Chapitre 4 : Une petite chandelle

111 9 31
                                    

C'est la première fois que je viens dans ce bar

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

C'est la première fois que je viens dans ce bar. Je ne le connaissais pas du tout, mais son nom, The North Star, et son enseigne lumineuse figurant une étoile, m'ont plu.

Mais au final, cet endroit est comme tous les autres bars : bruyant, inconfortable, dénué de charme et rempli de personnes désagréables.


D'habitude, je ne sors jamais. En fait, je déteste sortir.
 La foule, le bruit, le brouhaha des conversations, les lieux malodorants remplis de fumée de cigarette, j'ai horreur de ça, ça me donne toujours mal à la tête.
 Et puis je n'ai jamais été sociable. Les gens doivent le sentir, car ils se tiennent toujours loin de moi, aucun ne cherche jamais à engager la conversation, et souvent on me regarde étrangement. Comme si j'étais une sorte d'intrus.

Je déteste ça, ça me rend nerveux.
 Et ce soir ne fait pas exception à la règle. 



Je ne serais jamais venu dans un endroit si déplaisant si Danica n'avait pas insisté.
 Elle a réussi à me persuader, en me répétant que ça me ferait du bien de sortir un peu, de voir des gens. Que ce serait amusant.
 Elle était si enthousiaste que je n'ai pas eu le cœur de dire non.
 Un type m'a poussé tout à l'heure lorsque je suis entré, et il a failli bousculer Dani. Ce rustre ne s'est même pas excusé. Les gens aujourd'hui n'ont plus de respect pour autrui.
 Même le serveur s'est montré particulièrement mal élevé.
 J'ai bien vu le regard réprobateur qu'il a porté sur moi en prenant notre commande, et à nouveau en posant sur la table le jus d'orange de Danica.


Je pouvais quasiment entendre penser ce sombre abruti. Que faisait un type comme moi seul avec une petite fille dans un bar à une heure pareille ?
 Quel rustre, de quel droit se permet-il de me juger comme ça sans me connaitre ?
 Ou peut-être s'imagine-t-il que Danica est encore une de ces gamines malpolies qui crient et courent partout ?
 Et bien il a tort ! Ma petite Dani est, comme à son habitude, sage comme une image.
 Elle boit son jus de fruit proprement, assise sur la chaise trop haute pour elle, ses jambes se balançant doucement dans le vide.
Sa petite frimousse dépasse à peine du bord de la table. 
Elle me regarde en souriant, comme d'habitude. Danica sourit toujours. 
Au moins, me dis-je, elle est contente d'être là, ça valait le coup de venir.


Mais progressivement, son sourire pâlit, je la vois qui jette des regards incertains alentour. 
Évidemment, c'est une petite fille, mais elle n'est ni sourde ni stupide. Elle se rend bien compte que plusieurs personnes nous regardent en chuchotant. Certains arborent un air amusé.


« Ne fais pas attention à eux, Dani. »


Elle hoche la tête, obéissante, et retourne à son jus d'orange.
 Je me concentre à nouveau sur ma tasse de thé, et nous recommençons à parler elle et moi, de tout et de rien, comme à notre habitude.

Mais je vois bien que quelque chose ne va pas.


« Qu'est-ce qu'il y a, Beruška ?

- C'est le monsieur là-bas, il nous regarde », souffle-t-elle.


Je suis la direction qu'elle m'indique discrètement, et je repère immédiatement de quel type elle parle.


Il est grand, tatoué de partout, avec des cheveux longs hirsutes et dégoûtants, une barbe mal taillée, et un look de loubard arrogant, avec son veston en jean et ses bottes en cuir tape-à-l'œil. Il ne fait même pas semblant d'être discret, il nous fixe ouvertement en riant fort, un air moqueur placardé sur la figure.


L'étoile qui commence et termine la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant