Buddies (and more)

30

Des pleurs se font entendre à l'extérieur de ma chambre. Stressée, je tente de me lever, en vain. Un bras musclé, recouvert de tatouages, est enroulé autour de ma taille. Mes yeux se posent alors sur l'imposante carrure qui se trouve à mes côtés. Un fin sourire vient prendre possession de mes lèvres, lorsque j'observe mon fiancé, en train de dormir paisiblement.

Les mêmes cris se répètent, et je me lève rapidement, prenant le soin de ne pas réveiller le jeune papa.

Sur la pointe des pieds, je sors de la chambre, pour me diriger vers celle de notre fille, une petite blonde aux yeux océan, comme son père.

--- Chut, mon trésor, maman est là, chuchoté-je en la prenant dans mes bras.

Ma fille s'arrête de pleurer, et je comprends qu'elle a faim. Je m'assois alors sur le fauteuil, et sors mon sein. Elle attrape facilement mon téton, et se nourrit. C'est une vraie petite gloutonne, elle ne manquerait pour rien au monde, l'un de ses repas.

À l'aide de mon pouce, je lui caresse tendrement la pommette, puis dépose un doux baiser sur son front.

Cette petite fille est le fruit de notre amour. Je suis une femme comblée, personnellement comme professionnellement parlant.

Des vibrements incessants me sortent de ma rêverie. Déboussolée, je prends un temps d'adaptation avant de saisir mon cellulaire.

Viens-je réellement de rêver de cela ? Mais, que m'arrive-t-il ?

La sonnerie redémarre, et je me décide à décrocher.

--- Allô ?

--- On te réveille ?

--- Hum, oui, on peut dire ça.

--- On est désolés, mais tu devais venir nous chercher à l'aéroport...

Zut de flûte ! J'ai complètement oublié que mes deux meilleurs amis venaient aujourd'hui. De plus, je ne suis même pas prête à les accueillir, étant toujours emmitouflée dans ma couette.

--- Oui, bien sûr. Vous y êtes ?

--- Apparemment, nous atterissons dans moins de trente minutes.

Trente minutes. Je n'aurais jamais le temps. Punaise ! Il faut absolument que j'aille réveiller Lyess.

--- Je dois te laisser, Sacha. Je n'ai plus de batterie. Bye !

Puis, je lui raccroche au nez. Mon fond d'écran apparaît sous mes yeux, et je constate, avec effroi, l'heure. 5:45 am. Lyess va péter un plomb, c'est sûr et certain.

Armé de tout mon courage, je m'extirpe de mon lit douillet, afin d'aller sortir mon aîné du sien. Pourvu qu'il ne me fasse pas de crise.

Doucement, je sors de ma chambre si chaude, pour rencontrer le froid polaire du couloir. Je ne comprends pas ce changement de température, peut-être est-ce dû au manque de radiateur ? Enfin bon, ce n'est pas le sujet pour le moment.

La porte est déjà entrouverte, ce qui facilite mon entrée. Lyess dort à poings fermés, un filet de bave s'échappant de sa bouche. Si j'avais eu le temps, je l'aurais bombardé de photos. Tant pis.

Ne passant pas par quatre chemins, je secoue vivement le corps endormi de mon frangin.

--- Mmmmh, marmonne-t-il.

--- Lyess, debout ! fis-je en répétant l'opération.

Non sans mal, il ouvre à demi les paupières, et grimace lorsqu'il m'aperçoit. Super, comment dois-je le prendre ?