Comme un fil rouge

Chapitre 22: Sans filtres [Lenaweeg et Nathaniel]

[Nathaniel]

Mon visage reposant sur ses cuisses, elle caressait mes cheveux tendrement en me rassurant, j'entendais le bruit de l'eau couler dans la salle de douche attenante. Ambre ne se rendait sûrement pas compte que je pleurais. Elle ne me voyais jamais dans cet état. Je le lui cachais toujours ... Aujourd'hui avait été exceptionnel. Mais depuis plusieurs années, j'avais le rôle de chef de famille, c'était moi l'homme de la situation, moi qui devais la protéger, prendre soin d'elle, mais là s'en était trop ! Elle dépassait les bornes ! Lena me rassura du mieux qu'elle le put. Puis vint le moment de quitter la chambre. Nous nous levâmes du lit, mais avant de sortir je fis un détour par le bureau de ma sœur, et comme je m'y attendais, sur le dessus, se trouver des traces de poudre ainsi qu'une filtre de cigarette coupée au deux extrémité. Ambre était maligne, elle savait comment inhaler sa merde et que ça passe inaperçu! Je frappais du poing sur la table !

-Merde ! Criais-je. Léna sursauta. Mes poings tremblaient tellement, que je sentais le battement de mon cœur dans mes veines. Doucement Lena me prit par la main, m'éloigna de ces ignominies et m'entraîna dans le couloir. Arriver à l'entrée de la pièce la lumière pourtant douce de l'halogène m'aveugla. Je mis ma mains devant mes yeux, le temps que mes pupilles s'adaptent à l'intensité du lampadaire. Tous les yeux de du linving-room étaient braqués sur moi. J'allais ouvrir la bouche quand Ambre nous bouscula pour franchir à grandes enjambées la pièce et atteindre la porte d'entrée.

-Tu ne restes pas Ambre avec nous ? Demanda Priya inquiète.

-Laisse tomber Priya, Ambre ne nous fera pas l'honneur de rester avec nous ce soir, elle préfère, encore une fois se défiler, et foutre sa vie et sa santé en l'air comme elle le fait si BIEN ! Hurlais-je en fin de phrase. Lena posa sa main sur mon bras pour me calmer, mais cette fois-ci rien n'y fit. Je me défis de son étreinte. Ambre allait baisser la poignée quand l'ultimatum tomba. ... Je te préviens Ambre si tu passes cette porte je ne couvrirais plus pour tes conneries ! T'es ma sœur et ce soir j'ai besoin de toi plus que n'importe quel soir, et toi tu préfère sortir pour faire je ne sais quoi ! Si c'est pour la thune que tu t'inquiètes, je m'en fous on trouvera une autre solution. Terminais-je sur un ton plus doux. ... Mais je t'en pris, je t'en supplie ne retrouve plus voir ces fumiers qui te traite comme une moins que rien et qui t'emploie d'une manière aussi dégradante. Ma voix déjà enrouée se brisa définitivement. Ma jumelle baissa la tête, abaissa la poignée, franchit le seuil de la porte. Avant de fermer la porte elle nous regarda tour à tour puis me fixa, ré-rentra dans le salon avant de m'incendier.

-Ne dis pas de CONNERIE Nath je reste dans cette agence car j'aime ce que je fais, tu as beau trouvé ça dégradant, mais c'est comme ça que toutes les plus grandes ont commencées. Je ne resterais pas dans ce monde toute ma vie mais tu es bien content je touche mon chèque ! Grâce à ce travail je rencontre un nombre incalculable de personnes formidables, je voyage, je gagne de l'argent. J'ai aussi du temps pour étudier, que veux-tu de plus ! Merde à la fin !! C'est peut-être pas ce que j'avais en tête en me lançant dans le mannequinat mais ... mais j'ai fait mes choix et maintenant je m'y tiens.