19 | Russian Roulette

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« Au fond, je crois que nous étions toutes les mêmes.
Et nous le savions. »




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« - Et merde.

Wendy qui m'avait rejoint à la fenêtre me lança un regard compréhensif.

- Exactement Park. »

Je n'ai pas réussi à la regarder ni à l'approcher. Bien que j'aurais voulu.

C'est ma seule véritable amie tout de même.

Les contactes physique ne sont pas mon fort, mais j'aurais voulu au moins poser une main sur son épaule et lui dire des mots rassurants. Ouais je gère mieux les mots. Ça aurait été l'occasion de lui dire ce que je ne lui ait jamais dit.

Mais je n'ai rien dit, car je n'arrivais pas à la voir dans cet état.

Cet être fragile, en larme sur le sol, criant toute sa peine.

Ça me rappelais trop de mauvais souvenirs. Mauvais et bon à la fois.

J'avais peur que si j'osais -ne serait-ce qu'une seconde- lui montrer de l'affection, lui dire la vérité. Elle s'en irait loin de moi.

Comme elle.

Et je ne voulais pas que ça recommence. Hors de question.

Mais en étant aux bords de cette fenêtre, réfléchissant avec une Wendy silencieuse à mes côtés. Je me dis que j'aurais dû le faire.

Voilà que moi Park Joy, j'éprouve du regret maintenant. Bah merde cette fille m'a vraiment rendu trop gentille.

Et le pire c'est que je ne lui en veut pas, je l'aime encore plus pour ça.

C'est ce genre de mots, que je ne lui dirai jamais.

Un jour je le regretterai sûrement, encore plus qu'aujourd'hui.

« - Ah quoi tu penses Son ? Demandais-je à la brune que je trouvais un peu trop calme à mon goût.

Pas que ça me dérangeais, c'était apaisant de rester là, face à la ville plongée dans la nuit, quand on ne voit plus ces milliers de couleurs qui te donne la nausée.

Mais je me demandais ce qui se tramait dans sa tête.

- À tout. Du début à la fin.

- Raconte.

- Pourquoi tu voudrais entendre tout ça ?

Je réfléchis un moment, mes lèvres se pinçant entre elles.

- Parce que...Après cette journée, j'ai envie d'entendre tes pensées, plutôt que les miennes.

Mes regrets.

Comme-ci elle avait compris. Wendy se mit dos à la ville, appuyant ses coudes aux rebords. Et me conta son histoire.

- C'est rien de spéciale. Juste le début, lorsque j'étais enfant, placée dans une petite chambre de ce pensionnat. Tu ne vas pas me croire mais je l'avais partagé avec Seulgi jusqu'à nos 11 ans.

J'écarquillais les yeux.

- Et une de vous deux est quand même en vie aujourd'hui ?

C'est moi qui disais ça.

- Ça peut paraître étonnant, pourtant à cette époque on s'entendait plutôt bien. Mais ça c'est une autre histoire. Trop longue à expliquer.

J'hochais la tête.

- Puis après, quand j'ai décidé d'avoir ma propre chambre. Enfin c'est surtout parce que j'avais développé un tel esprit de compétition que je ne faisais plus confiance en personne et je me suis isolée. Ensuite j'ai fini par grandir comme ça, en solitaire. Et puis la fin tu la connais, on y est.

- Oui on y est. Wendy et Joy discutant à la fenêtre. Si ça, ça ne signifie pas la fin. Dis-je de façon sarcastique.

Ce qui me valut un semi rictus de sa part.

- Si on était dans un film dramatique. Tu serais sûrement en train de fumé une clope actuellement.

Cette fois c'était moi qui souriait à moitié.

Wendy sait faire de l'humour apparemment.

Nul, mais de l'humour quand même.

Et je me sentais un peu mieux.

- Honnêtement je mentirais si je disais que Yeri ne m'avait pas...touché ? C'est ça le mot ? Bref, en tout cas j'avoue que je commençais à un peu l'apprécier. Alors quand je réalise que je n'ai joué à ce jeu que pour retrouver mon ancien statut, tandis qu'elle...elle avait un vrai but, et bien je sens que je...

- Que tu regrettes ? Demandais-je un sourire en coin.

- Merde dire que je disais toujours que les regrets c'est pour les mauviettes.

Je rigolais intérieurement.

- Alors on est toutes les deux des mauviettes Son.

Je regardais plus loin dans l'horizon même s'il n'y avait pas grand chose à voir.

Pourquoi on se confiait soudainement elle et moi ? Je ne sais pas non plus.

Peut être parce qu'on était des vraies mauviettes.

Peut être parce qu'on était chamboulées par ce point commun qu'est Yeri.

Peut être parce qu'on se ressemblait, au fond.

Et qu'on le savait, que cette discussion et ces confidences resterons notre secrets.

Soudainement, les lumières se rallumèrent de nouveau. Et j'entendis un grésillement provenant d'en bas.

Le courant était revenu.

- Que vas-tu faire Joy ?

Elle me regardait la tête penchée. Un air malicieux traversant ses yeux.

- Je crois qu'on le sait très bien. Wendy.

On souriait.

Entièrement cette fois.


Entièrement cette fois

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