||Twenty three||

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Les pitreries des garçons et la conversation fort enrichissante que j'eus avec eux, parvinrent donc à me faire oublier l'objet de ma visite. Salem s'était mis dans la tête de vouloir coûte que coûte m'apprendre à jouer à la playstation, et ses copains se moquaient de ma maladresse.

Intérieurement, je me cherchais une excuse du genre : « Allez Sarah, tu ne vas quand même pas le plaquer aujourd'hui, ici, alors que ses potes sont là. Il a l'air de tellement bien s'amuser et de passer une excellente journée que tu risques de ruiner. Tu es d'un sans cœur, Sarah ! ».

Mais la réelle cause de mes tergiversations, c'est que je n'avais strictement aucune idée de ce que je comptais donner comme motif de rupture à Salem. Je n'allais quand même pas non plus lui balancer à la figure que je voulais casser avec lui parce qu'une de mes soi-disantes meilleures amies était tombée amoureuse de lui. Il me rirait carrément au nez, pas vrai ? Les garçons ne fonctionnaient pas du tout comme nous et ne se compliquaient pas la vie avec des principes à la noix. De plus, je ne voulais pas briser le cœur de mon Salem d'amour. Bien vrai qu'il était dix fois plus grand que moi, et naturellement plus costaud que moi, mais je ne pouvais m'empêcher de ressentir ce besoin irrépressible de le protéger contre tous les maux. Il m'avait l'air si vulnérable. D'ailleurs, parfois, je me surprenais à développer un instinct maternel à son égard.

Un son de piano.... « Tell me how I'm supposed to breathe wih no air...No air....No air.... ». La sonnerie de mon portable me tira de mes rêvasseries. Il affichait un appel entrant de la part de Leila Sadiya. A contrecœur, je quittais le doux cancan de rêve que m'offraient les bras de Salem pour m'éloigner discrètement afin de répondre à l'appel. Je ne souhaitais pas que Monsieur entende la conversation, il risquait d'en saisir le sens, futé comme il était.

L'estomac noué, je décrochais, anxieuse et parée à toute éventualité. Leila commençait légèrement à me terroriser. Je ne me sentais pas capable d'affronter une nouvelle fois une de ses crises de colère. Elle m'appelait surement pour me rabâcher que tout ceci était de ma faute. C'est bon, j'avais compris, Leila.

_Moi : Allo !

_Leila : Allo ! Sarah ?

Sa voix était pâteuse, comme si elle venait à peine de se réveiller.

_Leila : Sarah, t'es où ? Ecoute-moi. Ne casse pas avec Salem ! J'ai bien réfléchi. Tout ça est d'un ridicule !

Alléluia !!!! Un signe divin ! Ce revirement de décision relevait du miracle. Dieu était de mon côté, cette fois-ci. Mon bonheur était à son paroxysme, au point de ne pouvoir détacher ma langue de mon palais pour répondre.

_Leila : Oh non ! Sarah ne me dis pas que tu as déjà cassé quand même ?!!! Je m'en voudrai toute ma vie, ma puce.

_Moi : Euh non, pas encore. Mais je m'apprêtais à le faire. Qu'est-ce-qui t'a fait changer d'avis ? Et t'es sûre de toi ? Je n'ai aucune envie de te faire du mal Sadiya, ni de mettre un terme à notre amitié à cause d'un mec. J'ai toujours méprisé les filles qui le font, je ne vois pas donc pourquoi je m'abaisserai à le faire. Ça ne répondrait pas à mes principes directeurs...

_Leila : Sarah, tu es incorrigible. Tu peux arrêter de philosopher un moment STP, Platon ? Je suis sérieuse. Vis ta relation à fond avec Salem. Ne me calcule pas. Tout ce que je te demande, c'est de me laisser un moment, peut-être quelques mois, avant de m'infliger sa présence, sinon je risque d'avoir du mal à l'oublier. Et passe à la maison demain STP qu'on en parle de vive voix. Je déteste parler de ce genre de choses au téléphone, mais là il s'agissait d'une urgence. Bisous. A demain.

Clic. Elle avait raccroché sans attendre ma réponse. Wallah si je n'étais pas chez Salem, je n'allais pas me retenir pour sauter de joie. Ce n'est pas Redbull qui me donne des ailes moi, c'est plutôt un coup de fil salvateur de Leila. Lol

_Salem : Chérie, tu parlais à qui hummm ? Tu as duré déh. Je n'aime pas ça du tout.

_Moi : Oh qu'il est chou mon bébé !! Tu es jaloux ?

_Salem : Aussi surprenant que cela puisse paraitre, oui je suis jaloux. Je ne voudrais pas te partager. Pourtant je suis en faveur des valeurs du socialisme, et des vertus de la redistribution fiscale, mais en ce qui te concerne, niet ! Je ne te partage pas. Tu m'appartiens exclusivement.

Ooooh, Si c'est pas mignon ça ? Je gloussais de bonheur. Nous formons un parfait couple de « philosophes » mon Salem et moi, pas vrai ?

Je me lovai dans ses bras, et lui chuchotai à l'oreille d'une voix douce :

_Moi : T'inquiète mon cœur. Tu n'auras à me partager avec qui que ce soit. Je te suis entièrement réservée.

_Salem : Tu as intérêt. Dis, bébé, stp demain soir, j'ai envie qu'on se fasse une soirée spéciale rien que toi et moi. Un tête à tête avant ton départ. T'en penses quoi ? On a qu'à se prendre une pizza ou autre chose à se mettre sous la dent, et se faire un film, rien que tous les deux.

_Moi : Ce serait bien. J'adorerais. Mais ça ferait bizarre pour tes parents de nous voir passer une soirée à huis clos tous les deux, non ? Ils ne savent pas encore qu'on sort ensemble.

_Salem : D'ailleurs, à ce propos, il faut qu'on en parle Sarah, je n'aime pas trop ces cachotteries. Il est temps qu'on en parle à nos parents respectifs, et de toute façon, je suis sûr qu'ils en seraient plus que ravis. Déjà, ils s'entendent à merveille tous les quatre. Bref, en tout cas, pour demain, rassure-toi. Les parents vont en week-end à Sally avec Naima. Donc on aura toute la maison pour nous deux demain, pas de souci.

Je n'avais pas le cœur à lui dire de ne pas crier victoire de sitôt. Pour les parents, en tout cas en ce qui concerne les miens, c'était loin d'être gagné ! Donc, j'ai éludé le sujet. J'y réfléchissais tout le temps pourtant. J'espérais juste qu'avec le temps, ça irait, et que ma mère changerait d'avis et verrait d'un bon œil ma relation avec Salem. Bref, en attendant, il fallait que je contacte Nabiha pour qu'elle me couvre pour mon motif de sortie de demain soir. J'avais déjà hâte d'y être. Je m'imaginais déjà dans les bras de mon chéri pour toute une soirée entière. Mais en même temps, j'eus des pincements au cœur. Je retournais en France dans cinq jours exactement. Donc, cette soirée serait aussi en guise d'au revoir. Dans tous les cas, je m'évertuerai à la rendre mémorable pour mon Salem. Je veillerai à laisser mes empreintes derrière moi, même quand je quitterai Dakar. Rien qu'à visionner les scénarios qui se déroulaient dans mon imagination, j'en avais d'ores et déjà des frissons. Lol

Et le baiser d'au revoir passionné que j'échangeai avec Salem ce jour-là, me confirma que Monsieur était tout aussi empressé que moi. Hmm la soirée de demain était décidément prometteuse !!!

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TOME 1 : Entre désillusions et trahisons, notre amour survivra-t-il ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant