Comme un fil rouge

Chapitre 35 Aller de l'avant [Lenaweeg et Nathaniel]

[Lenaweeg]

Jeme trouvais à l'aéroport de Montréal, prête à prendre mon volpour Sweet City. Le passage des barrages et de la douane se faisaitsans encombre, mais chaque étape renforçait le nœud dans monestomac. L'aéroport était bondé, comme toujours. Je me frayais un chemin àtravers la foule, mon billet à la main, essayant de garder moncalme. Tout ce monde m'oppressait légèrement, J'entendais lebattement de mon cœur cogner contre ma poitrine. Aujourd'hui, le stress fut amplifié par les pensées tumultueuses.Lorsque l'embarquement fut annoncé, je sentis mon stress monter enflèche. J'optai finalement pour un calmant, espérant que cela mepermettrait de traverser le trajet sans angoisse. Alorsque l'avion décollait, mes pensées vagabondaient vers les bonsmoments passés chez mes parents durant ces dernières semaines. Lesbalades au bord du lac, les soirées autour du feu de camp, leschamallows grillés avec mes amis de la fac de Montréal. Cessouvenirs me réchauffaient le cœur. Je pouvais presque entendre leséclats de rire et sentir la brise fraîche du soir sur ma peau. Ladouceur de ces moments me transportait loin de mes préoccupationsactuelles.

Jem'endormis finalement, bercée par le ronronnement de l'avion,le calmant aidant à apaiser mes nerfs. Mais après six heures devol, je me réveillai en sursaut. Le rêve que je venais de faireétait un rappel brutal de ma dernière dispute avec Nathaniel. Lesmots échangés, sa colère mêlée à sa tristesse suite au décèsde sa mère, tout cela revenait en boucle dans mon esprit. Mon cœur battait àtout rompre. Il avait déversé tout son ressentimentsur moi, et la douleur de ces souvenirs m'empêchait de retrouver lesommeil. Jepassai le reste du vol à cogiter, mon esprit tournant autour de cequi s'était passé. Les questions sans réponse se bousculaient dansma tête. Pourquoi n'avait-il pas su gérer sa douleur autrement ?Pourquoi avais-je été sa cible ? Lesderniers mots de Nathaniel résonnaient encore dans ma tête. "Léna,tu ne comprends pas ce que je ressens !" La douleur et lafrustration dans sa voix étaient palpables, et malgré la distanceet le temps, ces émotions me transperçaient encore.

Enfin,l'avion atterrit en France, je m'avançais, les jambes encoreengourdies par le vol, mes pensées furent interrompues parl'agitation autour de moi. À peine sortie de l'appareil, je fusaccueillie par une vision qui me réchauffa le cœur, même après moults avertissements de ma part, comme quoi je ne voulais personne à mon arrivée. Mes meilleursamis étaient là, avec une grande banderole "Welcome backLéna". Les voir tous réunis me remplit d'une émotion intense.Nous nous enlacions, et je sentis leurs inquiétudes derrière leurssourires. En quelques semaines, j'avais perdu plusieurs kilos, etcela se voyait. Alexy, toujours observateur, remarqua tout de suitemon état.

-Léna, tu as l'air épuisée... et tu as perdu du poids, dit-il, sonvisage plein d'inquiétude. Je forçais un sourire.

-Je vais bien, vraiment. Juste un peu fatiguée.

Kentins'avança ensuite, tenant dans ses bras notre ourson en peluche,symbole de notre amitié indéfectible . Il m'offrit un magnifiquesourire tendre en me tendant le précieux jouet. Quand il me pritdans ses bras, il murmura doucement

-Jen'ai pas oublié, c'est à ton tour de le garder. Bienvenue à lamaison. Les larmes me montèrent aux yeux et je lui répondis enchuchotant : 

- Merci, merci pour tout, ton soutien m'a étéd'une aide précieuse, En le serrant dans mes bras je sentis unevague de gratitude m'envahir.

Flashback

Je me souvenais des appels téléphoniques de Kentinlorsque je m'étais rendue chez mes parents après ma rupture avecNath. Chaque fois que le téléphone vibrait, une partie de moiespérait que ce soit Kentin, sa voix chaleureuse et rassurante étantun véritable baume pour mon cœur meurtri. Malgré la distance, ilavait toujours su trouver les mots justes pour me réconforter.