PDV REX.
- Je m'en bas les couilles, je vais le voir. Et il a intérêt à changer les groupes. Il a putain d'intérêt à le faire.
- Rex, calme-toi, c'est pas grave ...
- Si ! Arrête de dire que c'est pas grave, arrête de minimiser la situation ! Arrête ça, maintenant !
J'insiste sur le dernier mot en le regardant de travers. Le pauvre n'y est pour rien mais, une fois de plus, je passe mes nerfs sur Alastair. Je ne suis qu'une merde, je ne comprends pas qu'il ne s'en soit pas encore rendu-compte. Qu'il soit encore là pour moi.
- Ok, ok ... Je viens avec toi, si tu veux. On va le voir, tous les deux.
Je tourne en rond comme un lion en cage. Je sens que le coup va partir, je sens que la porte des toilettes va exploser sous ma main, sous mon pied, sous n'importe quoi. Un élève a voulu rentrer, mais il a vite changé d'avis.
- Alastair va t'en, je veux pas te faire mal. Sors-de là !
Et bien évidemment, comme il ne fait pas ce que je lui dis, ça m'énerve encore plus. Je suis incapable de me contrôler. Je n'ai aucune pensée cohérente, je ne maitrise plus rien. La pression est montée trop vite, trop fort. Je lève les bras, et alors que mon poing allait s'écraser contre le mur, et sans doute briser quelques os au passage, Alastair m'attrape et m'empêche d'atteindre ma cible. Il va s'en prendre une, et je ne veux vraiment pas le blesser. Je ne veux plus qu'il souffre à cause de moi, même si je sais au fond que mon propre comportement le meurtrit plus que les coups.
J'ai envie de hurler et, quand les cris commencent à sortir, à évacuer ce trop-plein que je ne gère pas du tout, Alastair me prend dans ses bras, et me serre fort. Le vacarme s'étouffe dans son t-shirt, évitant ainsi d'alerter tout le bâtiment. Je reste un moment comme ça. Peut-être que ça ne dure qu'une minute ou deux, mais j'ai vraiment l'impression que ça dure longtemps. Et finalement je me détache d'Alastair, et je baisse les yeux vers son regard d'acier si apaisant.
- Je suis désolé ... Pardon d'être ... moi.
- Dis pas des trucs comme ça. C'est rien, c'est pas grave. Tu te sens mieux ?
Je hoche la tête, et il me prend par la main avant de m'obliger à m'asseoir sur le sol crasseux. Je refuse en secouant le crâne comme un enfant. Mes cheveux ont encore poussé, et il me fouette le visage au passage. Finalement, malgré tout, il a le dessus, et je me laisse tomber à ses côtés, silencieux, le corps encore contracté. Je ferme les yeux, m'imprégnant de ses doigts entremêlés aux miens, de sa peau douce caressant la mienne.
- On va aller voir au secrétariat pour changer de groupe, et s'ils disent non ...
- Je les encule.
- Arrête d'être grossier putain !
- Et toi ? Tu crois putain c'est poli ?
Il reste silencieux, et tandis que je tourne le regard vers lui, je me mets à rire, et lui aussi. La tension retombe soudain totalement, et je me sens beaucoup moins oppressé.
Toute la matinée, je suis resté dans l'amphithéâtre à ruminer le fait que je n'étais pas dans le groupe de Alastair. Depuis mon entrée dans cette fac je suis avec lui, on va pas changer ça maintenant. De toute façon, je ne comprends pas l'idée d'avoir changé les groupes. En plus de ça, on a pratiquement les mêmes options, on suit les mêmes matières ... et on n'est pas dans la même classe. Il y a un truc qui cloche, dans leur organisation.
On finit par y aller, après que je me sois calmé, et que j'ai remis un petit peu d'ordre dans ma tenue. J'étais si énervé que j'ai balancé ma veste par terre, et c'est limite si je n'ai pas déchiré ma chemise. Un fou furieux. Franchement, on devrait parfois me mettre derrière des barreaux, et je dis ça très sérieusement.
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Vulnérable (Tome2 AVIFic - BxB)
RomanceCeci est un tome II. Le tome I se nomme "Apprivoisable" et se trouve dans "mes histoires". Le bonheur est un concept abstrait qui ne peut être saisi qu'en de rares occasions. Alors que tout brille, une part d'ombre nous attire toujours, irrémédiable...