Sea, Sex and Sun [ AUTO-EDITE]

Chapitre 4

La vie dans le sud était calme, tranquille, pleine d'une tiédeur propre à la région. Je me réveillais à la lumière du soleil, sans un bruit autour de moi, sans un enfant qui cri, sans une petite main poisseuse qui se colle à ma joue. J'aimais ma famille, mes parents, mes sœurs et mon frère, mais Dieu, que j'aimais le calme.

Tous les matins, vacances comprises, maman me réveillait à sept heures le matin. Nous ne restions jamais à dormir, et je me devais de travailler. S'il n'y avait pas école, je me devais de réviser encore plus.

Je pris le temps de déjeuner sur la petite table de verre de la terrasse, une brise douce qui caressait mes épaules nues. Il était neuf heures à la pendule du salon, Nona arrosait ses fleurs avec délicatesse, dans une robe rouge que je lui avais toujours connue. Nona n'achetait jamais de vêtements, et avec sa taille de guêpe, elle rentrait toujours dans les robes de son âge tendre, avant même son mariage.

Je descendis à la plage, avec l'étrange espoir de les croiser. J'arrivais plus tard que la veille, pour ne pas être le premier arriver, pour ne pas donner l'air de les attendre. Un simple short de coton et un maillot de corps, je me laissais m'enfoncer jusqu'aux mollets dans le sable. Il faisait plus chaud qu'il ne l'avait jamais fait, chaque nouveau jour marquait un record de mercure.

La plage était toujours parfaitement déserte. Je m'avançais jusqu'à avoir les pieds dans l'eau, goutant la fraîcheur éphémère, puis avançais jusqu'aux genoux. L'eau était claire, agréablement tiède sur ma peau olivâtre. Je pouvais voir mes pieds au travers de l'eau, et les minuscules coquillages aux reflets multicolores. Je tournais la tête vers le clapotis à côté de moi.

« Alors ça y est, tu es enfin à l'eau ? »

Je haussais les épaules, toujours indécis quant à quoi faire et quoi dire avec lui.

« J'aime l'eau.

- Alors viens te baigner avec moi.

- Je n'ai toujours pas de maillot. »

Il sourit malicieusement, déboutonna sa chemise, la laissa tomber dans le sable en tendant le bras.

« Fais comme moi, baigne-toi en sous-vêtements.

- Je n'en ai pas. »

Je me mordis la langue. Il rit soudain, la tête rejetée en arrière. Je laissais mes yeux courir sur sa gorge, sa pomme d'Adam palpitante, son torse plat qui vibrait sous son rire. Il déboutonna son short, passant ses pousses sous la ceinture à sa taille.

« C'est encore mieux. »

Et en une seconde, il était nu face à moi. Je me retournais prestement, mais il ne s'en souciait guère, entrant dans l'eau à nouveau, en courant, jusqu'à me dépasser. L'eau le couvrait jusqu'à la taille alors que j'étais toujours habillé, la moitié des jambes à peine mouillée. Je lorgnais le tas de vêtements à côté de moi, j'inspirais longuement.

J'avais vu d'autres garçons nus, au lycée, lorsque nous faisions de la gym, mais je ne les regardais pas, faisais tout pour ne pas les voir. Marc m'avait souvent dit que j'avais un problème avec mon corps et celui des autres. Une pudeur risible. Sans le savoir et sans lui dire, il m'avait profondément blessé. Sans doute car c'était vrai.

Alors je baissais mon short, dos à lui. Je sentais la chaleur sur toute ma peau en passant mon maillot par-dessus ma tête, le vent en une caresse agréable, je frissonnais. Mais je n'osais plus bouger, ni me retourner, ni entrer plus avant dans l'eau pour me cacher au milieu des vagues.

« Viens avec moi ! m'appela-t-il.

- Aide-moi. »

Je ne le pensais pas si proche, je ne pensais pas qu'il m'avait entendu. Je ne voulais pas dire ça ; mais ses mains se posèrent sur moi, chacune attrapant un de mes poignets. Il me tira en arrière, jusqu'à ce que je sente l'eau envelopper ma taille. Plus petit que moi, il se retrouvait immergé jusqu'au milieu du torse. Ses yeux étaient de la même couleur que la mer lointaine, celle qui touchait l'horizon.