09 | Russian Roulette

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« La nuit nous cache bien des choses. »

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Tout était calme ici, reposant et paisible. Alors pourquoi interdire l'accès au toit ? Sûrement pour ces raisons-ci où pour une autre.

Au moins personne ne venait, ce qui signifiait aucun risque qu'on ne me surprenne.
J'admirais la vue d'une ville qui s'endormait en face de moi. Les lumières s'éteignaient maisons par maisons pour finalement sombrer dans la nuit et ses secrets.
En parlant de secrets, le mien pouvait enfin commencer.

Attendant patiemment que cette douce musique ne vienne à mes oreilles, et lorsque enfin elle y parvenue mon corps entier répondit à chaque notes.

Je ne sais pas d'où cette mélodie provenait. Ni pourquoi il n'y avait que moi qui l'entendait chaque soir, mais mon subconscient avait l'air de connaître la réponse. J'aimais cette musique, j'aimais danser avec elle.

Et c'était tout ce qui m'importait en cet instant où personne ne me voyait.

La mélodie s'arrêta, et moi aussi complètement essoufflée.
Je fixais le ciel capturé par l'obscurité et les nuages. Même le temps est d'accord pour dire que la journée a été -ridiculement- mouvementée. Beaucoup de choses ont changé, en particulier pour moi, et je n'aimais pas ça.
J'avais une position qui me convenait dans ce pensionnat. Forte en tout sans être la première et sans avoir cette pression constante sur les épaules.

Je comprends un peu Wendy maintenant que nos places ont tournés, et que par conséquent cette pression me revenait. Je suis devenue celle qui doit piétiner les autres sans aucune limite. Celle qui doit être première, la tête haute, sans montrer aucune pitié. Et j'en suis effrayée, mais ça non plus je ne dois pas le montrer.


Sans pitié ou rien.

Tu étais sans pitié et forte Son Wendy... et maintenant tu n'es rien.

Et je me dois d'être encore plus forte pour ne pas finir comme toi.

Ce fût sur ces pensées, que je repartis rejoindre Irène dans notre chambre. Celle-ci était assise en tailleur sur son lit fixant un point invisible. Je m'assis à mon tour sans rien dire, face à elle. Je la regardais silencieusement un moment avant de constater que quelque chose n'allait pas.

« - Irène. Dit-je fermement pour la réveiller de ses réflexions.

Elle me considéra d'un air que je n'aurais pu décrire.

- Elle sait Seulgi. Son visage ne changea pas d'expression mais ses yeux disaient tout autre chose.

- Quoi ? Qui sait quoi ? Demandais-je perdue.

- Joy m'a vu, elle m'a vu. moi. »

Et sous ses derniers mots, elle sortit de la chambre sans que je ne puisse la retenir.














γεяı
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Ils me fixaient, et la haine habituelle dans leurs regards avait changé pour de la surprise.
Ils me parlaient et la méchanceté habituelle qu'il y avait dans leurs voix n'était plus.

Alors c'était comme ça ?

Une petite victoire et soudainement je remonte dans leur estime.

Le pire c'est que j'en suis heureuse,
et je déteste ça. Ce n'est pas moi.

J'ouvris les yeux et la première chose qui apparut dans mon champs de vision fut ce plafond blanc. Je m'étais endormis sans m'en rendre compte.
Ma camarade de chambre aussi apparemment. Joy était dans un profond sommeille, comme-ci sa journée avait été éprouvante.

Soupirant longuement je sentais encore ce poid lourd appuyer ma conscience. Pourquoi ai-je fais ça ? Gagner contre Bae Irène, gagner tout court et obtenir l'admiration de certain. Juste pour une victoire aussi minime. C'est insensé, comme eux, comme toute cette ville et ses règles stupides.

Être parfait.
Plaire à tout le monde.
Faire comme on nous l'impose.
Sans émotions.
Ne pas faire d'erreur.
Être le meilleur.
Gagner sans pitié.
Réussir.
Sombrer.


C'est fou que je me retrouve au milieu d'une telle société, moi qui fait tout l'inverse sans me préoccuper des autres.

Pourtant aujourd'hui, j'ai fait comme ce monde le voulait. J'ai été comme eux et je me hais pour ça.

Car au fond je le savais.

Je me préoccupe de ce que les autres pensent. Je voulais être comme eux pour une fois et ne pas être jugée.

Je n'ai pas gagné.

J'ai perdu une part de moi-même.


« - Lève toi.

Je sursautai et me rendit compte que Joy se tenait debout devant moi.

- Tu ne dormais pas ?

- Non, je joue bien la comédie hm ? Elle me fit un clin d'oeil. Maintenant viens on s'en va. Puis elle se dirigea vers la porte.

- Attends, à cette heure-ci ? Pour aller où ? Demandais-je étonnée.

Elle se retourna vers moi un sourire en coin.

- À la bibliothèque. »
















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