Chapitre 18

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Comme toujours avec eux, comme chaque sortie, mon cœur faisait des montagnes russes. Nous avions ri tout le chemin du retour tandis qu'Edward s'effondrait à l'arrière, sa tête roulant sur son épaule alors qu'il tentait de garder les yeux ouverts.

Mais il fallut bien rentrer, sortir du véhicule et enfin, se séparer. Si dans l'obscurité et toujours les mêmes recoins, Will put embrasser mes lèvres tendrement, ma gorge était nouée. Je n'avais pas de mots, seulement une douleur sourde que je n'arrivais pas à exprimer. Mais tandis qu'Ed s'endormait littéralement debout, Will embrassa ma joue, ma mâchoire.

« Nous ne serons pas là demain, ne me demande rien, souffla-t-il. Mais dîne à la maison samedi soir, cette soirée m'a épuisé, je ne peux plus de te voir si beau sans pouvoir te toucher un seul instant.

- Moi non plus, je voudrai profiter de toi tout le temps.

- Je sais, s'amusa-t 'il, coquin. Alors dîne à la maison, nous serons bien libres de faire ce que nous voulons. Viens à l'heure que tu veux après dix-huit heures. »

Mes hormones d'adolescent s'emparèrent de tout mon corps, me rendant brûlant en une seconde, son contact m'électrisait et j'aurais voulu lui dire qu'on pouvait y aller maintenant.

« Embrasse-moi encore. »

Il s'exécuta, je le goutais encore, une longue seconde.

« Et tu auras bien plus que cela si tu le veux. »

Et je le regardais partir, soutenant Edward pour lequel je m'inquiétais un peu, mais cette nuit-là, sans même encore dormir, je ne pus penser qu'à William. William, rien que son nom m'évoquait sa chaleur, son odeur, son corps que je voulais découvrir encore et connaître par cœur.

La patience était quelque chose dont je manquais terriblement, depuis toujours. Mais si mon impatience avait toujours été liée à quelque chose de futile, un jouet ou un gâteau qui devait refroidir, aujourd'hui l'enjeu était bien plus intense. Je me sentais toujours idiot de l'état dans lequel j'arrivais à me mettre pour une chose qui n'arrivait même pas encore. M'étais-je tant moqué de Marc ou d'autres camarades qui tremblaient sur leur chaise à l'idée d'aller retrouver une fille, j'avais tant ri d'eux à l'évocation d'une « soirée particulière ». Mais je n'avais pas idée alors de ce que cela signifiait, de l'état dans lequel ton corps pouvait se rendre sans que je ne puisse rien y faire.

Le vendredi, je rangeais ma chambre qui semblait subir la même chose que mon esprit. J'écrivis à nouveau à Marc, une lettre qui n'avait aucun sens, où j'aurais voulu lui dire la vérité à chaque fin de phrase mais je me ravisais. La lettre tournait en rond et moi aussi, m'énervait de tout, n'avait envie de rien d'autre que lui. Finalement, à la fin de la lettre, je fini par lui dire, de façon vague que j'avais rencontré une personne particulière, que ces vacances prenaient un tournant peu attendu. Puis j'écrivis à Père, une vraie lettre où j'exprimais finalement bien plus d'angoisses que je ne m'y étais attendu, un besoin de lui parler d'une façon dont je ne l'avais jamais faite. Je glissais la lettre en enveloppe, écrivis l'adresse de la maison, puis n'osais plus y toucher. Mon avenir reposait peut-être là, sagement, sur le bureau.



J'ajustais ma chemise, fermais mon pantalon à l'aide de ma ceinture. Je me regardais, hésitais. Je n'avais jamais eu d'enjeu aussi grand dans un rendez-vous, même si Edward serait là, nous savions tous les deux que nous serions en sécurité, capable de faire ce qu'il nous plaisait. Nona me détaillait depuis l'entrée de la chambre, appuyée de son épaule contre le chambranle de la porte.

Sea, Sex and Sun [ AUTO-EDITE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant