Chapitre 5

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Le mensonge n'est jamais innocent.

Albert Camus, Caligula

~ 17 avril 2067 ~

- Clea tu n'es pas obligée de le finir ce soir, se moque Emm' en s'asseyant près de sa nièce.

- Je suis loin de la fin. Mais c'est vraiment arrivé ?

- Oui. Ta grand-mère était une femme très spéciale.

- Et cette histoire avec Ekaterina Poutine ?

- Donnes-moi ton avis ?

- Je pense que c'est faux, c'est Semyon qui l'a inventé pour déstabiliser Dalya et comme sa mère est morte elle ne peut pas nier. Et comme le nom de sa mère doit ressembler à celui d'Ekaterina il en a profité.

- C'est ça.

- Mais comment s'appelle sa mère ? On nous dit jamais son nom.

- Elle s'appelait Erina. Elles n'étaient pas proches.

- Et Sevastian il est... enfin il va aider Dalya, Thomas et Kimmy ?

- Il est intrigant n'est ce pas ?

- Oui je n'arrive pas à voir de quel côté il est, soupire Clea.

- Ne t'en fais pas tu vas le voir très bientôt.

- Celui qui va soigner Dalya ?

~ 12 février 2020 ~

Je me laisse porter, je vois des lumières blanches briller sous mes paupières closes. J'ai l'impression de flotter sur un nuage, je plane sans bouger

- Ouvres les yeux Dalya.

J'ouvre les yeux faiblement, ma vision met quelques instants avant de devenir claire. Le visage de Sevastian est penché au-dessus du mien, des mèches brunes tombent devant ses beaux yeux miels. Il me dépose sur un lit en coton blanc, un simple meuble en bois de pin brute trône dans un coin et une table basse avec un cadre posé dessus.

- Où est-ce que je suis ? je demande avec la bouche pâteuse.

- Dans ma chambre.

- Tu n'as pas le droit de me faire sortir de la cellule.

- Non mais tu allais te blesser encore plus.

- Merci.

Je tourne la tête pour détailler la chambre. La seule chose qui attire mon attention c'est le cadre-photo, la photo représente un jeune garçon ressemblant à Sevastian mais avec les cheveux moins foncés et le visage beaucoup moins sévère, il doit avoir trois ans au plus.

- C'est ton frère ?

- Oui il s'appelait Alexey, répond tristement Sevastian.

- Il est... ? je devine.

- Mort ? Oui.

- Je suis désolée.

- Ce n'est pas à toi d'être désolée, il est mort à cause de moi.

Il frôle ma main, c'est là que je comprends qu'il avait commencé à me mettre des bandages sur les poignets.

- Tu veux en parler ?

- Non...

Il me fixe, j'ai presque l'impression qu'il me regarde comme une amie.

- C'est un peu bizarre de te demander ça, mais on est quel jour ?

Récit de Guerre.  Descente aux EnfersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant