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LIZZY

Les gradins grouillent de lycéens, tous plus euphoriques les uns que les autres. Ils acclament les joueurs, qui font leur entrée sur la pelouse verte, devant la chorégraphie des cheerleaders. Un porté vertigineux clôture la fin de leur prestation, et les footballeurs s'échauffent tranquillement. Les groupies portent des pancartes avec le nom de leur petit-ami ou de leur crush, comme on l'appelle également. J'ai remarqué que le prénom Erwan ressort régulièrement. C'est décidément, le plus populaire du lycée.

Le stade devient, tout d'un coup, beaucoup plus calme, j'en conclus que le match va commencer. L'arbitre fait le coup d'envoi et un véritable match de chiens de faïence nous fait face. Je reconnais Tony et Erwan. D'ailleurs, ce dernier possède le ballon. Il avance dangereusement vers les cages et marque un magnifique but, enfin c'est ce que j'en ai déduit, au vu des cris des supporters. Elea et moi nous regardons, ne sachant pas comment réagir, puis nous décidons de nous époumoner nous aussi, à chaque but marqué par notre équipe.

***

Tony a le ballon dans les pieds. Il ne reste que quelques minutes avant que le sifflet retentisse, annonçant la fin du match. Notre équipe mène d'un point seulement. C'est très serré. Tony avance vers le centre du terrain, essayant de garder le ballon le plus longtemps possible, avant de faire une passe à un de ses coéquipiers, qui continue son chemin vers l'avant du terrain. Celui-ci n'est plus qu'à quelques mètres du goal.

La tension est palpable, si bien que je me ronge l'ongle du pouce. Tout le monde a les yeux rivés sur le grand blond. Il s'avance et tire. Le ballon atterit dans le but et les lycéens font la ola. Je crie, hystérique. Le footballeur vient de creuser l'écart avec l'autre lycée et donc de qualifier l'équipe de Junkyard pour la suite.

L'arbitre siffle la fin du match et tous les joueurs de notre équipe enlèvent leur t-shirt. Les filles n'en peuvent plus, bavant sur les torses athlétiques des garçons. Je ne peux m'empêcher de laisser mon regard traîner sur le torse de Tony. Même de loin il reste attirant. Je capte son regard et il me fait un clin d'oeil. Je lève les yeux au ciel.

Qu'il est bête, pensé-je.

Nous nous levons afin de regagner l'entrée du stade. Bastien propose de nous acheter un hot-dog, sachant qu'il est l'heure de dîner. Nous acceptons, notre ventre émettant des gazouillis étranges.

Je mange goulûment mon sandwich, barbouillant les commissures de mes lèvres de sauce. Bastien se moque de moi et me passe une serviette, afin que j'enlève le liquide rouge. Je le remercie et m'essuie le contour de la bouche, gênée de m'être donnée ainsi en spectacle.

Nos footballeurs préférés nous rejoignent et on les félicite. Tony se contente de m'embrasser la joue, mon frère n'étant pas au courant de notre relation. Ils proposent d'aller en boîte de nuit, afin de fêter leur victoire. Lyess ne semble pas très enchanté à l'idée que j'aille en boîte de nuit, en plein milieu de semaine, c'est pourquoi je décide de rentrer avec lui.

--- Je ne t'oblige pas à rentrer avec moi, Lizzy, tu es assez grande, dit-il, alors que nous nous dirigeons vers sa voiture.

--- Je le sais bien, Lyess. Je rentre car je suis fatiguée, pas parce que tu me le demandes.

Il hoche la tête et je prends place sur le siège passager.

***

Nos parents sont enlacés dans le canapé, en train de regarder un documentaire, comme ils aiment si bien le faire. Je les embrasse, avant de monter regagner la chambre de Lyn, pour lui souhaiter une bonne nuit. Cette dernière est en train de jouer avec ses peluches. Je m'assieds sur son lit et, elle lâche ses doudous pour me prendre dans ses bras.

Buddies (and more)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant