Chapitre 8

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Note de l'auteur: J'ai dû changé l'ordre que je suivais jusqu'à maintenant pour les points de vue, mais c'est pour le bien de l'histoire. Le pdv de Lucas viendra donc au prochain chapitre.


PDV Maxence

Je me réveillai, un peu perdu. Il me fallut quelques secondes pour me rappeler ce qu'il s'était passé la veille. Les souvenirs de ma soirée avec Bianca me revinrent tranquillement et je souris. Je passai un bras du côté du lit où elle aurait dû se trouver, mais il était vide et froid. J'ouvris les yeux.

Une lampe était restée allumée. Bianca était recroquevillée dans le fauteuil qui faisait face au lit, elle portait mon pull et des bas de laine et s'était endormie avec un cahier dans les mains. Elle était toute mignonne comme ça, j'aurais pu la regarder pendant des heures.

Malheureusement, je me rendis vite compte qu'il fallait que je parte bientôt, si je ne voulais pas rater mon train. Je me levai à contre coeur et enfilai mon jean. Je m'accroupis auprès d'elle et, tout doucement, je dégageai les cheveux qui lui tombaient devant le visage.

« Hé, jolis cheveux... »

Elle ouvrit doucement les yeux.

« Comment tu m'as appelée ? demanda-t-elle d'une toute petite voix.

- Jolis cheveux... Il faut que je parte, tu me rends mon pull ?

- Ah non, je le garde... Sauf si tu viens me l'enlever. »

Elle avait dit cela sur un ton provoquant, qui raviva des souvenirs et me fis rougir. Elle se leva et m'enlaça, tentant de me pousser sur le lit.

« Bianca... dis-je en essayant de garder mon sérieux, alors qu'elle n'arrivait pas à me faire bouger d'un centimètre. Je dois vraiment y aller.

- Je sais... Mais j'ai pas envie que tu partes.

- Moi non plus... Je reviens vite. »

Elle arrêta de me pousser, mais resta dans mes bras. Je déposai un baiser sur son front.

« J'ai pensé à un truc... déclarai-je. J'imagine que si tu reste quelques mois, il va te falloir une place où rester...

- Oui... Je peux pas rester à l'hôtel.

- J'ai un appart ici, mais j'y suis presque jamais, alors... Je peux te filer une clef. Promis, je viendrai pas t'embêter.

- Et si j'ai envie que tu viennes m'embêter ?

- Un petit texto et j'accours, gente dame. »

Elle rit et me rendit mon pull, me donnant soudainement l'envie de rester. Elle alla se caler sous les draps, elle avait la chance de pouvoir dormir encore quelques heures. Je lui laissai ma clef et mon numéro de téléphone.

« On se revoit quand alors ? demanda-t-elle.

- Mercredi soir... Mais je sais pas à quelle heure, je dois voir Lucas en rentrant... »

Le silence s'installa. Nous n'avions pas besoin de parler pour savoir à quoi pensait l'autre. Une certaine culpabilité nous habitait, mais nous étions tellement bien ensemble, que nous l'avions momentanément oubliée.

J'allai l'embrasser une dernière fois, devant lutter contre mon envie de me recoucher avec elle, puis la quittai, à contre coeur.

***

Une fois dans le train, j'écrivis un petit message à Bianca: « Désolé d'être parti si vite ce matin... on se voit bientôt, en attendant, j'ai ton livre pour me tenir compagnie. Je suis content que tu aies pu écrire un peu cette nuit. »

Sa réponse ne se fit pas attendre bien longtemps.

« Je suis contente aussi. Je crois que j'ai quelque chose. Je vais aller m'installer dans l'appart plus tard... Bons concerts! »

Je souris en mettant mes écouteurs. Comme je n'avais pas beaucoup dormi cette nuit, je m'endormis en quelques minutes.

Mes parents m'attendaient à la gare et ma mère grilla tout de suite qu'il se passait quelque chose.

« Alors, mon petit Maxou, t'as l'air de bonne humeur, fit-elle remarquer en me prenant dans ses bras.

- Maman, tu sais que c'est très embarrassant quand tu m'appelle comme ça? »

Je me séparai d'elle pour faire une accolade à mon père, puis nous nous dirigeâmes vers la voiture. J'étais heureux de pouvoir passer l'après-midi avec eux avant de devoir me rendre au concert.

« C'est vrai que je suis de bonne humeur, avouai-je pendant que nous étions en route vers la maison. Je devrais sûrement pas vous en parler aussi tôt, mais... j'ai rencontré une fille.

- Une parisienne? interrogea ma mère.

- Euh... Non, une québecoise. Elle est écrivaine. J'ai amené son livre, d'ailleurs.

- Et pourquoi tu l'as pas amenée avec toi? demanda mon père. On est pas assez bien pour ta copine écrivaine?

- Papa... Déjà, on a pas... On a pas encore défini notre relation, je vous ai dit que c'était trop tôt. On est allé dîner ensemble hier et ça... ça marche bien, quoi...

- Et tu l'as rencontrée comment? » renchérit ma mère.

Leur interrogatoire commençait à me fatiguer, mais ça faisait quand même du bien de pouvoir parler de Bianca à quelqu'un, ce qu'il m'était impossible de faire à Paris.

« À une soirée chez Lucas... Vous savez, mon pote youtubeur? Le problème c'est que... lui aussi s'intéresse à elle. C'est pour ça aussi que je dois pas en parler. Mais à vous, je peux bien le dire...

- Elle a fait le bon choix, en tout cas », affirma ma mère.

Je roulai les yeux. Comme si elle pouvait dire le contraire à son fils. Nous arrivâmes à la maison et j'avais hâte de retrouver mes potes de VSO et mes fans ce soir, même si une part de moi se languissait de Bianca.

J'aimais toujours retrouver la maison où j'avais grandi, où je pouvais retrouver ma chambre et mes chats. Ma mère avait préparé à déjeuner, en prenant soin de faire un repas végétarien, ce que j'appréciai beaucoup. Martin vint me trouver vers la fin de l'après-midi.

« 'Tain, Max, on dirait que t'as pas dormi de la nuit, me dit-il en guise de salutation.

- C'est à cause d'une fille, lui révéla mon père.

- Papa ! J'ai dit qu'on en parlais pas... »

Je soupirai, agacé de devoir expliquer à Martin ce qu'il m'arrivait, sachant qu'en plus il lui arrivait de passer du temps avec Lucas. Je lui racontai tout, lui faisant promettre de ne pas en parler.

« Ça te ressemble pas du tout, tout ça... fit-il remarquer. Elle doit vraiment être super cette fille.

- C'est sûr que ce n'est pas idéal comme situation, mais... Oui, je suis fou de cette fille. Et puis, comme Seb l'a dit, Lucas va s'en remettre.

- T'es sûr que c'est une bonne idée de lui cacher, quand même ? Je veux dire... Il va bien finir par l'apprendre à un moment, et ça risque d'être pire que s'il l'apprend par toi, non ? »

Je restai pensif un moment. Il avait bien raison, pourtant je n'avais pas pensé qu'il fallait le dire à Lucas. Puis, je n'avais pas envie qu'il le sache, en fait. Je craignais sa réaction. Dans tous les cas, il m'en voudrait, alors aussi bien retarder le moment fatidique jusqu'à ce qu'il devienne indispensable qu'il soit mis au courant.

Une amitié brisée (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant