Aider

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Drago était à son bureau, dans son dortoir. Il écrivait une lettre destinée à sa mère. Il avait absolument besoin de lui parler, elle seule pouvait l'aider.
Il essayait de trouver les bons mots.

" Bonjour Mère, il m'est récemment arrivé quelque chose qui m'a beaucoup troublé. Je désirerais en parler le plus vite possible avec toi. Ce week-end il y a une journée à Pré-au-Lard. Pourrais-tu me retrouver aux Trois Balais samedi vers 11 heures ? Réponds moi au plus vite. Surtout, ne t'inquiète pas. Il ne m'est rien arrivé de grave, j'ai juste besoin de parler.
À très vite, ton fils."

Sa mère lui répondit le jour même. Elle viendrait à l'heure désignée.
Hermione, de son côté, était tout aussi perdue. Elle n'avait encore rien dit à Ginny et n'osait le faire. Une idée lui vient à l'esprit. Elle descendit de son dortoir pour se rendre dans la salle commune. Elle y trouva Seamus.
" Excuse-moi, est ce que tu sais où est Parvati ?
- Elle est à la bibliothèque pourquoi ?
- J'aimerais lui parler, répondit Hermione en partant en direction de la bibliothèque.
En effet, elle était à une table avec des manuels.
- Salut Parvati.
- Salut Hermione. Tu viens travailler ? Moi je n'en peux plus de ce devoir de divination...
- Je vois que j'ai bien fait d'arrêter.
- Oui plutôt, rigola Parvati.
- En fait, je suis ici pour te parler.
Parvati fronça les sourcils.
- Vraiment ?
Hermione hocha la tête. Parvati eut un grand sourire tout à coup.
- Je t'écoute.
- C'est à propos de Malefoy.
- Enfin, se réjouit Parvati. Tu ne l'appelles toujours pas par son prénom ?
Hermione n'y avait jamais vraiment réfléchi. C'est vrai que c'était assez étrange. Elle ne l'avait jamais appelé par son prénom.
- Je n'y ai jamais fait très attention.
- C'est le genre de choses qui crée des barrières inutiles, remarqua Parvati. Mais continue.
- On s'était réellement embrassés lorsque la Gazette l'a dit.
Parvati n'eut aucune réaction.
- Ça ne t'étonne pas ?
- Non je le savais déjà. Je l'avais deviné.
- Ah.
- Ne t'inquiète pas, je ne l'ai dit à personne.
- Merci. Hier, on s'est à nouveau embrassés.
Elle eut une petite exclamation de joie.
- Cette fois ce n'était pas comme la première fois. C'était plus... naturel. Je ne sais pas comment l'expliquer.
Hermione se sentait ridicule à expliquer ses problèmes de cœur à quelqu'un, surtout à une personne dont elle n'était pas forcément très proche. 
- Je comprends ne t'inquiète pas. C'était comme si c'était la chose évidente à faire. C'est venu tout seul et ce n'était pas gênant.
Hermione était déroutée. Comment Parvati pouvait-elle aussi bien comprendre les choses ?
- Exactement, finit par dire Hermione.
- Tu te demandes si tu es amoureuse de lui c'est ça ?
- C'est à peu près ça.
- Hermione, je pense que tu n'as pas besoin de moi pour le savoir. Tu sais ce que tu as ressenti mieux que moi. Tu sais ce que tu ressens quand il est près de toi mieux que moi également.
Hermione ne répondit rien. Voyant que cette dernière ne faisait rien, elle enchaîna :
- Mais si tu veux, tu peux me raconter ce que tu ressens et je t'aiderai à comprendre tout ça.
Hermione acquiesça.
- Souvent, j'ai plus de mal à respirer. Je respire fort. J'ai très chaud et lorsque l'on s'embrasse, j'ai une sensation de... Bien-être extrême.
Le sourire de Parvati ne cessait de s'étendre sur son visage au fur et à mesure de la description. Hermione le remarqua et s'arrêta.
- Pourquoi tu souris autant ?
- Hermione, je me demande comment tu peux douter. C'est évident que tu es amoureuse de lui.
Hermione ne s'attendait pas à une réponse aussi tranchée.
- Aucun doute ? Tenta Hermione.
- Pas le moins du monde, confirma-t-elle.
- Qu'est ce que je vais faire ? dit Hermione plus pour elle même.
Parvati mit sa main sur l'épaule de Hermione.
- Aimer ce n'est pas mauvais ou négatif Hermione.
- Cela dépend de qui on aime," répondit tristement Hermione.

Le samedi, Drago se leva et commença à stresser. Il se demandait comme il allait trouver les mots justes avec sa mère. Il ne savait pas jusqu'à quel point il allait lui avouer les choses. Cela dépendrait de sa réaction.
" On commence par Zonko ce matin ? demanda Blaise.
- Non, je suis désolé mais aujourd'hui je vais voir ma mère. Je ne passerai pas la matinée avec vous.
- Ça va Drago ? demanda son deuxième ami, Théodore.
- Oui ne vous inquiétez pas. Je voulais juste lui parler.
Il acquiesça et sortit du dortoir.
- Tu vas lui en parler ? demanda Blaise.
Drago savait de quoi Blaise parlait.
- Oui.
- Jusqu'où ?
- Je ne sais pas encore. Blaise, il s'est passé quelque chose récemment, de... Troublant.
- Tu ne veux pas m'en parler ?
- Je préfère parler avec ma mère d'abord. Je t'en parlerais sûrement ce soir ou demain.
- Prends ton temps Drago. Ce n'est pas grave."
Drago remercia son ami avec un sourire reconnaissant.
Il enfila ses vêtements et se rendit directement à Pré-au-Lard où l'attendait Narcissa. Il la vit assise seule à une table avec un verre à la main. Lorsqu'elle le vit, un sourire illumina son visage et elle se leva pour l'embrasser.

