« Dans tous les contes que j'ai lu, les histoires qui commencent mal ont toujours une belle fin. Même s'il y a des obstacles, les héros s'en sortent.
Nous ne sommes pas des héros.
Alors quelle sera la fin de
...
Tout est dix fois mieux à l'aube lorsque le calme a encore le dessus sur les bruits. Personne n'est aux alentours pour juger du regards nos faits et gestes. On se sent en sécurité.
Je montais lentement les marches, tout en vérifiant que personne ne m'ait vu entrer ici. Seulgi m'avait dit que cette cage d'escalier n'était jamais utilisée, donc aucun risque d'être vu en train de se faufiler au toit.
Ma main glissa délicatement contre le mur peint d'un bleu très apaisant avant que la porte ne me fit enfin face.
Je l'ouvris lentement ne laissant que ma tête passer l'encadrement de la porte pour vérifier qu'elle se trouvait bien là.
Je ne vis personne, ce qui me parut étrange. Elle devrait pourtant être là, c'était son habitude.
Je sortis alors de ma cachette et observa les alentours. Aucune présence ne se porta à ma vue avant que je ne remarque une ombre qui me surplombait. Je me retourna et regarda plus haut. Seulgi se trouvait là, assise sur ces murets qui recouvraient la porte.
« - Tu cherches quelqu'un ? Me demanda-t-elle avec malice.
Je ne répondis rien mais mon regard en disait long.
- Montes, la vue est plus belle ici.
Je me rapprocha de l'échelle qui se trouvait à gauche et grimpa. Elle me tendit la main pour m'aider et je m'assis finalement à ses côtés.
Je regarda la ville qui se réveillait, je me sentais minuscule face à l'immensité des ces immeubles qui nous entouraient.
- C'est moche n'est ce pas ?
- Affreusement. Répondis-je dans un sourire.
Elle s'allongea en croisant ses bras derrière sa tête et m'invita à faire de même. On resta de bonnes minutes sans parler, en admirant simplement le ciel.
- Je trouve ça mille fois plus beau. Dit-elle soudainement, sûrement pour briser le silence.
- Oui, c'est pour ce ciel que tu viens ici tous les jours ?
- C'est une des raisons.
- Quelles sont les autres ?
- Secret. De toute façon, je suis sûre que tu vas comprendre.
Une nouvelle fois, elle me lança ce regard malicieux et je leva les yeux au ciel. La rouquine était de bonne humeur ce matin.
- Yeri me manque. Lança-t-elle soudainement, une fois de plus.
Je tourna mon visage surpris vers elle.
- Enfin pas comme Joy ou Wendy doivent le ressentir, mais c'est étrange sans elle, tu vois ?
- Oui. Mais c'est quand même dingue de s'être attachées les unes aux autres pendant qu'on essayait de s'entretuer.
Elle rigola.
- Tu sais bien que rien n'est logique ici, alors sur ce qui est d'aimer...
Elle regarda ailleurs, l'air pensive. Je la trouvais tellement étrange ce matin. Mon amie d'ordinaire silencieuse et neutre, souriait et bavardait comme lorsque nous étions enfant. Je ne me plains pas, au contraire ça me faisait plaisir de revoir la petite tête brûlée qu'elle était, revenir à la surface pour quelques minutes. Je comprenais maintenant pourquoi elle venait ici. Plus on grandissait plus on comprenait, que dans cette vie, pour être accepté et vivre sans problème, il fallait la fermer et suivre ce qu'on nous dictait. Être parfait et sans défaut devant les yeux dangereux. Sauf que nous, nous avions des défauts. Nous voulions nous exprimer. Malheureusement toute forme d'expression était assez mal vu et sanctionnée.
Alors sur ce toit, Seulgi devait sûrement se sentir libre. À l'extérieur, et pourtant, à l'abri des regards. Le coin parfait pour se sentir en sécurité.
Je savais bien qu'elle comme moi avions besoin de parler, d'évoquer nos réels envies qui allaient à l'encontre des règles de ce monde. Mais malheureusement cette apparence impassible et froide n'était qu'un mur qui cachait deux fille effrayées. Qui savaient qu'elles ne pourraient compter sur personne d'autre excepté sur l'une et l'autre.
C'était pour ça que cette rouquine était aussi importante à mes yeux. Nous étions pareil. Notre estime de soi n'était pas des plus haut, loin de là. Mais la confiance qu'on portait à l'autre nous suffisait à avancer et rester forte.
Nos discussions étaient silencieuses...
- J'ai compris.» Ses yeux me retrouvèrent et un beau sourire fendit son visage. Que tu es belle.
...Mais on se comprenait.
[ 。。。]
Des heures venaient de passer, et leurs bras furent retrouvés enlacés. Laissant leur corps profiter d'une douce étreinte chaleureuses après l'écoute de révélations douloureuses.
Les mèches d'une jolie couleur pastel chatouillant le cou laiteux de l'amoureuse. Une brise passait par là pour effleurer leurs joues et refroidir leurs larmes.
Ces deux êtres perdues fermèrent les yeux, une main passa entre la chevelure rose qui reposait sur sa poitrine, derrière lequel un cœur battait trop fort. Celle qui entendait les battements resserra ses bras frêle sur la fine taille de son amie.
" J'espère pouvoir te voir danser un jour."
" Je te fais confiance, je t'aime."Tel Amour le fait.
" Je t'aime."Telle Amitié le fait.
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