Chapitre 21

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Attention, le chapitre 20 vient d'être publié, assurez-vous de l'avoir lu ;)

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Le regard que Nona posa sur moi quand je rentrais me fit rougir jusqu'à la racine de mes cheveux, alors elle rit. Je posais ma sacoche dans le salon, les cheveux encore mouillés de nous être baignés.

« Ta soirée a été bonne chéri ? »

Un sourire moqueur flottait sur ses lèvres fines, elle ferma le livre qu'elle tenait devant elle. Je tirai la langue en attrapant le sandwich qu'elle m'avait laissé sur le bord de l'évier.

« Super. Une très bonne soirée.

- Bien. Tu as été gentil ?

- Un vrai gentleman Nona ! »

Elle fut sans doute surprise que je lui réponde, moi qui évitais toujours ce sujet.

« Mais... Et s'il tombait enceinte ?! »

Elle rit, prit ma main droite dans la sienne pour me faire redevenir sérieux en la serrant doucement.

« Sérieusement, Nino, je veux juste être sûr que tout s'est bien passé, que tu es sûr de toi et...

- Nona, je sais que je regretterai ce que je vais te dire mais, on n'a pas fait l'amour. Mais c'était parfait, j'ai fait attention à ce que j'ai fait, à lui, et lui aussi. Je veux juste prendre soin de lui. Ce matin en nous réveillant, il était si beau, je me suis dis que je voulais passer ma vie en me réveillant avec lui. Alors je vais appeler Père. Je vais lui demander de venir pour pouvoir lui parler en face de tout ça. Je suis incapable de laisser partir William et de rentrer à Paris.

- Je sais Nino, je sais. »

Elle se leva, fouilla sur le guéridon de l'entrée pour me tendre une lettre que je parcourais des yeux.

« Je ne comprends pas Nona, c'est en italien.

- C'est ton père.

- Père t'écrit en italien ?

- Toujours. J'ai reçu cette lettre hier mais n'avait pas le cœur de t'alourdir l'esprit avant que tu ne partes.

- Nona, qu'est-ce qu'il se passe ? »

Ma voix était bien plus chevrotante que je ne l'aurais souhaité. D'un long souffle, elle massa mon crâne au travers de mes boucles sombres avant d'y déposer un baiser.

« Tu peux l'appeler, amor, mais ton père viendra de toute façon. Ta maman a accouché dans la nuit de jeudi, ton père sera là samedi prochain pour venir te chercher en auto. »

Une bile amère me remonta la gorge, brûlante qui me provoqua un violent réflexe de déglutition.

« Samedi ? Dans une semaine ?

- Dans une semaine, oui. Je ne peux te donner qu'un conseil, Nino. Réfléchis, sois le plus sûr de toi possible, ne lui donne pas l'occasion de te donner tort, de te faire sentir incertain. Il est bien plus difficile d'aller à l'encontre de ceux qui sont sûrs d'eux.

- Mais, Nona, Père ne me laissera jamais parler jusqu'au bout dès qu'il saura pour...

- Fais lui confiance Nino, et fais toi confiance. »


Je déchirai la lettre que j'avais écrite à Père, et celle pour Marc, mais je pris le temps de réécrire la deuxième, de façon beaucoup plus clair et sincère. J'évoquais le fait que ma vie allait changer, que j'espérais sincèrement ne pas être au lycée à la rentrée, du moins pas celui-ci, que tout cela avait un rapport avec la personne que j'avais rencontré. J'exprimais le fait que je ne pouvais en dire plus sur cette personne, hormis qu'elle habitait loin, et que si jamais, Père me laissait partir, rien ne serait plus pareil et que peut-être Marc et moi ne nous verrions plus, du moins pas avant très longtemps. Je ne pouvais pas donner de nom, lui dire clairement que mon cœur battait pour un autre homme, mais je l'exhortais à comprendre ce qui rendait la situation aussi dramatique, ce que ma relation amoureuse avait de si particulier. La fin de ma lettre avait un ton sans doute trop suppliant mais l'enjeu était là, je n'aurai peut-être plus le temps, de lui écrire d'autre lettre. Désormais, l'épée de Damoclès tanguait dangereusement au-dessus de ma tête. Une semaine, voilà le temps qu'il me restait. Même moins, car dans une semaine précisément, mon sort serait fixé. Et ces sept jours de toute évidence, seraient les plus forts de mon existence entière.

Le ventre lourd, la tête tombée au fond des épaules, je glissais l'enveloppe dans la boîte aux lettres de la poste. J'avais l'espoir en Marc, de lire cette lettre rapidement, et surtout, l'espoir que lui plus que les autres, comprendrait le message. Il ne m'avait jamais vu avec une fille, savait à quel point tout cela me répugnait, et voilà que je lui parlais de quelqu'un que j'aimais mais dont je ne pouvais rien dire et à quel point cette relation pouvait être dangereuse. Bien sûr qu'il allait comprendre. Mais me répondrait-il ? Accepterait-il que son meilleur ami lui avoue sa pédérastie, que son meilleur ami depuis l'enfance soit un inverti ? Je l'espérais aussi fort que je le pouvais. 

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La rencontre arrive !! Je pense qu'il reste environ cinq chapitres, qui devraient être plus longs, ainsi qu'un épilogue. Pensez à laisser une trace de votre passage ;)

Sea, Sex and Sun [ AUTO-EDITE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant