Chapitre 19

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PDV Charlize


Bianca m'avait expliqué son plan et elle était maintenant au téléphone avec David. Je ne l'écoutais pas vraiment, puisque je savais ce qu'elle avait à lui dire. Je préparais plutôt ma valise. Je décidai d'envoyer un message à Seb, qui m'avait donner son numéro la veille.

« Maxence est avec toi ? »

« Ouais... »

« Il va bien ? »

« Je crois que tu le sais, si tu me demande... Je fais ce qui faut pour qu'il s'en remette. »

« On prépare un truc, avec Bianca. Assure-toi seulement qu'il tient le coup. »

« Ok, tiens-moi au courant... »

Bianca avait terminé son appel, elle était toute énervée.

« C'est bon, on a une voiture pour demain, annonça-t-elle.

— Super !

— Va falloir faire vite par contre, on peut pas l'avoir avant treize heures et le concert est à vingt heures. On a six heures et demi de route.

— C'est juste un peu, mais si je conduis on devrait avoir assez de marge... »

Elle rit. Toutes les deux nous savions que j'avais tendance à rouler un peu trop vite en voiture. Bianca partit dans la chambre préparer ses affaires.

***

Le lendemain, je fus réveillée assez tôt par les bruits que Bianca faisait dans la cuisine pour se faire à manger. Elle portait une grande chemise rose par dessus des leggings.

« C'est pas à toi, cette chemise... remarquai-je, sachant pertinemment que Bianca ne possédait pas de vêtements de cette couleur, même si ça lui allait très bien.

— Non, c'est à Maxence... Je suis trop confortable dans ses vêtements.

— Cute...

— Ben quoi, avec la route qu'on a à faire je dois être bien dans mon linge... »

Après avoir mangé, nous avions fini de nous préparer. Je sentais que Bianca était impatiente. Je la voyais consulter souvent son téléphone. Elle attendait probablement un message de Maxence. Il était presque treize heures quand on cogna à la porte. Bianca se précipita pour ouvrir et je m'avançai également pour voir.

« Salut David ! dit-elle en lui faisant la bise.

— Tu m'explique pourquoi t'es chez Maxence ?

— On a pas le temps, mais promis je te raconte tout quand on sera revenues. »

Il lui donna ses clefs de voiture et lui indiqua où elle était garée. Elle le prit dans ses bras.

« Merci David, t'es trop gentil !

— Vous faites attention à ma caisse quand même...

— Mais oui, le rassurai-je. On te la ramène avec le plein dans deux jours. »

Nous sortîmes avec nos sacs en même temps que lui pour nous rendre à la voiture. Je m'installai derrière le volant après qu'on ait mis nos bagages dans le coffre. Bianca prit place à côté de moi.

« Bon, tu me guide ?

— Ouais, je règle le GPS... »

Je démarrai et me mis en route. Bianca me donnait les indications et je faisais de mon mieux pour gagner du temps. Il suffisait de rester bloquées dans les bouchons un peu trop longtemps pour qu'on arrive pas à temps. Au bout de vingt minutes de route, Bianca me dit :

« Maxence m'a écrit...

— Il a dit quoi ?

— Qu'il voulait qu'on parle quand il allait rentrer, dans deux jours.

— C'est bon signe, non ?

— Je sais pas... Mais bon, on va se voir avant. »

Elle mit de la musique et je savais que c'était pour se changer les idées. La route était longue, mais on discutait, on rigolait et ça faisait du bien de faire ça toutes les deux. Vers la moitié du chemin, nous arrêtâmes dans un petit restaurant pour manger un morceau. Nous étions dans les temps.

« Tu sais ce que tu vas dire quand on va arriver ?

— Non... Je vais improviser, je crois. Je veux que ça soit vraiment sincère. »

Nous ne prîmes pas trop de temps pour manger, puisqu'il nous restait encore la moitié de la route à faire et Bianca commençait à stresser. Elle ne voulait surtout pas arriver trop tard. Une fois de retour dans la voiture, Bianca redevint émotive.

« Merci de faire ça avec moi, me dit-elle. Je pourrais pas toute seule.

— Je pouvais pas te laisser passer à côté de cette histoire. T'as vraiment l'air mieux...

— Je crois que je le suis. »

Nous étions reparties, toujours avec de la musique, mais cette fois Bianca restait silencieuse, pensive. Elle regardait par la fenêtre et, au bout d'une heure, elle dormait. Je mis le son du GPS pour continuer à avoir les indications et la laisser dormir. Je ne comprenais même pas comment elle avait pu trouver le sommeil dans une telle situation, mais il était vrai que c'était ce qu'elle faisait quand elle vivait une situation stressante.

Elle ne se réveilla que quand il restait à peu près une demi-heure de route.

« Si tout va bien, on va avoir trente minutes d'avance, lui annonçai-je.

— Ah, je stresse... D'un coup qu'il veut pas me voir ? Peut-être qu'il est encore fâché ?

— Voyons, tu serais pas heureuse, à sa place ?

— Non... Mais moi c'est parce que j'aime pas les surprises.

— Bon, ben c'est ça, il va être content de te voir. »

Nous arrivâmes enfin, les jambes en compote. Bianca ne tenait pas en place.

« Bon, dis-je, y'a sûrement un accès par derrière pour les coulisses... On a pas de billets, alors on peut pas rentrer dans la salle directement. »

Nous fîmes le tour de la bâtisse et comme je l'avais prévu, il y avait une porte derrière, avec un agent de sécurité devant.

« Il nous laissera pas rentrer », s'inquiéta Bianca.

Je m'avançai vers lui et essayai de lui expliquer la situation, mais, évidemment, il ne nous laissa pas passer.

« Fuck, mais là on fait quoi ? demanda Bianca qui commençait à paniquer. On a pas tout fait ça pour rien !

— Appelle Maxence !? Je sais même pas pourquoi tu te pose la question.

— C'est le stress... Je l'appelle. »

Elle sortit son téléphone.

Une amitié brisée (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant