Comme un fil rouge

Chapitre 31 : Quart de siècle [Nathaniel et Lenaweeg]

[Nathaniel]

La vie reprit son cours normal après le tournoi de boxe que j'avais brillamment remporté hier. Lena et moi avions "fêté" cette victoire à de nombreuse reprise. L'appartement avait été retourné de fond en comble. Je soupçonnais même Ambre d'avoir fait demi-tour en entendant Lena crier à travers la porte. Pourquoi pensais-je ça ? J'avais tout simplement entendu le bruit de la clé tourné dans la serrure, mais les gémissements de ma copine avait du dissuader ma jumelle de mettre les pieds chez nous. En y réfléchissant, il serait peut-être temps qu'elle se trouve son propre appartement ! Je devrais lui toucher deux mots. Car si ma relation avec Lenaweeg évoluait sur cette lancée il était probable que dans un avenir pas si lointain nous franchissions le cap d'emménager ensemble. J'y songeais de plus en plus, même si je ne lui en avais pas encore parlé, mais je le désirais ardemment. Je sortis de la salle de bain et regardais ma montre. Déjà 19:50, si je ne me dépêchais pas j'allais être en retard ! La réservation était pour 20:30 et je devais passé prendre Lena à la FAC. La FAC ... Depuis combien de temps n'y avais-je pas mit les pieds, à par pour faire la fête. Il serait peut-être temps que j'assiste au dernier semestre. Arrivant dans ma chambre je jetais un regard sur le dossier qui trônait sur mon bureau. Mon mémoire, rédigé depuis des mois déjà, à causes de nombreuses insomnies. Mais grâce à Lena je dormais mieux. Plus de cauchemars, plus de vieux souvenirs qui venaient hanter mes rêves. Elle était devenu un calmant naturel. Nous avions repris le même rituel qu'auparavant quand elle venait dormir à l'appartement.

[...]

Il y a peu elle s'était ramenée avec un recueil de poèmes et me l'avait tendu comme de rien n'été. Avec un air entendu je lui avait prit des mains et avais parcouru le livre. Elle fermant les yeux et posant son doigt au hasard. Et ce soir-là je lui avais susurré.

Fille d'acier je n'aimais personne dans le monde
Je n'aimais personne sauf celui que j'aimais
Mon amant mon amant celui qui m'attirait
Maintenant tout a changé est-ce lui qui a cessé de
m'aimer
Mon amant qui a cessé de m'attirer est-ce moi ?
Je ne sais pas et puis qu'est-ce ça peut faire tout ça ?
Maintenant je suis couchée sur la paille humide de
l'amour
Toute seule avec tous les autres toute seule désespérée
Fille de fer-blanc fille rouillée
O mon amant mon amant mort ou vivant
Je veux que tu te rappelles autrefois
Mon amant celui qui m'aimait et que j'aimais

La tête de Lena reposait sur mon épaule, discrètement, tout en lisant cette prose je l'observais. Elle articulait silencieusement les phrases en même temps que moi en souriant. Lena sentit mon regard sur elle et leva ses yeux vers les miens.

-J'aime les vers de Prévert, et j'aime entendre ta voix sur ses mots. Tu les embellis encore plus. M'avoua-t-elle. Lena se coucha sur mon torse nu et plongea ses iris dans les miennes en posant ses paumes sur mes pectoraux. Comment pouvait-elle exprimer tant d'innocence alors qu'elle pouvait se relever être un tentatrice, une vraie succube en une fraction de seconde. ... Ce petit moment me manquait, je suis heureuse qu'on puisse le faire de nouveau. Je déposais le bouquin sur la table de chevet et fis basculer Lena de manière à ce que je me retrouve au-dessus d'elle.