Just Mine [Tᴇrᴍɪɴᴇ́ ]

Chapitre 17

Je joue du bout de ma fourchette avec le contenu de mon assiette, je n'ai pas faim. Depuis la veille je n'ai pas cessé de repenser à la comparaison à propos de notre amitié qu'a faite Lyna. J'aurai dû faire plus attention, être moins naïve, plus prudente. Quand je me revoie avec Tiffany je me demande comment la supercherie a pu durer aussi longtemps sans que je réagisse. Lassée par toutes ces réflexions inutiles je prends mon téléphone et me connecte sur mon compte Instagram, Eh oui, même Lucie Maxwell a Instagram ! Je fais défiler les photos de mon fil d'actualité et je consulte mon profil. Je constate alors que j'ai de nombreuses notifications signalant que des gens ont postés des commentaires sous l'une de mes photos les plus récentes. Il y en a des dizaines, plusieurs dizaines. Tous, sans exceptions sont haineux et dénigrants : « Pauvre trainée » ; « meurs ! » ; « personne n'a besoin de toi » ; « retourne lire tes bouquins et laisse-nous vivre » ... Et j'en passe, je suis tout simplement sidérée. Je me rends compte que Mia, la meilleure amie de l'autre peste, est citée dans tous les messages. J'appuie sur l'identification et le lien me conduit sur la page de la garce, elle a mis en ligne une story que je m'empresse de regarder, sur le fond noir s'affiche un message en lettres blanches, grasses : « Un petit parasite que vous connaissez tous sous le nom de Lucie Maxwell a osé hausser le ton face à Tiffany sans aucune raison. Le laideron prend un peu trop confiance en elle à mon goût alors je vais vous proposer quelque chose si vous me soutenez. Sous ses photos Insta allez tous commenter, mais n'oubliez pas, il faut que ça soit méchant... #pathétique #looser #nerd #intello #laideron ». Je sens les larmes me piquer les yeux, qu'ai-je donc fait pour mériter tout ça ? J'éteins mon portable et me lève brutalement, je quitte la salle du petit déjeuné d'un pas rapide. Je vois du coin de l'œil Lyna qui s'engage à ma suite mais je ne ralenti pas, j'arrive enfin dans ma chambre et claque violemment la porte. Je me jette sur mon lit et je pleure tant que je peux, jusqu'à ce que toutes mes pensées se bousculent et se mêlent les unes aux autres. Jusqu'à ce que je ne puisse plus émettre la moindre pensée cohérente et que les coups tapés à ma porte ne soient qu'un lointain écho de la réalité. Je m'extirpe lentement de ma torpeur et ouvre la porte, je tombe nez-à-nez avec Lyna qui me regarde, pleine de compassion et d'empathie. Je ne dois pas être belle à voir, j'ai les yeux gonflées, rouges et le visage bouffi mais à ce moment je ne pense pas à mon apparence, je me jette dans ses bras et enfouie ma tête dans son cou. C'est fou ce qu'elle m'a manqué ! Je me demande comment j'ai fait pour me passer d'elle. Je pleure davantage et mouille ses cheveux blond. Je la sens me serrer plus fort et me frictionner délicatement le dos.

- Ça y est, je suis là. C'est fini, dis-moi tout.

Je renifle et m'essuie le nez avec le dos de ma main avant de parler, un tantinet hystérique :

- T'as vu ce qu'elle a fait !? Ce qu'elle m'a fait !? C'est fini, plus jamais, plus jamais je ne ferai confiance à qui que ce soit. Est-ce que tu imagines le mal que ça fait ? Dire que j'ai failli me confier à elle !

- Hey, c'est fini, dacc ? Qu'est-ce que tu as failli lui dire ? me demande-t-elle doucement.

- Rien, je détourne la tête, mal à l'aise.

- Tu peux tout me dire, ne l'oublie pas. Nous sommes amies et confidentes.

Je ferme les yeux et me masse les tempes puis je reprends :

- J'allais lui dire que Jack me plaisait vraiment, qu'au fond il n'était pas si exécrable...

Elle me fixe, incrédule :

- Tu t'es entichée de Jack ? Dis-moi que c'est pas vrai, comment est-ce que tu vas faire ?

- Comment ça ? je demande, hésitante.

- Bah y a la bimbo botoxée en plein milieu et puis, ne le prend pas mal, mais je ne sais pas si Jack répondra à tes sentiments.

- Eh ! J'ai jamais dit que je l'aimais, seulement qu'il m'attirait. Ce n'est pas pareil.

- Elles disent toutes ça, tu sembles oublier qu'il n'y a qu'un pas entre être attirée et être carrément attachée.

Je me jette en arrière et me laisse rebondir sur le matelas, je contemple le plafond tout en jouant avec une mèche de cheveux puis je soupire bruyamment.

- Pourquoi est-ce que la vie s'acharne autant sur moi ?

***

J'exécute un chorégraphie improvisée devant mon miroir au rythme de « thank u, next » de Ariana Grande tandis que Lyna choisi les vêtements adéquat pour notre atelier cuisine de cet après-midi. Nous avons passé la matinée à se confier l'une à l'autre et à regagner le peu de complicité que l'on avait perdu et je suis de très bonne humeur en ce début d'après-midi. Une fois habillées et coiffées nous nous rendons dans les cuisines de l'hôtel qui nous ont été prêtées pour l'occasion. Nous arrivons parmi les premiers et je ne peux m'empêcher de m'extasier devant l'immensités de ces dernières. Les cuisines doivent compter au moins sept ou huit plans de travails en inox, tout un pan du mur est recouvert d'ustensiles en tout genre ; de casseroles, de moules et de poêles. Les autres lycéens arrivent progressivement puis le chef cuisinier nous explique en quoi consiste cette activité.

- Bonjour à tous et à toutes, pour commencer laissez-moi vous expliquer ce que vous allez faire durant ce petit atelier. Vous avez été divisés en deux groupes, le groupe d'aujourd'hui, c'est-à-dire vous, allez préparer des crêpes tandis que l'autre groupe, celui de demain, préparera des muffins. Des binômes vont êtres tirés au sort et vous travaillerez donc à deux pendant une heure et demi. Tous les ingrédients ainsi que la recette nécessaire à la préparation se trouvent sur les plans de travails. Pour tous les éléments décoratifs vous pourrez vous en procurer sur le comptoir qui se tient au fond de la pièce. Bon courage et amusez-vous bien !

Notre professeur s'avance et constitue les différents binômes : « Jessy et Kathy » ; « Tyler et Lyna » ; « Lucie et ... ». Quand viens mon nom je parcours la salle du regard et constate que Tiffany n'est pas dans mon groupe, je souffle de soulagement et attends patiemment que mon partenaire soit tiré au sort. « Jack ». J'ai le souffle coupé et je jette un coup d'œil dans sa direction. Il m'adresse un grand sourire et vient se poster à côté de moi :

- Alors chaton ? Contente ?

Je trésaille à l'entente de ce surnom et je lui souris en retour :

- Oui, satisfaite. En plus je suis un vrai petit cordon bleu !

- Ça tombe bien, je suis une vrai catastrophe. Si tu me laisse faire on va finir avec des crêpes soit brûlées, soit dures comme de la pierre.

J'étouffe un gloussement et le regardant droit dans les yeux, je déclare :

- Ça m'avait manqué.

- Moi aussi, mais ne crois pas que tu es excusée.

- Je sais, je réponds avec un petit sourire triste, on en reparle plus tard ?

- Pas de problème !

Il ponctue sa phrase d'un clin d'œil et d'un sourire en coin qui me font fondre puis il m'entraine à sa suite en tenant délicatement mon poigné. Toute cette complicité m'avait manquée et je flotte sur un petit nuage. Lyna me lance un regard entendu et je lui tire la langue en riant. Je crois que cela fait longtemps que je n'ai pas été aussi heureuse et ce serai me mentir à moi-même que de dire que je n'aime pas Jack, du moins un petit peu. 

***

Salut, j'ai enfin fini le chapitre 17. J'ai juste hâte de publier la suite pour vous faire découvrir l'atelier cuisine sous toutes ses coutures ( héhé...😋)

A la semaine prochaine pour un nouveau chapitre !

Bisouuuuuuuus, Lahna❤