VII/ THE SENTIENT BEING

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« Il va revenir. » C’était une pensée, quelque chose qui résonnait dans l’espace. « Il va revenir. Il va revenir, Il va revenir. » comme la promesse faites à un enfant, comme un espoir, comme un tourment.

Assise sur le sol poussiéreux de sa planète, elle avait levé les yeux.

« Il va revenir. » avait répété la voix et elle avait tenu la main vers le ciel pour se cacher de la lumière qui ne s’éteignait jamais vraiment. C’étaient des soleils, en quelque sorte, elle imaginait, une sorte de soleil, en tout cas, qui nourrissait les plantes qu’elle faisait difficilement pousser, laisser croître dans le sol une végétation qui semblait bien trop différente de la planète dont elle venait pour qu’elle puisse s’y habituer tout à fait.

Elle n’avait pas eu le choix, pourtant. On ne lui avait pas vraiment demandé son avis. Il avait le sourire pointu et la voix charmante, il avait des promesses plein les lèvres et des voeux plein les yeux. Il lui avait dit qu’il la trouvait belle, il lui avait dit qu’il lui montrerait des galaxies entières si jamais elle le suivait, il lui avait murmuré de belles choses et de doux mensonges, lui avait fait juré de ne rien dire à son père, de ne pas le prévenir. Elle avait été stupide, comme l’on peut l’être lorsque l’on est jeune. Elle avait été stupide et ça n’aurait pas dû la mener à l'exécution. Elle avait été stupide, bien sûr, et elle s’était retrouvée là, au milieu de nulle part, sur une planète solitaire, surveillée de loin par un garde qui avait été abandonné lui aussi.

« Il ne reviendra pas. » Elle avait dit, tout haut. « Tu le sais, non ? Il ne fait que mentir.

– Il reviendra.

– C’est faux. »

Il y avait eu un grondement, dans le ciel, un bruit de friction, un courant électrique. Elle avait eu peur, les premières fois, abritées dans une cavité du sol à fuir les rayon des deux orbes qui flottaient dans le ciel, presque menaçants.

« Il nous a abandonné.

– Tu ne L’as jamais rencontré. »

Elle avait froncé les sourcils, une seconde, avait abaissé la main, déboussolée. Elle l’avait rencontré, il le savait, il l’avait abandonné là, avait soufflé plus de mensonges, avait construit des châteaux de rêves pour mieux l’y enfermer. Il y avait eu une odeur de sel, dans l’atmosphère, presque étouffant, quasiment palpable.

« Sol ? » avait-elle demandé, les yeux rivés droit dans le ciel malgré la douleur.

Il n’avait pas répondu.

Une seconde, les deux soleils avaient cligné.

« Il m’a créé. »

L’odeur de sel lui donnait envie de pleurer et dans le noir, elle avait fermé les yeux.

« Il reviendra. »

Pour la première fois, elle y avait cru.

À nouveau, les soleils s’étaient allumés.

de poussière et d'étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant