Chapitre 10

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Note de l'auteur: Le chapitre a pris un peu de temps à arriver, je m'en excuse. Je commence tranquillement à voir la fin (mais ça n'arrivera pas tout de suite, rassurez-vous, je sais seulement où je m'en vais avec tout ça). J'essaierai de poster régulièrement, mais je ne peux rien promettre.


PDV Bianca

Quand je rentrai chez moi (ça me faisait bizarre quand même de me dire que j'avais un "chez moi" à Paris) je me dis que cette soirée avec Lucas n'avait pas été ma meilleure idée. J'avais été prise par une soudaine envie de sortir, après avoir parlé à ma meilleure amie pendant une heure. Elle me manquait déjà atrocement. J'avais donc appelé Lucas qui était, en dehors de Raphaël et David, mon seul ami ici. Mais l'étreinte que nous avions échangée alors qu'il tentait de me consoler me faisait culpabiliser, autant par rapport à lui que par rapport à Maxence. Je pris donc la décision de ne plus me retrouver seule avec Lucas, pour éviter toute ambiguïté.

Une fois arrivée, je n'avais nullement l'intention de dormir. J'étais partie sur une lancée, plus inspirée que je ne l'avais été depuis presque un an, j'écrirais sans doute jusqu'aux petites heures du matin. Je m'installai sur le divan avec mon cahier et envoyai un message à Maxence.

« Tu peux m'appeler avant d'aller dodo, steuplait? »

Je continuai à écrire, mais mon téléphone sonna quinze minutes plus tard.

« Hé... répondis-je.

— Salut, toi. »

Il avait la voix légèrement enrouée.

« Ça bien été ton concert?

— C'était ouf, comme toujours... Je m'y habituerai jamais. »

J'entendais des voix et des rires en arrière plan.

« Tu... t'es avec le groupe encore?

— Ouais, on est dans la loge, on s'apprête à aller prendre un verre. »

Je soupirai malgré moi. La solitude ne m'ennuyait pas en temps normal, mais aujourd'hui n'avait pas été facile pour moi.

« Ça va? » me demanda-t-il.

Je me mordillai la lèvre inférieure. On ne se connaissait que depuis quelques jours, pourtant je savais que je ne pouvais lui mentir sans qu'il s'en rende compte.

« C'est pas ma meilleure journée, avouai-je. J'ai parlé une heure avec ma meilleure amie aujourd'hui et... comme j'avais besoin d'un ami ici, j'ai appelé Lucas. »

Il resta silencieux et mon cœur se serra. Je savais qu'il n'appréciait pas.

« Maxence... C'était la dernière fois que je le voyais seule. T'avais raison, je suis pas juste une amie pour lui. Mais je veux pas que tu sois jaloux, ok? Y'a aucune rivalité possible. »
Ma voix était légèrement tremblante, je ne voulais pas lui faire de peine.

« Oui, je... je sais, je suis pas jaloux. Mais merci de m'en avoir parlé... »

J'entendis distinctement l'un de ses amis dire « Max, tu viens ou quoi? »

« Je... je vais te laisser avec tes amis, alors...

— Attends, mon petit nez, t'es sûre que ça va? »

Le surnom qu'il venait de me donner me fit rigoler.

« Oui, ça va maintenant... je vais retourner écrire.

— D'accord, je te rappelle demain. Et je te fais plein de bisous. »

Il se mit à faire des bruits avec sa bouche pour mimer des baisers, ce qui me fit rire encore.

« T'es incroyable, Maxence. »

Je raccrochai, le sourire aux lèvres.

***
Je ne savais pas à quelle heure je m'étais endormie, mais j'étais toujours sur le divan. Mon cahier était tombé sur le sol. Je le ramassai pour le poser sur la table basse. Je m'étirai avant de regarder l'heure sur mon téléphone. Il était dix heures. J'avais un message de Raphaël. Il m'avait envoyé l'adresse du studio et avait écrit: "On t'attend avec impatience à 14h."

Je commençai par me faire du café, comme à tous les matins. Il y avait quelques années déjà que ça m'était devenu indispensable. D'autant plus que je n'avais pas eu énormément de sommeil ces derniers jours.

Pour la vidéo, je décidai de m'habiller, comme le plus souvent, d'un jean et d'un t-shirt, mais j'ajoutai un blazer noir par dessus. Je gardai mes lunettes, plutôt que de mettre mes lentilles. Je me maquillai très légèrement, principalement pour dissimuler mes cernes.

J'étais un peu nerveuse, mais je savais que j'allais m'amuser. J'avais préparé quelques notes dans mon téléphone la veille, j'étais donc prête à partir.

***

Quand j'arrivai dans le studio de Mcfly et Carlito, Lucas, Raphaël et David étaient déjà là.

« Et voilà notre invitée spéciale ! » s'exclama Raphaël en me voyant.

Il vint me faire la bise, bientôt imité par David. Lucas ne semblait pas vouloir en faire de même, ce qui n'était pas surprenant après ce qu'il s'était passé la veille.

« T'es prête à faire la vidéo ? demanda David.

— Euh... Je sais pas trop...

— Alors c'est parti ! » lança Raphaël.

Nous allâmes tous les quatre se placer devant la caméra pour faire l'intro. Raphaël la mit en marche.

« Bonsoir ! »

Nous avions parlé tous en même temps.

« Alors, aujourd'hui, nous sommes avec quelqu'un que vous ne connaissez pas, commença Raphaël.

— La merveilleuse, la magnifique, l'unique Bianca ! continua David.

— Sérieusement, si je n'étais pas marié et que j'avais cinq ans de moins... »

En disant cela, Raphaël mit un bras autour de mes épaules.

« Putain, Carlito, tu veux me pécho, là ? »

J'avais essayé d'imiter l'accent français, mais c'était lamentable, ce qui fit rire les trois autres.

« Allez, on se moque, mais en vrai, c'est elle qui va rire de nous dans cette vidéo, dit Lucas.

— Exactement, approuva Carlito. Parce que Bianca, qui est québécoise, va nous apprendre des expressions québecoises.

— Et il va falloir deviner leur signification, ajouta David.

— Et le perdant aura un gage de mon choix », conclus-je.

L'introduction s'était très bien passée. Pendant presque une heure, je présentai des expressions québecoises, sous forme de quiz, que les trois autres avaient du mal à comprendre. À la fin, se fut David qui avait le moins de points.

« Avant que Mcfly ait son gage... dit Raphaël. Bianca, est-ce que toutes ces expressions se trouvent dans ton roman ? »

Il sortit un exemplaire de mon livre pour le montrer à la caméra.

« Pas toutes non. Il y en a certaines, mais il y en a d'autres dont on a pas parlé aujourd'hui. Dans la version française, d'ailleurs, chaque expression est expliquée en note de bas de page.

— On vous invite fortement à lire son roman, dit David. C'est un petit bijoux !

— Bon, Mcfly, t'es prêt ? demandai-je en affichant un sourire diabolique.

— J'ai peur... Pourquoi c'est toujours moi qui perd ?

— Voyons, je suis gentille quand même... Alors, ce qu'on va faire, c'est qu'on va sortir dans la rue et pour chacune des expressions que tu n'as pas trouvé, tu vas aller parler avec un passant et tu devras utiliser une expression. Tu as a donc dix à placer. »

Nous sortîmes tous avec Mcfly pour assister à son gage, qui pris lui aussi près d'une heure à réaliser. À la fin du tournage, comme nous étions tous affamés, nous commandâmes une pizza.

Une amitié brisée (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant