Une amitié brisée (Tome 1)

Chapitre 5

Note de l'auteur: Le chapitre arrive un peu plus tôt que prévu, finalement. Je l'aime bien celui-là, parce que les embrouilles commencent entre les deux amis...

PDV Lucas

La soirée avait été super, mais le lendemain, je me sentais pas très bien. Pourtant, je n'étais pas le plus mal en point. Trois personnes étaient restées dormir: Raphaël, David et Maxence. Quand je me levai, je trouvai Raphaël dans le fauteuil, Maxence sur le canapé, un coussin serré contre son coeur, tous les deux endormis, mais David n'était pas dans le salon.

Même si Bianca ne semblait pas s'intéresser à moi, je n'étais pas prêt à abandonner tout espoir et j'étais content que trois de mes meilleurs potes soient là pour en discuter. Pour réveiller Maxence, je lui arrachai son coussin pour le frapper avec en plein visage.

« Putain, gros, j'ai mal à la tête! » s'exclama-t-il d'une voix rauque, encore endormie.

Raphaël fut réveillé par son cri, lui non plus ne semblait pas très en forme.

« T'as pris trois bières, Maxence... lui répondis-je en le frappant à nouveau.

— Mais arrête, mec! »

Il m'arracha le coussin.

« J'en ai pris quatre... tu sais que je tiens pas l'alcool. Ça me tue.

— Je vais faire du café », annonça Raphaël.

Pendant qu'il se levait, un cri retentit, en provenance de la salle de bain.

« Putain, mon lumbago! Venez m'aider les mecs! »

C'était la voix de David. J'allai le voir avec Maxence. Il avait dormi dans la baignoire.

« Ça va, vieux? lui demandai-je.

— Je suis bloqué, faut m'aider! »

À deux, avec beaucoup d'efforts, on réussit à le sortir. Le temps de se rendre avec lui dans la cuisine, le café était prêt. Raphaël nous servit chacun une tasse.

« Merci Papa Raph! » dit Maxence avec sa petite voix d'enfant.

Je soupirai en m'asseyant à la table.

« Les mecs, faut qu'on parle, annonçai-je avec un air sérieux, pour une fois.

— Tu veux nous parler de Bianca? devina Raphaël.

Je hochai la tête.

« Je sais pas quoi faire les mecs... elle m'a dit qu'elle voulait qu'on soit potes, mais... Je peux pas. Cette fille, c'est tout ce que je veux.

— Lucas, je suis pas un expert, commença David, mais normalement quand une fille te dit ce genre de choses, c'est mort, quoi... »

Raphaël donna un coup de poing sur la table, nous faisant sursauter et nous rappelant douloureusement nos maux de tête.

« Je suis pas d'accord moi! Écoute, Lucas... Bianca, c'est une artiste, elle est sensible et, pour ce que j'ai vu hier, elle ne s'ouvre pas facilement aux autres. Il faut que tu lui montre que tu la comprends.

— Mais je fais comment? Maxence...? »

Mon meilleur pote était bien silencieux, alors que je croyais qu'il serait le premier à m'aider. Il avait l'air marabout.

« Ben, je sais pas, mec... ça me saoule ton histoire.

— Quoi? »

Je ne comprenais pas ce qui lui arrivait, c'était la première fois que je le voyais avec une telle attitude.

« C'est simple non? La meuf, elle te kiffe pas, tu passe à autre chose. Fin de l'histoire.

— Mais ça va pas, Max?

— Non, ça va pas, je t'ai dit que j'ai mal à la tête. Depuis hier tu me casse les oreilles avec une fille que tu connais même pas... T'façon, faut que j'y aille, j'ai un truc t'à l'heure. »

Il se leva. Je le regardai se diriger vers la porte, incapable de trouver quoi lui dire. J'étais complètement perdu par son changement de tempérament. Il sortit en claquant la porte et je regardai mes deux autres amis, qui semblaient aussi dépassés que moi.

« J'ai dit quelque chose de mal? leur demandai-je.

— Je crois pas, gros... répondit Raphaël. Je crois qu'il ne va pas bien, c'est tout. »

Nous restâmes pensifs un moment.

« Les gars, vous avez pris des photos pendant la soirée? »

J'avais eu une idée. Je ne me rappelais pas chaque détail de la veille, mais peut-être que les photos nous montreraient ce qui n'allait pas avec Maxence. On se mit donc à fouiller nos téléphones à la recherche d'indices. Dans le mien, il y avait des photos de Maxence pendant qu'il chantait, où il avait l'air normal, malgré son état alcoolisé.

« Je crois que j'ai un truc, déclara David au bout d'un moment. Tu risque de pas aimer, Lu... »

Je ne le laissai pas terminer et lui arrachai presque son téléphone. Dans un coin de la photo, on pouvait voir Maxence et Bianca en train de discuter, un peu trop près l'un de l'autre pour que ce soit innocent.

« Merde le con ! Comment il peut me faire ça !? »

Raphaël regarda à son tour.

« Allons, mec, c'est rien, ça. Juste deux personnes pompettes qui discutent. Il est pas en train de lui rouler une pelle, franchement.

— Mais le mec, il sait que je la kiffe et... »

Énervé, je me levai et me mis à marcher autour de la table, incapable de rester sur place.

« Ok, Lucas, je vais te poser une question, déclara Raphaël. Tu réponds la première chose qui te vient. »

Je n'étais pas d'humeur à jouer, mais je fis oui de la tête quand même.

« Cette fille, aussi merveilleuse soit-elle, est-ce qu'elle vaut la peine que tu t'embrouille avec Max ?

— Non... Mais je... je l'ai vue le premier, alors...

— C'est pas un concours, mec, intervint David. Si tu la vois comme un trophée...

— C'est pas ce que j'ai dit ! Juste... Il sait qu'elle me plaît, mais il en a rien a foutre ! Le mec s'en bat les couilles ! »

Je me rassis, je ne savais plus où me mettre, je ne savais plus quoi faire. Je voulais seulement voir Maxence et lui faire autant de mal qu'il m'en faisait.

« Du calme, Lucas, dit Raphaël d'une voix douce. Déjà, on a aucune preuve que Maxence la kiffe vraiment. Puis, ça lui ressemble pas de faire ça, il y sûrement une autre explication.

— T'as peut-être raison. Ça se trouve, je m'énerve pour rien. Je vais lui écrire, faut qu'on se voit pour discuter. »

Je sortis mon téléphone et lui écrivis : « Vieux, je crois qu'il faut qu'on parle. On se voit bientôt ? »

« Voilà, c'est fait... »

Pendant que j'attendais une réponse, on commença à préparer le petit-déjeuner. Il finit par me répondre : « Je pars pour Nîmes demain, mais je reviens mercredi. On peut se voir à ce moment là, peut-être ? » Je lui envoyai un dernier message pour confirmer que ça allait. Je le dis à mes deux amis.

« Tu nous tiendras au courant, hein ? demanda David.

— Et tu sais que tu peux toujours venir nous voir quand ça va pas, ajouta Raphaël. »

Après le petit-déjeuner, ils partirent retrouver leurs familles, me laissant seul.