Récit de Guerre. Descente aux Enfers

Chapitre 18

Bien souvent pour découvrir que nous sommes amoureux, il faut qu'arrive le jour de la séparation.

Marcel Proust, Albertine disparue

~ 23 août 2020 ~

Ils me rejoignent tous dans le salon.

- Dalya, m'appelle Kimmy.

- Ça va, faut qu'on se barre.

- Venez.

Madame Quincy nous conduit dans une pièce, puis descend dans un escalier, pour arriver une cave et un tunnel.

- Passez par là, c'est un passage, il va vous emmener sur la plage.

- Thanks you Granny.

Sa grand-mère lui prend les mains et nous pousse dans la cave.

- Allez-y vite.

Elle referme la porte, Ethan sort une lampe-torche de son sac, il éclaire la cave. Elle est creusée dans le sol et des poutres en bois soutiennent le plafond. On dirait une cave du Moyen-Âge.

- Il faut qu'on se dépêche, nous presse Clémence.

Tout le monde se presse sans savoir ce que nous allons faire après, où que nous ayons ils nous trouveront.

Un nouveau bombardement fait trembler le tunnel, de la poussière épaisse tombe sur nous.

- Dépêchez-vous !

Je me mets à courir avec les autres, un nouveau bombardement retentit bruyamment, il est tombé juste au-dessus de nos têtes. Le fracas résonne encore dans les couloirs comme un coup de tonnerre. Je regarde les murs, des fissures se creusent dans ces derniers. Une nouvelle bombe tombe au-dessus de nous, des poussières de terre tombent en masse sur nos têtes, un craquement éclate à nouveau, je lève la tête et je vois un morceau de terre suivi d'un morceau de roche me tomber dessus.

- Dalya !

Thomas court vers moi et me pousse de l'autre côté, je m'écrase par terre, un amas de poussière dévale sur nous. Je tousse, la poussière me pique le nez, les yeux et la bouche, je ne la supporte pas.

- Dalya !! Thomas !! hurle Clémence.

Je me relève, le tunnel est totalement obstrué, je ne vois pas l'autre côté, Kimmy, Clémence, Sevastian et Ethan me sont invisibles.

- Ça va !! Continuez sans nous ! répond Thomas.

J'entends les pas des autres de l'autre côté.

- Qu'est-ce qu'on va faire ? je m'inquiète.

Je le regarde, je fais tout pour ne pas fondre en larmes devant lui. Je me contrôle.

- Je n'en sais rien.

Je m'assois dans la poussière, le sable colle mes vêtements, ma peau et mes cheveux. Je me sens sale.

Je sens des larmes monter à mes yeux, je suis émotionnellement instable.

- Ça va aller, il essaie de me rassurer.

Il me prend dans ses bras, je ne réfléchis pas à... tout ça.

- Ils vont nous trouver et ils vont nous capturer encore une fois, je sanglote.

- Mais non, ne t'inquiète pas.

Je le regarde, mon esprit se vide totalement, j'avance ma tête vers lui. Nos lèvres se frôlent et il les plaque contre les miennes. Cette fois je ne pense à rien, je profite de l'instant présent.