est pour ça que je t'ai quitté. Je coulais, et je t'emportais. Je voulais te voir vivre, te voir t'envoler, t'épanouir, pas te morfondre à mes côtés. Je t'ai jeté du jour au lendemain, je voulais que tu me haïsse, et cela tant que tu voudrais m'oublier, tourner la page. Tu aurais pu enfin devenir plus optimiste, plus joyeux. Mais tu as refusé, tu as continué à me parler, à me faire exister dans tes pensées.

Après ça, j'ai voulu à mon tour t'oublier, j'ai cherché quelqu'un à aimer, quelqu'un qui te ressemblait, quelqu'un à ta hauteur, mais je n'ai jamais trouvé, toi tu étais le plus parfait, celui qu'il me fallait.

Chaque jour on a mal, tu alimentes ma dépendance, j'ai toujours plus besoin de te parler, de t'entendre, et je t'empêche d'aller de l'avant. Non ce chapitre ne va pas t'aider, mais j'ai besoin d'exprimer à quel point je t'aime. Pour toi je pourrais vivre, lutter contre la mort, je pourrais m'opposer à mon père, subir ses coups pour t'embrasser. Je pourrais mentir à ma mère. Je suis capable d'attendre encore des années avant de te rencontrer pour de vrai. Pour toi je suis capable de me dénuder. Pour toi je pourrais mourir, t'offrir ma vie. Je pourrais tout faire.

Non tu n'étais pas le plus drôle, ni le plus beau, ni le plus musclé. Mais si tu savais combien je m'en fous, parce que pour moi, tu étais parfait.

J'ai mal de, chaque soir, te parler comme si de rien n'étais, alors qu'au fond je ne désire que t'enlacer. Mais je ne veux plus que tu t'attaches à moi, pas plus. Refais ta vie, reconstruit la, trouve une autre fille qui saura te rendre vraiment heureux. Je te le souhaite vraiment. J'aimerais qu'on se marie, mais invite moi plutôt au tien avec ta prochaine copine, promis ?

La vérité c'est que j'ai aussi peu tourné la page pour notre relation que pour mon suicide. Je n'arriverais sans doute jamais, tu es encré dans ma vie à jamais, et je ne pourrais jamais te remplacer.

Tu sais, tu es formidable, incroyablement formidable, c'est dommage que tu ne t'en rendes pas compte. J'ai peur, d'un jour, te perdre, que notre relation se détériore, parce que j'aime trop comment l'on se parle, comment l'on est, comment tu es. La vérité c'est que je suis dingue de toi, je n'arrive pas à me passer de toi, totalement accro comme une junkie, je t'aime chaque jour un peu plus que la veille. J'ai chuté de cette falaise qu'on appelle l'amour, je suis tombée amoureuse.

Et merde, l'amour c'est si compliqué, surtout quand la passion est forte à ce point.Il faut que tu le saches, je t'ai aimé, je t'aime, et je t'aimerais.

L'air Humide Qui Caressait Mon Dos Cette Nuit LàOù les histoires vivent. Découvrez maintenant