« Dans tous les contes que j'ai lu, les histoires qui commencent mal ont toujours une belle fin. Même s'il y a des obstacles, les héros s'en sortent.
Nous ne sommes pas des héros.
Alors quelle sera la fin de
...
L'atmosphère était pesante ici et pas à cause de cet endroit effrayant, loin de là. C'était nous, nous et nos relations remplit de haine. Nous et nos secrets.
Je ne pourrais jamais expliquer la réelle raison de la haine que nous ressentons les unes envers les autres. Peut être est-ce la compétition, cet univers ou la peur de faire confiance aux autres ? Qui sait.
Peut-être parce qu'on nous dit que c'est chacun pour soit ici ?
Pour ce qui est de moi, je sais que la peur me guide dans chacune de mes actions. Ce qui devenait de plus en plus difficile à gérer, surtout maintenant que Joy m'avait vu. Moi. D'ailleurs j'ai évité de croiser le regard de cette dernière depuis notre arrivé. Elle n'avait rien fait, ni rien dit. Mais ce n'était qu'une question de temps avant que la tempête Joy ne frappe et utilise ma faiblesse contre moi pour m'emporter dans ses tornades. Cela pouvait paraître ridicule, mais il faut vivre dans ce monde pour en comprendre la gravité.
Si le masque tombe, je tombe.
Je décidais de retourner à la réalité et regardais autour de moi. Après avoir remarquer le double fond du miroir, Seulgi était restée à la même place pour trouver un moyen de l'ouvrir avec Joy. Quant à Wendy, elle observait les livres et les armes qui jonchaient le sol pendant que Yeri prenait sa place devant les tableaux. Elle se laissa transporter par le dernier cadre qui représentait...Un fond blanc ? Cette fille pouvait divaguer devant n'importe quoi.
Je me concentrai sur le mur en face de moi. Il était recouvert d'horloges de toutes formes et de toutes couleurs. Dont une entièrement rose qui m'intriguait. J'hésitais un long moment mais la tentation l'emporta et ma main se dirigea d'elle même vers l'objet désiré.
Lorsque je tirai la pendule, un fil le retint par derrière. Je tirai plus fort et un cliquetis se fit entendre. C'est là que je compris mon erreur.
« - Irène !
Merde.
Mes yeux se fermèrent et mon corps resta immobile pendant que je sentis une flèche frôler mon bras.
Merde.
Mes yeux s'ouvrirent et mon corps resta tétanisé pendant que je vis la flèche se planter dans le mur rouge sang.
Merde.
Mes yeux restèrent grand ouvert et mon corps ne répondit pas lorsque Seulgi me retourna par les épaules et me fit face.
- Irène. Disait-elle fermement comme toujours.
Putain. Non. Non. Seulgi. Ne me retourne pas face à elles. Elles vont me voir, Joy va en voir encore plus. plus. moi.
Mon cerveau était en train de détraquer, et comme si elle avait lu dans mes pensées, Seulgi se plaça devant ma personne affolée. Me cachant des autres et ancrant ses prunelles dans les miennes ce qui apaisa légèrement mon "bug".
La phrase qu'elle me murmura ensuite tout en restant aussi ferme, eut l'effet d'un déclic dans mon être :
- Dis-leur simplement que tout va bien Irène.»
Putain Irène calme toi, sinon tout est perdu.
Je pris une grande inspiration et prononça ces mêmes mots d'une façon aussi neutre que possible. Les filles me regardèrent sans rien dire. Yeri paraissait apeurée, Wendy observait le mécanisme qui avait enclencher le tir de cette flèche et Joy...je préférais ne pas la regarder mais j'étais sûre qu'elle, le faisait. Je me défis donc des mains de Seulgi sur mes épaules et essayais de reprendre mon allure habituelle. Mon allure parfaite.
«- J'ai compris ! Regardez les horloges !L'attention se tourna finalement vers Wendy qui pointait du doigt le mur. Toutes les aiguilles sont tournées vers la même direction.
En effet lorsque nous regardions de plus près, chaques horloges avaient leurs aiguilles qui indiquaient une et même cible : l'horloge du milieu, c'était d'ailleurs la seule à fonctionner.
- Et quoi ? tu penses que c'est ça qui va ouvrir le mur d'à côté ? On va encore recevoir une flèche ou je ne sais quoi d'autre. » Ricana Joy en me frôlant pour se placer face à Wendy dont l'expression avait changé.
À ce moment là, j'avais légèrement décroché à leur conversation. Je compris juste qu'elles débattaient sur la sûreté du raisonnement de Wendy, s'il fallait prendre le risque ou non selon Seulgi qui était intervenue entre temps et que Joy se foutait ouvertement de leur gueule.
Yeri et moi restions silencieusement à l'écart de ce feu qui s'animait entre le fameux trio des manipulatrices.
«- Je crois que si elles prennent autant de temps à choisir, c'est parce qu'elles ont peur. Me fit remarquer Yeri qui se trouvait à ma gauche les bras croisés.
- Peur de quoi ? Demandais-je intriguée.
- Bah de tirer sur l'horloge et risquer de mourir ou découvrir ce qu'il y a derrière ce miroir. Ça parait logique. En tout cas moi ça m'effraie, pas toi ?
Pas moi ? Je fus d'abord prise de court par sa question et par...elle tout simplement. Comment peux-tu avouer ouvertement que tu as peur Yeri ? Et paradoxalement, sans avoir peur des répercussions que cette phrase pourrait causer dans un milieu comme ce monde.
Et soudainement je me repris vite face à ses prunelles qui me fixaient d'un air interrogateur.
- Bien sur que non. »
Bien sur que non.
Bien sur que non.
Et soudainement je me retrouvai face à ce fameux objet qui dirigeait le temps pendant que Yeri criait mon nom paniquée.
Et soudainement ma main tira dessus pendant que le cliquetis se fit entendre une nouvelle fois en plus d'un autre bruit.
Et soudainement, le miroir s'ouvrit sous les yeux ébahis des filles.
Elles entrèrent toutes à l'intérieur en vitesses pendant que je me trouvais toujours à la même place, le cœur battant.
Non je n'ai pas peur.
Tout va bien.
Le masque n'est pas tombé et je ne tomberais pas.
Enfin, pas cette fois.
Ce n'est qu'une question de temps.
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*Retenez bien la conversation entre Yeri et Irène (ça sera utile vers la fin .-.)
