18 | Russian Roulette

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« L'autre Univers. »



D - O7
O9 : 4O ρм

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Je ne sais pas.
Je ne sais pas pourquoi j'ai senti mon cœur s'emballer lorsque Yeri avait prononcé ces mots.

Partir loin...dans l'autre Univers.

L'autre Univers ?

Lorsque nous avons été placé dans ce pensionnat dès notre enfance, une des premières chose qu'on nous apprenait était sur L'autre Univers.

C'était un monde différent. Totalement différent du notre.

Mais on nous disait également que c'était un monde mauvais, interdit et on nous le répétait sans cesse jusqu'à que ces mots rentrent dans nos esprit. Et qu'on y croit.

Honnêtement je n'y ai jamais cru.
Les autres filles non plus j'imagine.

Sinon nous ne serions pas ici.

« - Vous ne pouvez pas comprendre.

Je revins sur Terre quand la voix de Yeri retentit dans mes oreilles.

Je vis de fines perles salées se former dans le coin de ses yeux.

Elle...Elle ne va pas pleurer quand même ? Devant nous ?

- Nous sommes des failles aussi. Dit Seulgi.

- Ce n'est pas pareil Seulgi. Elle baissa la tête. Vous avez peut être une erreur dans votre programme mais personne ne sait laquelle. Moi contrairement à vous mon secret est connu de tous. Tout ce que je suis ne correspond pas aux critères de cette ville. Vous avez toutes au moins un atout qui vous avantage ici. Je n'ai rien. Aucune compétences physiquement ou intellectuellement, je n'ai que mon esprit mais ça ne suffit pas ici. Nous sommes peut-être toutes les cinq des failles, mais je suis la pire d'entre nous.

Tous les yeux étaient fixés sur cet être assis au sol, face à nous, parlant avec douceur et tristesse.

- Franchement ça m'est égale d'être exclus, je préfère mourir plutôt que de leur ressembler. Continua-elle les larmes commençant à couler. Mais ces regards pesant, qui jugent en permanence, et te haïssent juste parce que tu n'es pas comme eux. J'en peux plus, je n'arrive plus à le supporter. Je ne suis pas assez forte pour vivre avec ça toute une vie. Elle essuya ses larmes d'un revers de manche. Alors quand j'ai lu dans ce journal qu'il y avait un moyen d'accéder à cet univers en gagnant le jeu...J'ai pété un câble. Cette personne n'avait pas écrit précisément comment le faire mais je me suis dit que le temps que j'essaie de remporter le jeu j'aurais découvert la solution. C'est pitoyable, je suis pitoyable. Je voulais tellement y aller...je le voulais depuis qu'on nous avait appris son existence. J'avais toujours fait des recherches dessus et malgré qu'on n'essayait de nous faire croire le contraire, je trouvais cet endroit magique. Là bas tout est différent ouais, mais de la meilleure des manières. Elle marqua un temps de pause. Tu crées ton destin par toi même, rien n'est programme parfait ou niveau à passer. Personne ne te juge, personne ne te regarde, défaut ou pas on s'en fout. Tu es juste ce que tu es au plus profond de toi. Pas de masque.

Je sentis mon corps trembler à cette phrase et me cacha légèrement derrière la silhouette rassurante de Seulgi.

Yeri pourquoi ?

- J'en rêvais toutes les nuits. Je m'y voyais me balader sereinement en souriant, pour rien, juste heureuse...Mais quand je réalise tout ce qui s'est passé depuis le début, tout ce que j'ai fait, finalement je sais que je ne mérite pas d'aller dans un monde aussi parfait à mes yeux. Je ne le mérite pas.

Elle pleurait, de toute son âme.

Comment fais-tu Yeri ?

- Je suis désolé. J'aime être comme je suis. Mais je n'aime pas être où je suis.»

Il y avait un long silence, très pesant. Pendant lequel j'avais eu l'impression, ne serait-ce qu'un instant, de ressentir nos cinq âmes se connecter pour vouloir se prendre dans les bras et pleurer un bon coup. Réchauffer le cœur de la plus jeune ensembles en racontant nos secrets et nos peurs.

Bien sur la réalité était tout autre.

Nous étions là, entourant la rouge, mais avec distance.

Je crois que nous le voulions sincèrement. Mais nous ne savions pas comment faire. Ça on nous l'avait jamais montré.

Pathétique.

Alors Joy sans rien ajouter, s'est dirigée à l'étage avant de disparaître de notre vue. Deux minutes plus tard ce fut autour de Wendy qui reproduisit la même action que la blonde.

« - Je...Je vais voir s'il y a un moyen de ramener le courant.» Bafouilla mon amie avant de s'échapper de cette situation.

Seulgi n'aimait pas les agitations, les larmes, les silences pesant. Elle ne savait pas gérer ça. Seulgi préférait le calme apaisant et la concentration.

Il ne restait plus qu'elle et moi.

Je devrais partir, mais une chose me retenait.

Pourquoi Yeri ?

Pourquoi je comprends ce que tu ressens ?

Pourquoi tes mots me transpercent si rudement Yeri ? Pourquoi ?

Ô comme j'en rêvais aussi. De m'y promener sans avoir à porter de masque.

De pouvoir pleurer tranquillement dans les bras de quelqu'un et que personne n'en ait rien à foutre de moi et de mes emmerdes.

De vivre dans cette magie.

Putain qu'est ce que j'en rêve Yeri.

Et je craqua.

Je me posa à ses côtés et qu'elle me regardait surprise ou non avec ses petits yeux larmoyants je m'en fichais.

Je l'a pris dans mes bras.

« - Tu es forte putain Yeri

Au fond on est pareil toi et moi.

Peut être que j'en avais plus besoin que toi.

Mais juste, pendant ces quelques minutes de répit, je voulais t'offrir ce que tu méritais d'avoir, et ce que je rêvais d'avoir.

Des bras dans lesquelles pleurer.

Des bras dans lesquelles pleurer

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