" Bonjour Drago, commença-t-elle en souriant.
- Bonjour. Tu vas bien ?
- Je me sens un peu seule parfois. Mais c'est normale, j'imagine que je le mérite.
- Ne dis pas ça s'il te plaît. Père revient à la fin de l'année.
- Et toi aussi. Lui as-tu répondu ?
- Oui mais je n'ai pas encore reçu d'autre lettre.
- Je pense que tu l'as convaincu. Il changera Drago, comme j'ai changé.
- Je l'espère, soupira-t-il.
- De quoi voulais-tu me parler mon fils ?
- Je ne sais par quoi commencer. Je ne sais comment tu peux réagir.
- Drago, tu es mon fils et je t'aime. Jamais je ne t'abandonnerai ni te jugerai.
Ces paroles le rassurèrent.
- Alors, tu te souviens lorsque je t'ai parlé de l'article de la Gazette ?
- Oui bien sûr. D'ailleurs, ils n'en ont pas fait d'autres à ce sujet.
- Tant mieux.
- Parce que c'était faux ?
- Le premier oui. Le deuxième, en parti.
Drago hésita.
- J'ai vraiment embrassé Granger.
Narcissa sourit.
- Ça ne te gêne pas ?
- Oh je m'en doutais Drago. Je sens ces choses là chez toi.
- Alors cela ne sert à rien que je t'en parle.
- Bien sûr que si. Je ne suis au courant de rien depuis Noël. C'était il y a deux mois tout de même.
Drago réfléchit. Qu'allait-il dire à présent ?
- Je me suis beaucoup disputé avec Granger.
- Arrête de l'appeler comme cela. Soit Hermione, soit Mlle Granger.
Drago essaya de trouver lequel était le moins bizarre. Il opta pour Hermione.
- Si tu veux. Je me suis beaucoup disputé avec... Hermione. On s'est promis de ne plus s'adresser la parole.
- Ah oui, c'est assez extrême.
- Cependant, nous n'avons pas tenu cette promesse. Une dame du Ministère est venu nous poser des questions et en sortant de l'entretien, on s'est à nouveau disputés. Oui je sais, dit-il en voyant sa mère lever les yeux au ciel, encore. Au final, je lui ai dit que j'en avais marre qu'elle n'arrête pas de me voir comme quelqu'un de mauvais, ainsi que Père. Je m'attendais à un cri ou je ne sais quoi d'autre, mais non. Elle s'est excusée avec les larmes aux yeux. C'était très étrange, la voir dans cet état me faisait mal. Après, je ne sais pas ce qui c'est passé. Peut être, par instinct, j'ai voulu la réconforter et je l'ai à nouveau embrassée. Mais cette fois, c'était plus doux. Je ne sais vraiment pas pourquoi je l'ai fait à nouveau. Hermione n'a jamais essayé de m'embrasser elle.
- Elle t'a repoussé ?
Drago fronça les sourcils. Jamais il n'avait vu cela dans ce sens.
- Non, pas vraiment.
- Alors ça revient au même.
- Qu'est ce que tu conclus de tout cela ? demanda Drago.
- Écoute, si tu veux mon avis, on n'est pas parfaitement compatibles par hasard. Il y a forcément des liens forts.
- C'est à dire ?
- Tu as très bien compris Drago. Je pense que tu es amoureux d'elle et réciproquement.
- Tu n'as jamais parlé à Hermione. Comment peux-tu le savoir ? interrogea-t-il.
- La façon dont tu décris votre relation. À mon avis, les sentiments sont partagés.
- Mais qu'est ce que je vais faire ? C'est impossible entre nous...
Narcissa fit un sourire compatissant.
- Pour quelles raisons ?
- Oh tu les connais. Père, ma maison, les amis de Hermione, notre passé... Tellement de choses rendent cela impossible.
- Je comprends tes réticences. Mais tu es majeur Drago. Lucius n'a plu rien à dire sur tes choix.
- Je le sais. Mais je n'ai pas envie de perdre mon père. Pourquoi n'as tu aucune réticence de ton côté ?
- Je pense qu'empêcher votre relation te causera plus de souffrance que d'autre chose. Je ne souhaite que ton bonheur Drago. Malgré notre passé... compliqué, Hermione est intelligente et généreuse. Elle ira loin dans la vie.
Drago fut heureux d'entendre sa mère dire ces mots.
- Je vais devoir retourner à Poudlard.
- Très bien. Écris moi s'il te plaît. A bientôt mon fils," dit-elle en l'embrassant sur la joue.
Elle partit alors du bar.
Cette conversation avait réconforté Drago mais désormais il était encore plus perdu. Il pensait qu'il devrait arrêter de penser à elle et passer à autre chose. Maintenant, les deux choix s'affrontaient dans sa tête. Devait-il l'oublier et ne plus lui parler ou devait-il tenter quelque chose avec elle ?

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