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Lyess vient tout juste de me déposer devant la grille du lycée. Je pénètre dans celui-ci, après avoir accroché les lanières du sac sur mes deux épaules.

Les lèvres relevées vers le haut, je marche jusqu'au banc, où se trouvent mes amis.

Je n'ai pas le temps de dire bonjour aux autres que Tony me tombe dessus. Il m'embrasse chastement, faisant tout de même accélérer les battements de mon cœur. Ce garçon va me rendre dingue !

--- Coucou, toi, dit-il.

Je lui souris, et l'embrasse une seconde fois.
Ensuite, je me décale, pour aller saluer mes camarades. Elea m'enlace, en me chuchotant quelque chose à l'oreille.

--- Je crois bien qu'il est amoureux, le Tony.

Je bouge doucement la tête de droite à gauche, c'est impossible. Cela ne fait pas longtemps que nous sommes réellement ensemble. Il ne peut pas être déjà amoureux de moi, si ?

--- Ne raconte pas de sottises, Ele'.

Elle me lâche et lève les yeux au ciel.

--- On verra bien qui aura raison.

Puis elle s'assoit sur le banc, me laissant à mes réflexions.

Je n'ai pas vraiment eu de relations amoureuses dans ma vie. Personne n'est jamais tombé amoureux de moi. Il y avait peut-être Éric, mais nous étions hauts comme trois pommes à l'époque.

Il ne faut pas que je me torture l'esprit avec ça. De toute façon, Elea a sûrement tord.

--- Et moi, on me salue pas ?

Je souris à Bastien et me réfugie dans ses bras. Il rigole et pose ses lèvres sur mon cuir chevelu.

--- Comment tu vas, Liz' ?

--- Bien et toi, Bast' ?

--- Ça va, ça va. Je suis heureux pour toi. Tony est quelqu'un de bien.

--- Je sais...

Un raclement de gorge nous fait nous séparer. Tony fusille Bastien du regard, les bras croisés. Ne me dites pas qu'il est jaloux de notre ami ?

--- T'inquiètes, mon frère, elle est tout à toi, blague Bastien.

Or, ça ne semble pas le faire rire. Agacée, je souffle. Je n'aime pas les personnes jalouses.
De toute façon, les crises de jalousie ne mènent à rien, à part générer des conflits. Et puis, je ne suis pas un objet ! Aucun individu n'a le droit de dire que je lui appartiens, je suis un humain, et, j'ai besoin d'avoir mes libertés.

Exaspérée, je me recule et pars m'asseoir à l'opposé. Il vient de gâcher le début de ma journée. Moi qui étais de bonne humeur, et sur mon petit nuage, je suis vite redescendue de celui-ci. Je viens de comprendre que les histoires d'amour ne sont pas comme je l'ai pu me l'imaginer, ou comme ont essayé de m'inculquer les films romantiques...

***

Je m'assois lourdement sur ma chaise, montrant mon mécontentement. Le cours de sciences, est celui que je déteste le plus. De plus, être aux côtés de notre Erwan national, y est pour beaucoup.

Je sors mes affaires de mon sac, et décale mon tabouret, le plus loin possible de l'autre. J'appuie ma tête sur ma paume de main, le  regard droit devant moi.

Monsieur Edison écrit des formules de molécules au tableau, que je prends soin de recopier.

J'entends le grincement d'une chaise et tourne la tête sur le côté. Erreur.

Buddies (and more)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant