Chapitre 7

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PDV Bianca

Quand je sortis, après une journée longue, mais satisfaisante, Maxence m'attendait dehors. Je sentis mon sourire s'élargir, sans que ne puisse rien y faire.

Il ne m'avait pas encore vue, le regard au loin, il semblait pensif. J'en profitai pour l'observer un peu. Il portait un pull noir et blanc avec un motif de montagne, qui aurait eu l'air ridicule sur n'importe qui d'autre, mais qui était adorable sur lui.

Je m'approchai et posai une main sur son bras pour attirer son attention, ce qui le sortit de ses pensées. Il me sourit.

« Salut... »

On se fit la bise, mais je sentis qu'il n'était pas très à l'aise, tout comme moi, ce qui me fis rigoler.

« Je crois qu'on peut se détendre, dis-je.

— Oui, je... je suis juste pas très confiant dans ce genre de situation.

— Moi non plus... mais je crois qu'on a les mêmes attentes, alors... »

Mon coeur fit un bond dans ma poitrine, je ne pouvais pas croire que je venais de dire cela. Pourtant il me sourit et la tension retomba.

« On y va alors? » demanda-t-il.

J'acquiesçai et nous nous mîmes en route. Il passa un bras autour de ma taille, mais très légèrement, comme s'il n'osait pas me toucher vraiment. C'était un geste qui marquait son intérêt, sans toutefois en faire trop. Et comme je venais de lui tendre une perche, c'était tout à fait naturel.

« Tu voulais qu'on aille au petit resto végé où t'es allée hier? Interrogea-t-il.

— Oui... »

Il y eut un moment de silence, mais ce n'était pas un silence gênant ou désagréable, on ne cherchait tout simplement pas à le meubler. Je voulais lui parler de quelque chose, cependant et je me lançai.

« Maxence...?

— Oui?

— Je... je suis désolée de te mettre dans cette situation avec Lucas.

— Ça n'a strictement rien à voir avec toi, répliqua-t-il doucement en resserrant légèrement son étreinte autour de ma taille. Ne t'en fais pas avec ça, c'est entre lui et moi. »

Mon téléphone sonna, ce qui me fit sursauter, je ne recevais pratiquement aucun appel depuis que j'étais à Paris. Je le sortis de la poche arrière de mon jeans. Le numéro qui s'affichait n'était pas répertorié.

« Excuse-moi », dis-je à Maxence, m'extirpant à contre coeur de son étreinte.

Je répondis à l'appel un peu plus loin.

« Allô?

— Bonsoir Bianca, c'est Raph... Je te dérange pas, j'espère?

— Euh... Non, mais...

— Lucas m'a filé ton num... J'aurais un truc à te proposer.

— Quoi? »

Je fis signe à Maxence que j'en aurais pour une minute.

« Je sais que tu veux pas faire de vidéo, mais si on t'offre de faire la promo de ton livre ça t'intéresse? Avec David, on a pensé qu'on pourrait faire une vidéo sur les expressions québécoises où on doit deviner ce qu'elles veulent dire. Et le perdant aurait un gage de ton choix.

— Étrangement, c'est pas une mauvaise idée. C'est d'accord.

— Parfait, tu nous prépare ça pour mardi?

— Ça marche.

— Super! Lucas est aussi invité dans la vidéo. Bonne soirée! »

Avant que j'aie pu ajouter quoi que ce soit, il avait raccroché. Je restai bouche-bée, il était évident qu'il avait fait exprès de ne mentionner Lucas qu'après que j'aie accepté.

« Ça va? interrogea Maxence.

— Oui... Juste... Je vais faire une vidéo avec Mcfly et Carlito.

— C'est génial!

— Avec Lucas... »

Son regard s'assombrit.

« Je devrais sans doute pas t'en parler mais... Lucas cherche encore le moyen de te séduire. C'est probablement une idée à lui, ce vidéo.

— Je vais pouvoir faire la promotion de mon livre... je crois que ça vaut la peine de passer un peu de temps avec Lucas pour ça, non? À moins que tu sois jaloux? »

Il haussa les épaules, les mains dans les poches, il fixait ses pieds.

« Peut-être que te savoir avec lui pendant que je serai à Nîmes me déplaît un peu... » avoua-t-il.

Je m'approchai de lui, de manière à pouvoir le regarder dans les yeux, même s'il fixait le sol, ce qui m'obligeait à être très près de lui.

« Maxence, tu n'as absolument rien à envier à Lucas. »

Soudain, il me prit dans ses bras, ce qui me surprit un peu, mais je lui rendis son étreinte.

« Désolé, dit-il en se séparant.

— Pourquoi tu t'excuse?

— Je veux pas te brusquer.

— C'est pas le cas. »

Pour appuyer mes propos, je lui pris la main, tout en reprenant la marche qui avait été interrompue par le coup de téléphone de Raphaël. Nous arrivâmes au restaurant où le serveur nous assigna une table. Nous prîmes place, l'un en face de l'autre.

« Je peux te parler de quelque chose ? demandai-je. Je l'ai dit à personne encore...

— Oui, bien sûr.

— Vendredi, j'ai appris que j'avais obtenu une subvention pour mon prochain roman. De quoi vivre pendant un an et me consacrer à l'écriture.

— Mais c'est incroyable ! Pourquoi t'en a pas parlé avant ? »

Je haussai les épaules, incertaine.

« Dit comme ça, c'est vrai que ça l'air super, mais... Depuis que j'ai fini mon premier livre, ça fait presque un an, j'ai rien écrit.

— Ça va venir...

— Oui, j'imagine... Je vais essayer. J'ai pensé... Peut-être que je pourrais rester à Paris quelques mois. Me plonger dans un univers complètement différent du mien, je pense que ça peut m'aider.

— Ce n'est certainement pas moi qui vais te dire de ne pas le faire... »

Il posa sa main sur la mienne et à ce moment, je sus que je resterais vraiment, au moins pour quelques mois, même si je n'en était pas certaine quelques instants auparavant.

« Je vais appeler mes proches demain... C'est ce qui va être le plus difficile, de rester loin d'eux aussi longtemps.

— Je comprends... »

Le reste de la soirée se poursuivit avec des conversations plus légères. Il me parla de ce qu'il se passait lors de ses concerts, nous discutâmes de nos inspirations, de ce qui nous poussait à écrire. Après le dîner, il me raccompagna à l'hôtel et je l'invitai à monter.

Une amitié brisée (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant