Une amitié brisée (Tome 1)

Chapitre 21

PDV Lucas

Ça faisait un mois que Bianca ne me parlait plus, mais je savais, par le biais de Raphaël et David, qu'elle était encore à Paris. Ils la voyaient au moins une fois par semaine, j'étais jaloux. Je comprenais pourquoi elle m'en voulait, mais elle me manquait quand même.

Je me sentais tellement mal que j'avais fini par lire son livre. C'était vrai qu'il était bon, mais j'avais pas la capacité de Maxence à l'apprécier à sa juste valeur.

D'ailleurs, Maxence avait achevé sa tournée avec VSO. Il était distant depuis, ce que je pouvais comprendre. Ça devait lui faire bizarre de se séparer du groupe après autant de temps.

Je devais le voir aujourd'hui, Mcfly et Carlito nous avaient invité à faire une vidéo pour un « nouveau concept ». Ils nous avaient pas précisé quoi, mais on s'amusait toujours quand on faisait une vidéo tous les quatre.

Je me préparai donc avant de me rendre au studio, enfilant tout simplement un jean et un t-shirt. J'arrivai devant la porte de la bâtisse en même temps que Maxence. Il me sourit, mais vite fait. Il avait l'air perdu dans ses pensées.

« Ça va, Max ?

- Ouais, je suis pas sûr d'être chaud pour la vidéo... J'aime pas arriver dans l'inconnu.

- Mais non, on va s'amuser. »

Il avait pas l'air convaincu, mais on entra ensemble pour retrouver Raphaël et David.

« Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ? leur demanda Maxence après qu'on se soit tous saluer.

- On voulait faire une vidéo pour la sortie du nouveau Super Smash Bros », annonça Raphaël.

Je souris, voilà qui promettait d'être facile pour moi.

« Du coup, on fait Super Smash Photos », ajouta David.

Je pouffai de rire.

« Mais c'est nul, les gars, dit Maxence avant que j'aie pu le dire moi-même. Y'a même plus de jeu de mot, là.

- Ben si, Bros, photos, ça rime, nan ? expliqua David.

- Bon, si vous voulez, concédai-je, sachant qu'il ne servait à rien de débattre. Ça consiste en quoi du coup ?

- À chaque combat, le perdant donne son téléphone aux autres et on montre une photo dossier de notre choix, énonça Raphaël.

- Les mecs, vous savez que je suis nettement avantagé, hein ? demandai-je.

- C'est pour ça que t'auras droit qu'à des persos nuls, nous on prendra les plus forts, déclara David. Vous êtes chaud ou pas ? »

Je fis oui de la tête et me tournai vers Maxence.

« Ouais, je suis pas très bon, mais ça devrait être drôle », dit-il.

Nous nous installâmes et commençâmes la vidéo. Les autres me forçaient à prendre les pires persos et pourtant, j'arrivais quand même à ne pas être dernier. David était celui qui perdait le plus souvent et il avait des photos complètement horribles dans son téléphone, c'était pas le choix qui manquait. Au bout de la cinquième partie, ce fut Maxence qui fut dernier. Il nous donna son téléphone à contre cœur. Je fis défiler les photos, pendant que Raphaël et David regardaient par dessus mon épaule.

Je tombai sur une photo qui attira mon attention. J'appuyai dessus pour l'agrandir. C'était le dos d'une fille, sur lequel était écrit des paroles de chanson. Je fis aussitôt le lien avec les écritures que j'avais vu dans le dos de Bianca à la soirée. Je vis rouge, laissai tomber le téléphone et quittai la pièce.

Je me trouvais tellement con de ne pas avoir réaliser avant, c'était évident depuis le début qu'il se passait quelque chose entre eux. J'arrivais pas à croire que Maxence, qui m'avait assuré, en me regardant dans les yeux, qu'il ne se passait rien, m'avait joué dans le dos pendant tout ce temps.

Je m'étais arrêté dans le couloir, appuyé contre le mur, j'avais du mal à respirer normalement, je me sentais étourdi.

« Lucas ? »

C'était lui, le traître, qui me parlait. Je fixai le plancher, sentant que si je le voyais, je ferais quelque chose de regrettable. Je n'arrivais pas à lui répondre.

« Je voulais te le dire, continua-t-il. Mais j'avais peur que tu me détestes. »

C'était trop, je relevai la tête vers lui.

« Je veux plus te voir, Max... T'es qu'un fils de pute !

- Lu...

- Vas te faire foutre, merde ! »

Il restait sur place et sa simple vue me donnait envie de vomir. Je voulais lui faire mal. Il fit un pas vers moi et avant même que je réalise, mon poing alla s'écraser sur sa joue. Il se laissa faire, n'essaya pas de m'arrêter ou de me frapper en retour.

« Je m'excuse, Lucas », murmura-t-il avant de s'éloigner.

J'aurais préféré qu'il me frappe. J'étais complètement perdu. Je retournai auprès de Raphaël et David, me laissant tomber dans le canapé du studio. Je ne savais pas si la caméra tournait encore, mais je m'en fichais.

« Vous le saviez, pour cet enfoiré et l'autre pute, là ? » demandai-je sans les regarder.

Je savais que je parlais mal de leurs amis, mais ils ne relevèrent même pas, ils avaient compris que j'étais vraiment énervé.

« J'avais deviné certaines choses, avoua David. Mais j'avais pas de certitude.

- Je savais rien, dit Raphaël. Je pensais pas que... que Max pouvait te faire ça. Mais ne traite pas Bianca de pute, vieux... Elle a rien fait de mal.

- Elle a rien fait de mal ? Elle savait que je l'aimais et elle est allée se taper mon meilleur pote !

- Raph a raison, Lucas... Elle te devait rien, Bianca.

- Putain, mais vous me saoulez à prendre pour eux, aussi ! »

Je me levai, j'en avais marre de tout ça. J'aurais voulu ne jamais avoir rencontrer cette fille. Depuis que je la connaissais, toute ma vie partait en couilles. Je rentrai chez moi. Même Natsu n'arrivait pas à me remonter le moral.

J'étais allongé sur le canapé, à fixer le plafond, essayant de me rappeler de tous les signes que j'avais loupé, qui indiquaient que mon meilleur ami, depuis au moins un mois, se tapait la femme de mes rêves. Des larmes de rage me montèrent aux yeux quand je me rappelai leur rencontre, comment ils avaient tout de suite eu des affinités. Ce moment où il lui avait amené de la glace dans la salle de bain. Toutes ces fois où Maxence avait pris du temps à répondre à mes messages, alors que je vivais ma peine d'amour, il était sûrement avec elle, en fait. Je pris mon téléphone et écrivis à Bianca.

« Que tu veuilles pas de moi, je peux toujours comprendre, mais que tu te tape mon meilleur pote dans mon dos... Vivement que tu te casse au Canada. »

Je m'imaginai alors Bianca en train de soigner la joue de Maxence et je balançai mon téléphone à travers la pièce.