CHAPITRE VINGT

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PDV REX.

Le retour à la réalité a été brutal, à commencer par le réveil pour aller en cours dès le lendemain. En reprenant notre routine, le stress des examens m'écrase à nouveau. J'ai tout juste le temps de constituer l'album photo de notre séjour entre deux révisions. En général, quand Alastair est à ses entrainements de rugby, j'en profite pour l'arranger. Je veux qu'il soit parfait. J'ai l'intention de le lui offrir pour Noël, en plus d'un autre album qui retrace un peu notre histoire depuis le début. C'est totalement fleur bleue, j'en conviens, mais je sais qu'il sera touché par le geste.

Je ne sais pas si on va se voir pour Noël. Au pire, je lui enverrai mon cadeau ou j'attendrai de le retrouver pour le lui offrir en main propre. J'essaie de ne pas penser aux vacances. Malia m'a appelé pour me dire qu'un programme chargé nous attendait. Nous n'allons pas rester à Birmingham, nous partons quelque part. Destination encore inconnue pour le moment. Elle ne m'a même pas précisé si je devais préparer des affaires chaudes ou plutôt légères.

- T'as mis quoi pour les réactions secondaires qui peuvent survenir ?

Le garçon assis face à moi me fait revenir à la réalité. C'est un étudiant qui est dans mon groupe ... seulement, à part le reconnaître physiquement quand je le vois, je ne sais rien de lui. Ni son prénom, ni même si j'ai déjà été dans sa classe auparavant. Quand je suis arrivé à la bibliothèque cet après-midi, les places étaient chères et c'est lui qui m'a fait signe. Je devais clairement avoir un air désespéré collé au visage ... ou alors il veut simplement de mon aide car depuis tout à l'heure, il ne cesse de me poser des questions sur le devoir qu'il faut rendre avant ce soir. Quelle idée de s'y prendre seulement maintenant.

Aider les autres ne me dérange pas. En revanche, leur fournir les réponses toutes mâchées, non. Je n'ai pas passé des heures à me creuser le cerveau pour que d'autres arrivent comme des fleurs et obtiennent une note qu'ils ne méritent pas. De plus, obtenir les résultats sans travail, c'est contre-productif. On est censé chercher pour apprendre, justement. Il en est de notre future profession.

- Je sais plus, ça fait un bout de temps que je l'ai terminé et envoyé. Mais j'ai encore mes sources, tu les veux ?

- Heu ... ouais, je veux bien.

C'est ainsi que j'arrive à me débarrasser de ce profiteur pour me concentrer sur mes révisions. Alastair doit m'envoyer un message à la fin de son entrainement pour qu'on rentre à la maison. On a pris l'habitude de n'utiliser qu'une voiture et l'un est forcément dépendant de l'autre. Généralement, c'est moi qui doit l'attendre.

Après une bonne heure de travail, je décide de sortir fumer une cigarette. J'ai remarqué que ma consommation avait augmenté depuis quelques temps. Le tabac et ses fumées me stabilise. Je n'ai pas vu le docteur Madden depuis un moment, mais j'ai obtenu un rendez-vous téléphonique. Lorsque je lui en ai parlé, il m'a dit que j'utilisais la cigarette comme un échappatoire. J'aurais pu me servir d'autres choses, comme le dessin, la musique, le sport. J'ai cependant choisi quelque chose de nocif pour la santé. Et il a dit quelque chose de très juste à ce sujet : « Tu veux te punir tout en cherchant à échapper à tout ça. C'est un paradoxe complexe. »

Cela m'a laissé de quoi cogiter pendant plusieurs jours. Alastair remarque toujours lorsque mes pensées deviennent plus puissantes. Il arrive à me sortir de mes boucles si ces dernières ne sont pas trop puissantes. En revanche, il ne peut rien faire quand il s'agit de mes cauchemars. Qu'ils apparaissent lorsque je dors ou lorsque je suis pleinement conscient, le résultat est le même. Je suis inapte au combat. Je les laisse m'envahir et m'assommer.

- Hey.

Le voilà de retour. Ses cheveux mouillés semblent coiffés, ce qui n'est en fait qu'un leurre. Alastair ne se coiffe jamais, je crois, malgré ce qu'il en dit. Tandis que je le regarde avec un petit air amoureux, je remarque que ses cheveux ont encore poussé. Il est pourtant allé chez le coiffeur il y a peu. Ils poussent beaucoup plus vite que les miens et encore, les miens tombent en-dessous de mes épaules, ce qui fait que le changement ne se voit pas beaucoup. En règle générale, je vais chez le coiffeur tous les quatre mois pour couper les pointes. Alastair y va déjà deux fois plus moi.

Vulnérable (Tome2 AVIFic - BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant