||Thirty eight||

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Avant que Michael puisse enchaîner avec d'autres remarques caustiques sur mon compte, je m'avançais vers lui, enragée et terriblement blessée par ses propos. De quel droit se permettait-il d'émettre des avis sur ma personne, sans me connaitre, et sans rien savoir de ma vie et de ce que j'avais enduré jusqu'ici ? Il ne pouvait imaginer une seule seconde toute la souffrance que je ressentais en moi, et que j'essayais de canaliser pour ne pas en affecter mon entourage. Sans réfléchir, en éternelle impulsive que je suis, je lui ai tiré sauvagement les cheveux en beuglant :

_Moi : Connard !!! De quel droit tu te permets de venir chez moi et de me critiquer ouvertement, hein ? Espèce d'imbécile ! Je vais t'arracher tes cheveux, on verra bien si tu continueras à faire ton malin quand tu seras chauve.

Horrifiée par mon geste inattendu, Assiétou s'était aussi mise à crier :

_Assie : Ayiiiii ! Sarah, t'es devenue folle ou quoi ? Lâche-le ! Arrête !

Michael essayait en vain d'enlever mes mains de ses cheveux. Moi, je continuais à toujours tirer dessus comme possédée par le diable. Voyant que je n'allais pas céder, Michael n'eut d'autre choix que de me renverser sur le tapis. En une fraction de seconde, sans que je ne puisse comprendre le comment du pourquoi, je m'étais retrouvée étalée à même le sol, Michael allongé sur moi. J'étais essoufflée mais je tenais bon, ne lâchant toujours pas ses cheveux. Cependant, j'étais légèrement gênée par cette proximité ainsi que par la posture où nous nous trouvions. Son nez effleurait le mien, et je pouvais sentir son souffle sur mon visage.

_Michael : Lâche mes cheveux, glaçon ambulant ! Tu es juste jalouse parce que j'ai plus de cheveux que toi, mais ce n'est pas une raison pour me les arracher. Allez, lâche-moi maintenant, tu me fais vraiment perdre mon temps.

Pffff N'importe quoi. Je suis Haalpular (ethnie sénégalaise), en l'occurrence, ce n'est pas l'abondance de cheveux qui me fait défaut.

_Moi : Excuses-toi d'abord. Tu m'as grave offensée. Tes paroles étaient profondément blessantes et très injustes.

Il soupira, sûrement commençant à lentement perdre patience. Mais je n'allais pas céder aussi rapidement. C'était beaucoup trop facile de venir chez les gens (sans y être invité, au passage), les injurier, et puis s'en sortir sans la moindre égratignure. Ce qui est sûr, c'est qu'il n'allait pas de suite oublier cette journée : je lui avais tellement tiré les cheveux que son cuir chevelu commençait à en devenir rougeâtre. J'étais plutôt fière de moi lol

_Michael : Bon okay, on va faire simple. Tu as cinq secondes pour lâcher mes cheveux, sinon je t'embrasse comme tu ne l'as jamais été. Et je te préviens, je suis très loin d'être doux.

Non mais, qu'est-ce qu'il est culotté ce mec ! Et il avait l'air très sérieux en plus. Rapidement, je pesais le pour et le contre : d'une part, il était hors de question que je me laisse embrasser par un inconnu pour des raisons aussi puériles, mais d'autre part, une partie espiègle de ma conscience voulait à tout prix tenter l'expérience. Je plongeais mon regard dans ses yeux marron noisette : il y avait toujours cette lueur moqueuse. Raaaaaah Je déteste ce mec ! C'est fou comme il m'énerve. La partie raisonnable de ma conscience me souffla : « Sarah, lâche ses cheveux, tu te comportes comme une sauvageonne là. S'il t'embrasse, t'es foutue pour de bon ».

Je desserrais enfin mon étreinte sur ses cheveux. Monsieur prit tout son temps pour se relever, profitant une dernière fois de notre position. Il tenait tout de même à me narguer jusqu'à la dernière minute de la bataille finale :

_Michael : J'ai gagné, glaçon ambulant. T'as perdu. Loser, va !

C'est le moment qu'Assiétou choisit pour intervenir enfin.

TOME 1 : Entre désillusions et trahisons, notre amour survivra-t-il ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant