Mon cœur faisait des bonds dans ma poitrine. Subitement, je me sentais inexplicablement nerveuse. J'avais opté pour des vêtements sobres, mais un changement de plan s'avérait nécessaire dans le cas actuel. Je penchai pour une robe bustier rouge décontractée qui moulait mes formes et mettait en valeur mes belles jambes.
Il était de notoriété publique que les Haal Pulaar sont des personnes chétives de nature, élancées et claires de peau, et je réponds bien à ces critères. J'ai plutôt des formes et des rondeurs que j'assume pleinement.
Fin prête, je n'attendais plus que les filles viennent me chercher. De vraies retardataires celles- là ! Pour faire passer le temps, je fis un détour sur Facebook. Bonne nouvelle : Assiétou m'avait envoyé un message. Il disait : « Donnes-moi ton numéro de Dakar STP ma puce. C'est assez urgent. ».
Son message était assez alarmant. Cela ne lui ressemblait en aucun cas d'écrire des messages aussi courts, sans donner des détails. Il devait alors s'agir d'un sujet très sérieux. Je courais au salon emprunter à mon père son portable. Allongé sur le canapé, il était absorbé par son émission de télévision politique. J'en profitais pour l'observer à la dérobée, époustouflée encore une fois par notre ressemblance frappante. Il avait surement du sentir mon regard car il se retourna aussitôt :
_Mon père : Sarah. Comment tu te sens ?
Il m'appelait par mon prénom que lorsqu'il était contrarié. D'habitude il m'appelait « mon ange ». Trop adorable non, mon papounet chéri ? lol
_Moi : Je vais très bien Papa. D'ailleurs je m'apprête à sortir avec les filles. Nous allons boire un verre dans un pub aux Almadies.
_Mon père : Très bien. Sois juste prudente. Et....Je suis désolée de la tournure qu'a prise ta relation avec Ismaël. Je sais qu'il y'a des choses qui sont beaucoup plus faciles à aborder entre mère et fille, mais je reste quand même ton père, aussi maladroit que je sois pour ce genre de conversations, je saurais toujours te prêter une oreille attentive.
Ooh ses mots me touchaient vraiment du fond du cœur, et s'il continuait, je risquais de pleurer et par conséquent, de ruiner mon maquillage. Quel gâchis.
_Moi : Merci papa. Tu es un amour. Passe-moi ton portable veux-tu ? Je dois appeler Assie.
Je composais rapidement son numéro, les mains fébriles. Je ne sus pour quelle raison, mais j'avais un mauvais pressentiment. Fort heureusement, elle décrocha aussitôt.
_Moi : Allo Assie ? C'est Sarah. Que se passe-t-il ? Ton message m'inquiète.
_Assie : Ooh Sarah....
Elle n'arrivait pas à construire une phrase entière. De plus, elle bégayait.
_Moi : Assiétou, que y'a-t-il ? Dis-moi ! Pourquoi tu pleures ? Il s'est passé quelque chose avec Romain ?
_Assie : Sarah, c'est encore mon père. Il me met la pression, et souhaite que je rentre à Abidjan. Je sais qu'il le fait exprès et que son unique but, est de me séparer de Romain. En plus, la maman de Rom s'est indignée quand elle a appris l'histoire de la circoncision. Elle a crié au scandale en disant qu'elle ne laisserait jamais son fils se faire « mutiler ». Tu te rends compte ? Mutiler ? Elle exagère quand même ! Bref, je n'ai plus son soutien. Elle m'a fait carrément comprendre qu'elle pensait que pour le bien de son fils, je devais sortir de sa vie. Et apparemment elle a réussi à convaincre Rom parce qu'hier, il a émis son désir de faire une pause. Il a pris quelques-unes de ses affaires et est retourné vivre chez sa maman. Oh Sarah, je suis tellement perdue, si tu savais. Je ne sais plus quoi faire, ni quoi penser....
Ses pleurs reprirent de plus belle et elle recommençait à bafouiller. J'étais aussi anéantie qu'elle et je déployai tous mes efforts afin de la remotiver et de lui redonner espoir. Cela restait néanmoins difficile de lui envoyer des ondes positives, à distance mais je fis de mon mieux. Je dus me contraindre à raccrocher (on sonnait à la porte, ça devait sûrement être les filles, et puis le coût de communication était assez onéreux) en lui promettant de la rappeler le lendemain.
Je n'avais pas tort, c'était les filles à la porte, éblouissantes de beauté. Nabiha, ma meilleure amie, était tout simplement une fille au cœur d'or et Leila Sadiya, une très bonne amie aussi, était la fille la plus adorable que cette terre ait conçue. Nous étions amies depuis le collège et nous nous étions fait le vœu de le rester jusqu'à la fin de nos jours. Après notre mort, notre future progéniture se chargera de perpétuer notre œuvre. De vraies utopistes lol
Bref, dès qu'on se retrouvait, il n'était question que de rires et de joie. Nous arrêtâmes un taxi et passâmes le trajet à blablater de tout et de rien. Nabiha, communément appelée Nabi par nous autres, était dans une relation avec un jeune homme depuis deux ans qui parlait de mariage et allait sûrement être la première d'entre nous à sauter le pas. Quant à Leila Sadiya, elle restait l'éternelle adolescente du groupe, toujours à s'amouracher par ci, par-là, sans aucun désir sérieux de s'engager dans une relation à long terme.
Arrivées aux Almadies, nous nous installâmes sur les places situées à la devanture du pub, afin de profiter de la fraîcheur de la nuit. Le copain de Nabi, Abdou, nous avait rejoints. Je m'entendais très bien avec lui, il était gentil comme tout, et surtout très drôle. Il avait toujours le mot pour nous faire rire, et l'humour, croyez-le ou pas, les mecs qui me lisent, est la route qui mène vers le long et tortueux chemin du cœur des femmes :p
Mon portable vibra dans ma poche, je décrochai rapidement, sachant déjà de qui il s'agissait._Salem : Allô Sarah. Je suis arrivée. Tu es où exactement ? Moi je suis juste à côté de la Gondole. Mes amis m'ont finalement lâché, ils se sont taillés en boite. Moi je n'ai aucune envie de dépenser de l'argent pour suer lol T'aurais pas envie d'une glace par hasard?
_Moi : Si. C'est ce dont j'ai exactement envie par cette chaleur étouffante.
Je m'empressais de le rejoindre. Nabiha et Leila Sadiya me taxèrent de « lâcheuse ». Je leur tirais la langue, en leur jurant de tout faire pour revenir avant la fin de la soirée.
Je m'avançais donc d'un pas décidé, vers la Gondole. Sous ma confiance apparente, j'étais une vraie boule d'anxiété. Je n'eus pas vraiment de mal à le reconnaitre. Il se distinguait de manière très flagrante des autres mecs. Il était tout simplement beau. Je sais, j'ai dû le dire une centaine de fois mais c'était vraiment le cas. Monsieur était très séduisant en l'occurrence : chemise blanche entrouverte, jean délavé bleu, et de simples mocassins, et le tour était joué. Il reflétait la simplicité. Et ça, j'adorais tout bonnement. Il vint à ma rencontre, et me fit la bise. Ooooh Son parfum. Uhm ! Il éveillait tous mes sens.
_Salem : ça te dit qu'on prenne les glaces à emporter et qu'on aille à la pointe les déguster ? C'est beaucoup mieux que de rester ici non ? Ce brouhaha est tout juste insupportable.
J'acquiesçai timidement. Franchement, je ne me reconnaissais plus là. Je n'étais plus la Sarah bavarde, et ouverte avec les gens. Quel esprit maléfique agissait donc sur moi ? Bref, La pointe était une petite plage calme où se rencontraient généralement, durant la nuit, les amoureux. J'adorais littéralement cet endroit.
Salem commanda rapidement les glaces et au moment de traverser pour aller prendre le taxi qui nous amènerait à la pointe, il me prit naturellement la main. Ce deuxième contact physique me faisait un drôle d'effet. J'en étais toute frissonnante. « Calme-toi Sarah. Tu n'es plus une adolescente stupide qui laisse ses émotions prendre le dessus. Si ça se trouve il est juste gentil avec toi parce que vos mères se connaissent. Rien ne te prouve que tu l'attires également. » Me disais-je. Et au fond de moi, j'espérais de toutes mes forces que cette attirance que je ressentais, soit réciproque.Dans le taxi :
_Salem : Tu ne dis rien ? J'espère que tu ne t'ennuies pas. Je suis désolé, tes amies doivent penser que je te monopolise. A peine arrivée, je te pique.
_Moi : Mais non. J'aurais encore pleins d'occasions pour les revoir. Et je ne m'ennuie pas du tout. C'est gentil de ta part de m'avoir invitée.
_Salem : A vrai dire, j'en rêvais. Tu vas te dire que je suis fou puisque je viens de te connaitre, mais je ne vais pas y aller par quatre chemins : depuis que ta maman nous a présentés, et que je t'ai ajoutée sur Facebook, je ne cesse de passer en revue tes photos. Je ne sais pas pourquoi, mais tu m'as plu instantanément. Ne t'inquiètes pas hein, je ne suis pas un obsédé lol C'est juste que je te trouve très très belle.
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A suivre. Aimez, commentez, et partagez pliz.
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TOME 1 : Entre désillusions et trahisons, notre amour survivra-t-il ?
RomanceJe sortis à la hâte de son building dont l'air était devenu étouffant, et m'apprêtai à héler un taxi pour m'y engouffrer moi et ma peine insupportable, lorsqu'Ismaël se pointa. _Ismael : Je t'avais bien dit que je ferai de ta vie un enfer sur terre...