Chapitre 10 : Ricochets

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Lorsque j'ouvre la porte de mon appartement, elle révèle un Charly arborant un sourire radieux, ainsi qu'un énorme hématome sous l'œil qui, quoique pâlissant, assombrit tragiquement son regard.


« Hey Jon, t'as vu, je suis à l'heure !  s'exclame-t-il aussitôt, avec la fierté de quelqu'un qui vient d'accomplir une sorte d'exploit – ce qui est effectivement le cas.

- Pile à l'heure », approuvé-je, souriant à mon tour.


Une brève rangée de points de suture lui barre le sourcil, venant parfaire sa mine de boxeur déconfit. 
J'évite de trop le dévisager. Même après une semaine, je suis toujours aussi mortifié et honteux à la vue de mon « œuvre ».
Lui, ça le fait rire, ça fait sept jours qu'il s'amuse de voir passer son coquart par toutes sortes de couleurs depuis le noir jusqu'au jaune en visitant toute une gamme de violets et même de verts, et qu'il répète avec un mélange d'admiration et de fierté que jamais de sa vie on ne lui avait mis une aussi méchante droite.

Ce qu'il trouve le plus amusant, c'est le fait que, de mon côté, jamais de ma vie je n'avais mis une droite à quiconque.


« Charlyyyyyyyy ! »


Le cri de ma sœur enfle tandis qu'elle accourt depuis le bout du couloir, ses petites jambes tricotant l'air et martelant le plancher. À l'apogée de sa course, le grand rouquin la saisit sous les bras, la fait décoller jusqu'à sa figure, et lui plante un baiser sur le front. 


« Je t'ai manqué ?

- Ouiiii ! pépie-t-elle, ses pieds battant dans le vide.

- Toi aussi tu m'as manquée. D'ailleurs j'ai un truc pour toi. »


Il repose Dani par terre et fouille théâtralement l'une de ses vastes poches de pantalon.

« Ah, c'est pas là-d'dans, déplore-t-il.

- Oh non ! s'exclame-t-elle, prise au jeu.

- Pas dans celle-là non plus, fait-il mine de découvrir après avoir exploré une seconde poche. Zut, je l'ai oublié on dirait, déclare-t-il, penaud.

- Noooooon ! gémit la petite.

- Ah, j'suis vraiment désolé, c'est pas d'pot, j'suis vraiment trop tête-en-l'air... »

Faussement navré, il pose une main sur la tête de l'enfant dépitée, la glisse derrière ses cheveux, et...

« Ah ben non, c'est bon, elle est là ! »

Il ramène une petite voiture rouge vif entre ses doigts. 
Danica éclate de rire en réaction au tour de passe-passe et s'empare de son cadeau avec émerveillement.


« Elle te plait ?

- Oui !

- Tu as dit merci ? interviens-je.

- Merci Charly ! déclame ma sœur.

- Pas d'quoi, puce. Bon, sinon, c'est pas tout ça : c'est quoi cette histoire de gaufres ?

- Et bien, c'est simple : c'est moi qui prépare des gaufres pour le goûter, c'est à dire d'ici un bref instant, le temps de terminer la pâte, réponds-je.

- Putain, c'est trop la classe ! Des gaufres ! J'ai pas mangé d'gaufres depuis des années ! Pour fêter ça, j'propose d'y aller en avion ! »


À nouveau, il s'empare de Danica, et la soulève cette fois à bout de bras au-dessus de sa tête, avant de traverser le couloir en sens inverse à toute vitesse, lui faisant faire des zigzags et des loopings en l'air, sous ses hurlements de joie.

L'étoile qui commence et termine la nuitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant